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Restauration de l’église Saint-Louis de Vincennes: les premières réalisations

Nous avons déjà évoqué dans un billet précédent (1) le programme prévu pour les travaux de restauration de l’église, ainsi que le phasage de ces travaux. Le calendrier des travaux devant prendre en compte l’installation prochaine du nouvel orgue, il était impératif de traiter en priorité, à l’intérieur, « l’alcôve » où ce dernier se placera. La logique commandait de traiter en parallèle la façade occidentale de l’église. C’est ce qui a été fait de juin à décembre 2014.
Publié le 15 mai 2015

Les travaux ont concerné la plupart des problématiques évoquées dans le billet du 1er janvier : traitement des bétons, nettoyage des surfaces extérieures et intérieures, restauration des décors peints. A ce titre cette première phase de travaux a permis de tester les méthodes qui seront employées lors des phases ultérieures. Seule la problématique des écoulements d’eaux pluviales n’a pas été approchée cette fois, car la toiture n’était pas concernée.

Au cours de cette période ont été effectués divers travaux, certains visibles, d’autres moins.

Parmi les derniers il faut mentionner la restauration des bétons en haut du campanile, ainsi que la mise en sécurité – grâce à un escalier et une trappe métalliques – de l’accès à la plateforme du campanile. Ces travaux en ont également interdit l’accès aux pigeons. Un autre chantier moins visible a concerné les pré-câblages électriques dans l’attente de l’orgue. Reste aussi à achever le renforcement de la tribune de ce dernier.

A l’extérieur, un nettoyage complet de la paroi en meulières a été réalisé, et a permis de redonner à la façade une teinte blonde et lumineuse beaucoup plus sympathique au regard, surtout quand on la compare à la teinte sombre et triste qu’ont donnée aux autres murs de l’église des années de poussières et de fumées urbaines. Les abords de l’église, perron, ferronneries ont également été nettoyés, comme la statue de saint Louis du sculpteur Sarrabezolles.

Façade en meulière de l’église Saint-Louis de Vincennes après restauration

Toujours à l’extérieur, les fresques d’Henri Marret ont été l’objet d’une restauration poussée. Si les deux fresques murales consacrées aux Grand saints de France, de part et d’autre du portail, avaient déjà été restaurées il y a quelques années, elles ont cependant été nettoyées. C’est surtout le décor de la face inférieure de l’auvent qui a fait l’objet d’un travail dont le résultat est très satisfaisant. Ces fresques avaient en effet beaucoup souffert des infiltrations d’eau dans la structure de l’auvent. L’étanchéité de ce dernier a été complètement revue en 2012, et depuis l’ensemble a pu sécher, ce qui a permis le traitement des fresques. On peut depuis visualiser les 16 médaillons qui entourent la figure centrale du Christ et deux paons (symboles de la Résurrection). Outre deux médaillons portant l’alpha et l’omega, Marret a figuré, en alternance, les sept sacrements, et les sept dons de l’Esprit Saint (ces derniers se reconnaissent à la présence d’une colombe).

A l’intérieur, l’alcôve du futur orgue, au-dessus de la tribune, a été l’objet d’un nettoyage complet des pans en bois couvrant la sous-face de la toiture, des parois crépies, des frises et rinceaux décoratifs, et enfin des deux Béatitudes de Maurice Denis. La finesse des teintes de ces dernières apparait désormais dans tout son éclat.

Une des deux Béatitudes de Maurice Denis, après restauration

Reste posé le problème de la verrière Ouest. Lors des travaux réalisés au deuxième semestre 2014, le niveau de dégradation des bétons armés s’est révélé plus important que prévu. Sous l’effet des infiltrations, les fers d’armature se sont en effet corrodés, entraînant des tensions sur le béton, dont certains éléments se sont effrités, contribuant de ce fait à l’amplification du phénomène. Ces altérations ont conduit à étudier de plus près la façon dont ces verrières avaient été montées : dans une structure primaire constituant l’armature de la verrière, ont été successivement mis en place des rosaces et éléments de remplissage préalablement assemblés au sol avec leurs vitrages. C’était à l’époque une technique totalement nouvelle, et les architectes n’ont sans doute pas mesuré les difficultés du « mariage » entre le verre et le béton armé, dont la découverte était très récente.

A l’heure où ces lignes sont écrites, une campagne d’analyses de l’état du béton est en cours, et ce n’est qu’à son achèvement que pourront être évoquées les mesures correctives possibles, et définie la suite du programme de restauration de la verrière.

Cette première phase a en tous cas permis d’évaluer le niveau de dégradation des éléments de l’architecture et des décors, et de tester les procédures de sauvegarde qui pourront être mises en œuvre lors des phases ultérieures du programme de restauration.
Les premiers résultats obtenus, la redécouverte de la fraîcheur et  de la finesse des décors, la blondeur retrouvée des façades en meulière, permettent d’envisager avec espoir ces étapes futures.

Les fresques de l’auvent d’Henri Marret

1. Billet du 8 janvier 2015: Comment redonner fraîcheur et éclat à une centenaire?

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