L’orgue, juché sur sa tribune, ne donne à voir que son buffet. En apparence, un meuble plus ou moins imposant, en une ou plusieurs parties, chacune montrant une rangée de tuyaux en façade. Mais ces tuyaux ne représentent qu’une infime partie de la tuyauterie logée à l’intérieur des buffets. De plus, pour faire fonctionner cet instrument, il est besoin d’une mécanique assez complexe absolument invisible de l’extérieur.

Profitons donc des plans en trois dimensions (3D) réalisés par le facteur d’orgue Denis Lacorre pour pénétrer dans les entrailles du futur orgue de Saint-Louis. Ces vues qui font abstraction de l’habillage en ébénisterie (chêne) des buffets, constituent un véritable écorché de l’instrument.

Cette vue plongeante de l’ensemble de l’orgue montre :

• Les trois buffets : à gauche, le buffet de « Récit » correspondant au troisième clavier de la console ; à droite le buffet comportant les jeux de « Grand-Orgue » – premier clavier à la console – et ceux de « Pédale » ; au centre, au bord de la tribune, le buffet du clavier de « Positif », deuxième clavier à la console.
•  La console elle-même où joue l’organiste.

Les liaisons entre ces différents éléments sont à peine esquissées : ces liaisons permettent de transmettre le mouvement des touches vers les sommiers – supports de la tuyauterie – ainsi que la commande de tirage des jeux (voir nos articles précédents : « L’orgue ce n’est pas si simple » et « L’orgue : une forêt de tuyaux »).

Cette deuxième vue montre, de plus près, la console de l’instrument où nous voyons bien les trois claviers et le pédalier (clavier qui se joue avec les pieds), ainsi que, latéralement, les « tirants de jeux » – manettes (il y en a plus de trente) actionnant chacun des jeux (correspondant aux différents timbres de l’instrument).

Au premier plan, une sorte d’armoire contenant ce que l’on appelle la « machine Barker » – nous y reviendrons dans un article ultérieur – qui comprend tout le dispositif d’assistance pneumatique permettant de relayer la mécanique des claviers vers les buffets en l’allégeant.

Ces deux vues montrent respectivement :

• Le buffet du Récit situé au-dessus de la console ; ce buffet sera en partie fermé par des volets mobiles (persiennes) qui permettent de réaliser des nuances en les manoeuvrant.
• Le buffet commun aux jeux du Grand-Orgue et de la Pédale ; s’y trouvent les jeux les plus graves, d’où la hauteur de certains tuyaux en fond de buffet.

Les tuyaux sont soit en métal (alliage d’étain et de plomb), soit en bois.

Enfin, cette dernière vue du buffet de positif permet de voir les différentes formes de tuyaux. Le sommier de ce buffet est dit « diatonique », la disposition en double « flûte de Pan » faisant alterner les notes d’un côté et de l’autre.

François MAZOUER