Cette réflexion m’est venue en participant à la préparation du reportage qui a précédé la diffusion de la messe télévisée du 1er décembre 2013, à Saint-Louis de Vincennes.
Comme je l’ai dit dans le billet précédent, l’équipe technique de France 2 (Bénédicte Doré, journaliste réalisatrice, un cameraman et un preneur de son) a passé une journée entière dans l’église, avec Alain Vatar et moi-même, pour préparer cette séquence qui a duré 2 (je dis bien deux) minutes lors de son passage à l’antenne ! Plusieurs heures de travail effectif, méthodique, absorbant pour deux minutes d’écran.
Ce ratio n’étonnera pas les professionnels. Mais mesure-t-on la portée de ce qu’il signifie ?
« Un dessin vaut mieux qu’un long discours » disait un de mes maîtres ; aujourd’hui, il devrait dire : « une seconde d’image vaut mieux qu’un chapitre de livre » ; ou encore mieux : « un tweet de 140 caractères vaut mieux que tout » ! Le pape lui-même n’a-t-il pas un compte Twitter ? Poids des mots et choc des photos, le slogan d’un hebdomadaire connu était prémonitoire, il résume tout.
Face à cette révolution – on l’appellera révolution 2.0, pour être moderne -, faut-il cependant désespérer de la possibilité de communiquer des connaissances approfondies, de susciter des réflexions sérieuses, des envies raffinées et des talents délicats ? Non !
Mais je pense qu’il faut accepter une nouvelle règle du jeu, qui est celle du déséquilibre entre les émetteurs et les récepteurs d’informations. Les émetteurs d’informations doivent mettre les bouchées doubles, triples, quadruples pour déclencher chez les récepteurs le « coup de cœur » qui leur montera instantanément au cerveau.
Dès lors, il ne suffit plus de connaître un sujet, d’avoir une passion. Si l’on veut les faire partager, il faut aussi travailler, beaucoup travailler pour les communiquer. Lenteur et application d’un côté, fébrilité et facilité de l’autre : c’est seulement si les émetteurs d’informations se mettaient à ressembler aux récepteurs que l’on pourrait craindre le pire. Le professionnalisme de l’équipe de France 2 m’a montré que ce pire n’était pas certain. Narthex, qui nous fait l’honneur d’accueillir notre blog, n’est-il pas un modèle d’espérance ?
2014, année Saint Louis
Le huitième centenaire de la naissance de Saint Louis, le 25 avril 1214, sera célébré tout au long de l’année 2014. Cette commémoration nationale (l’évènement a été retenu comme tel par l’État) intéresse d’abord la ville de Poissy, où la naissance royale s’est produite. Une association dédiée a été créée et a déjà établi un imposant programme : www.saint-louis2014.fr
Mais la personne de ce grand roi, l’histoire de son règne intéressent la France entière, et particulièrement les villes qui ont été les témoins des grands faits de son existence.
A ce titre, Vincennes occupe une place particulière. Tous les écoliers, pendant des générations, ont vu dans leurs livres d’histoire l’image de « Saint Louis rendant la justice à Vincennes ». Et sur le territoire de Vincennes, deux lieux sont spécialement attachés au nom de Saint Louis : le château, qui était sa résidence et l’église, construite sept siècles après sa naissance, mais qui est placée sous sa sainte protection.
Un programme de manifestations intellectuelles, culturelles et festives est en préparation. La mairie de Vincennes a déjà réuni à deux reprises les principaux acteurs de ces célébrations afin d’élaborer un programme concerté :
– Ville de Vincennes : www.vincennes.fr
– Château de Vincennes : www.vincennes.monuments-nationaux.fr
– Association pour la mise en valeur de l’église : www.stlouisvincennes.fr
– Chœur Saint-Louis de Vincennes : www.choeursaintlouis.com
Des informations détaillées seront données dans les prochaines semaines sur les différentes manifestations. Nous évoquons cependant ce sujet dès maintenant, parce qu’il illustre à merveille les combats que nous avons à mener et la manière dont il faut les mener.
Dans la France d’aujourd’hui, faire connaître un roi du Moyen-Âge, faire reconnaître son rôle dans la construction de l’État moderne, faire comprendre pourquoi l’Église l’a déclaré saint, tout cela n’ira pas sans difficultés, polémiques ou … indifférence.
A Saint-Louis de Vincennes, nous nous sentons en première ligne pour faire passer le grand message de l’histoire de France et de ses figures majeures. Et nous avons l’intuition que la méthode employée pour y parvenir est la bonne, parce qu’elle s’appuie sur les leçons de la révolution 2.0 : priorité à la communication, intense préparation technique, travail en réseau.
Amis lecteurs qui aimez le personnage de Saint Louis, qui connaissez une église dédiée à Saint-Louis, vous voulez vous mobiliser pour 2014 Année Saint-Louis ? Vos messages, SMS, tweets nous permettront de relever ensemble les défis de l’année prochaine.
« Une société sans mémoire n’a pas d’avenir ».
Claude de Martel
5 décembre 2013
