Tout homme est une histoire sacrée. L’homme est à l’image de Dieu. » En christianisme, l’expression « art sacré » est fortement ambiguë. En effet cette expression induit le fait qu’il y aurait un art qui ne serait pas sacré, donc profane, c’est à dire en dehors du domaine réservé de Dieu. Or, depuis l’avènement de Jésus Christ sur la terre de Palestine, ce que les chrétiens appellent l’Incarnation, la distinction ancestrale profane – sacré s’est écroulée. Elle n’a plus aucune raison d’être. L’Homme-Dieu a définitivement scellé l’alliance du Ciel et de la terre. L’Homme de l’Evangile, Jésus de Nazareth, le Fils bien aimé a en permanence une main dans celle du Père et l’autre main dans celle des hommes, ses frères.
Toutes les composantes de la vie sont en Dieu et le concernent au plus haut point. Ainsi, quand un artiste crée d’une manière authentique, en même temps qu’il nous dit quelque chose d’important sur l’homme, il nous dit quelque chose d’important sur Dieu. L’artiste n’a pas besoin pour cela de traiter forcément d’un sujet religieux. S’il le fait, il vaudrait mieux appeler son art, art religieux ou art liturgique. Pour résumer il me semble que l’art n’a pas besoin de qualificatif.
Ce que nous attendons d’un artiste c’est qu’il soit un bon artiste, qu’il nous dise l’homme, sa vie, sa condition, qu’il soit un homme vrai, en phase avec son temps, et que par son œuvre, il nous montre la beauté mais aussi la fragilité du monde, en un mot, son mystère. Par sa création l’artiste participe à l’acte créateur de Dieu et nous oblige à modifier notre regard et nos comportements…
Jacques Faujour, diacre en mission auprès des artistes