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L’église d’Engelsbrekt, Stockholm, 1914

Une église de style Art Nouveau sur les hauteurs de la capitale suédoise
Publié le 26 février 2010

 

 

L’église d’Engelsbrekt (Engelsbrektskyrkan), Stockholm  © Caroline Levisse

  Construite sur une colline dans un espace déjà surélevé du quartier d’Östermalm à Stockholm, l’église d’Engelbrekt, est un marqueur spatial immanquable. Une volée d’escaliers mène à l’esplanade entourant l’imposant l’édifice achevé en 1914. On doit cette église à l’architecte Lars Israel Wahlman (1870-1952) qui l’a d’ailleurs conçue comme l’« église du sermon sur la montagne ».

  De style Art Nouveau, le bâtiment est richement décorée, à l’extérieur comme à l’intérieur et ses formes privilégient la douceur des arrondis. A l’extérieur de nombreux reliefs sculptés figuratifs ou ornementaux ornent les différentes façades de briques et en soulignent la structure architecturale. Par exemple, le portail principal au sud (Fig. 2) est sobrement illustré. Au milieu de décorations ornementales, Jésus est représenté avec des enfants selon sa parole dans l’Évangile de Matthieu : « Laissez les enfants venir à moi et ne les en empêchez pas, car le Royaume des cieux appartient à ceux qui sont comme eux » (Mat 19, 14). Au niveau inférieur, deux scènes surmontent les deux portes. A gauche des hommes et des femmes s’agenouillent devant un calice – symbole pour l’Eucharistie – tandis qu’à droite, la foule s’incline devant un symbole de la Passion, la couronne d’épines.

 

Fig. 2 – Portail sud  © C. Levisse

 

Fig. 3 – vue depuis l’allée centrale de la nef, vers le choeur à l’est  © C. Levisse

Fig. 4 – vue depuis l’allée centrale vers l’orgue et l’entrée, à l’ouest  © C. Levisse

 

  A l’intérieur de l’église d’Engelbrekt, s’ouvre une immense salle dont les différents éléments sont en béton, granit et bois. La voûte centrale s’élève à 33 mètres du sol, ce qui fait d’elle la plus haute de Scandinavie. Au total, l’église peut accueillir environ 1500 personnes. Cet espace si vaste et complètement dégagé est très impressionnant et finalement très simple.
  La nef centrale est délimitées par quatre grandes arches paraboliques au-delà desquelles se trouvent à l’est, le chœur ; à l’ouest, l’orgue et l’espace de l’entrée ; et au nord et au sud, les bas-côtés avec chacun une tribune. Ces arches sont soutenues par huit piliers sur lesquels sont inscrites les paroles prononcées par Jésus lors du « sermon sur la montagne » (Mat 5, 1-10).

 

Fig. 5 – La fresque du choeur et les reliefs en stuc, © C. Levisse

 

  Le chœur est orné d’une grande fresque qui est l’œuvre d’Olle Hjortzberg et représente, en son centre, la crucifixion. Jésus gît, mort sur la croix, entourée d’une mandorle dorée. De part et d’autre de la croix, une foule d’être humains se recueille et chante ses louanges, et dans les cieux les anges s’agenouillent devant le Christ. Sur le pan de mur au nord sont représentées la Chute et l’expulsion du Paradis ; tandis que sur le mur sud, de l’autre côté de la crucifixion, Adam et Eve retrouvent le Paradis – la conséquence du sacrifice rédempteur accompli par le Christ.
  Les peintures décoratives situées au niveau des parties supérieures et de la coupole sont de l’artiste Filip Månsson. Juste en-dessous de la fresque d’Hjortzberg représentant la mort du Christ sur la croix, quelques scènes bibliques en stuc prennent place dans un renfoncement du mur est, sous des arches semi-circulaires. Les reliefs, réalisés par Tore Strindberg, sont liés à la vie du Christ ; ceux situés immédiatement sous la fresque centrale représentent, de gauche à droite, l’entrée à Jérusalem, la Cène et la déposition. On remarquera que l’effet lumineux est intéressant, les lampes étant dissimulées dans le renfoncement et éclairant donc les reliefs de stuc depuis le haut, une stratégie qui contribue à souligner la forme délicate et tripartite de la partie inférieure du mur du chevet, surtout lorsque l’on regarde vers le chœur depuis l’allée centrale de la nef.
  Le chœur, avec sa décoration peinte et colorée présente un contraste marquant avec le reste de l’intérieur, quant à lui très sobre. Ce traitement différent met en avant l’espace le plus sacré de l’église, dans lequel est placé l’autel où l’Eucharistie est célébrée. Autre « endroit-clé » de l’église, le baptistère se distingue également par sa décoration peinte, elle aussi réalisée par Olle Hjortzberg, représentant le baptême du Christ.

Fig. 6 – Le baptistère  © C. Levisse

 

  D’un point de vue général, on peut dire de l’église d’Engelbrekt qu’elle est définitivement moderne alors même qu’elle conserve un lien fort avec la tradition des cathédrales médiévales, ce qui en fait une œuvre architecturale originale.

 

 

Sources :

Bengt Ingmar Kilström, Engelbrektskyrkan, Ågerups repro, Eskilstuna, 1994
Göran Hägg, ”Engelbrekt”, in Ann Catherine Bonnier, Göran Hägg, Ingrid Sjöström, Svenska kyrkor. En historisk reseguide, Stockholm, Medströms Bokförlag, 2008
 

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