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« La grande église » de Stockholm (« Storkyrkan »)

Une présentation de la cathédrale évangélique luthérienne de Stockholm, au centre à la fois de la vieille ville et de l'histoire de la Réforme en Suède (photographie: J. Howaldt)
Publié le 05 novembre 2009

 

 

Dans la vieille ville de Stockholm, au détour d’une rue étroite s’élève la cathédrale, que les Suédois appellent « Storkyrkan », c’est-à-dire « la grande église ». La façade de cet édifice est quasiment impossible à photographier tellement les bâtiments lui faisant face sont proches. Le chevet est en revanche bien dégagé et permet d’apprécier le style baroque tardif de l’église et la couleur orange-rougeâtre de ses murs extérieurs.

 

1. La façade de la cathédrale                    2. Le chevet de la cathédrale
© C. Levisse                                       © Jürgen Howaldt, Creative Commons, Share ALike

 

La première église connue à cet endroit remonte au 13ème siècle. En 1306, elle est remplacée par une grande basilique, consacrée à saint Nicolas. (Sankt Nikolaj). Les décennies s’écoulent et l’église est modifiée, réaménagée, à plusieurs reprises. Le style extérieur, visible aujourd’hui date de la première moitié du 18ème siècle et est contemporain de la construction du château qui se situe au Nord, à quelques mètres de la cathédrale. Cette dernière est d’ailleurs le lieu de certaines cérémonies religieuses royales. La tour de base carrée qui surplombe l’entrée date de 1743 et s’élève à 66 mètres au-dessus du sol.

 

3. La nef, vue vers le choeur  © Jürgen Howaldt, Wikipedia, Creative Commons, Share Alike

 

L’intérieur est un espace concentré, dense et sombre – en tout cas pendant les jours d’hiver… Le plan au sol est classique : la nef centrale est ponctuée de chaque côté par un collatéral, tandis que le transept sépare la nef du chœur. Le style de l’intérieur est caractéristique du gothique tardif et date du 15ème siècle. Les piliers sont en briques rouges (ill. 3), dont la couleur vive, laissée apparente, souligne également de manière délicate les arêtes des voûtes.

 

Au-delà de l’architecture, la cathédrale recèle un certain nombre de trésors artistiques, historiques et culturels. L’œuvre la plus impressionnante est certainement Saint Georges et le Dragon (ill. 4) qui représente le saint terrassant la féroce bête ; on doit cette sculpture à Bent Notke, qui la réalisa en 1489 pour célébrer la mémoire de Sten Sture l’Ancien qui avait réussi à vaincre les Danois en 1471. La signification semble par conséquent claire : saint Georges symbolise les Suédois, et le dragon, les ennemis danois. Précisons encore qu’il s’agit d’une des plus belles œuvres du gothique tardif que l’Europe du Nord ait produite.

4. Bent Notke, Saint Georges et le Dragon, 1489

© Jürgen Howaldt, Wikipedia, Creative Commons, Share Alike

Sur la photographie montrant la vue de la nef vers le chœur (ill. 3), on peut apercevoir le retable d’autel, appelé « retable d’argent » parce que les motifs et personnages sont réalisés dans ce matériau. Il a été installé dans les années 1650. La même image laisse apparaitre sur la gauche, bordant la nef, la chaire magnifique et glorieuse, du haut de laquelle le prêtre adressait son sermon aux paroissiens. La chaire est dans les églises protestantes scandinaves un endroit et un objet important, car le sermon est la clé de voûte du service religieux luthérien. Ici, l’endroit est aussi chargé de significations historiques car dans cette église, Olaus Petri (1493-1552), l’artisan de la Réforme en Suède, prêcha et répandit les doctrines de Martin Luther. La chaire actuelle, installée en 1705 à l’emplacement de la pierre tombale d’Olaus Petri, est un ouvrage magnifique et exubérant.

 

5. La chaire, 1654                                                          6. Chaise, ou loge, royale, 1684
Pour les deux photographies : © Jürgen Howaldt, Creative Commons, Share Alike
 

Placés entre la chaire et le transept, se trouvent deux ouvrages de style similaire, voire encore plus baroque, les « chaises royales » (Kungsstolarna), installées en 1684 et conçues par Nicodemus Tessin le Jeune. Elles sont situées l’une en face de l’autre, de chaque côté de la nef. Le monarque était surplombé par une immense couronne et une draperie sculptée extravagante, animée d’un mouvement ; on a l’impression que le tissu est poussé dans la direction du chœur par un puissant souffle invisible.

Ces quelques exemples ne représentent qu’une partie des objets que conserve la cathédrale ; il faudrait aussi présenter les fresques presque effacées qui recouvraient par le passé les voûtes ; l’immense tableau du Jugement dernier ; ou encore celui plus petit, qui représente un événement exceptionnel qui se passa à Stockholm en 1535 (Vädersolstavlan) :  une parhélie, c’est-à-dire un phénomène optique qui fait voir à l’œil humain un halo autour du soleil et parfois comme d’autres astres lumineux entourant l’astre solaire.

 

 

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