Voir toutes les photos

Des nuages à l’église…

L'église de Bagsvaerd, conçue par Jorn Utzon (Danemark, 1976)
Publié le 01 octobre 2009

 

 

esquisse de Jorn Utzon pour l’église de Bagvaerd, mars 1968

© Svend Simonsen, Bagsvaerd kirke 

 

En levant pour la première fois les yeux vers le plafond de l’église de Bagsvaerd (banlieue de Copenhague), la découverte est à vous couper le souffle : en lieu et place de la traditionnelle voûte, le plafond est ondulée de façon irrégulière, comme une longue feuille de papier dont on presse les extrémités, comme une vague, ou encore, comme un nuage. Cette dernière comparaison est de loin la meilleure puisque c’est dans les nuages que l’architecte cherche son inspiration. Cet architecte, c’est le danois Joern Utzon (1918-2008), célèbre dans le monde entier pour avoir dessiné l’opéra de Sydney, aujourd’hui devenu le symbole de la ville australienne. 

 

église de Bagsvaerd, vue vers le côté nord, avec l’autel sur la droite, à l’est  © C. Levisse

 

En 1967, alors qu’Utzon rentre d’Australie, il donne une conférence à Glasaxe, la commune voisine de Bagsvaerd. Après l’avoir écouté, les membres du conseil paroissial sont convaincus qu’Utzon est la personne idéale pour réaliser la nouvelle église de la ville. La tâche est ingrate : le terrain est long mais étroit, il est situé à côté d’un grand axe routier et l’argent manque. Les plans sont prêts et acceptés en 1968, mais de multiples problèmes diffèrent l’exécution des travaux et ce n’est qu’en 1976 que l’église de Bagsvaerd peut enfin être consacrée. 

 

 

Ci-dessus : photographies de l’extérieur de l’église de Bagsvaerd. La première montre la façade ouest de l’édifice où se situe l’entrée de l’église © C. Levisse

 

L’extérieur est plutôt austère, il s’agit d’un long bâtiment, aux murs blancs et hermétiques. Cette solution tranche avec les rondeurs de l’intérieur. Utzon a choisi de placer les ouvertures au plafond au niveau des ailes latérales (côtés nord et sud de l’église) et une large fenêtre horizontale tout en haut du mur ouest. Cette dernière fenêtre est complètement dissimulée  par l’une des ondulations du plafond. De cette manière, l’espace intérieur ne souffre pas des bruits du trafic extérieur ; mais surtout, cela permet de créer une lumière particulièrement inspirante. Elle tombe littéralement du ciel sans jamais être directe, ce qui façonne une atmosphère à la fois intense – des rayons de soleil viennent sporadiquement éclairer les ailes – et paisible – la nef et le choeur baignent dans une lumière douce. 

 

 

La première photographie montre l’aile nord et son éclairage naturel, ainsi qu’électrique avec la rangée d’ampoules. Sur la seconde photographie on peut voir la lumière naturelle qui arrive de derrière la voûte  © C. Levisse

 

On remarquera que l’architecte a su mêler les formes rondes de la voûte avec les angles droits qui ponctuent les ouvertures de la galerie – sur les côtés nord et sud. 

Je pense que les photographies « parlent » d’elles-mêmes et témoignent du caractère paradoxal de cet espace liturgique : la voûte impressionnante est à la fois imposante et légère comme une plume. Quant à l’atmosphère créée, elle en même temps grandiose et simple. 

  

Vue de l’intérieur de l’église de Bagsvaerd, vers l’autel à l’est  © C. Levisse

 

 

© C. Levisse

 

 

Contenus associés
Commentaires
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

INSCRIPTION NEWSLETTERRecevez quotidiennement nos actualités, les informations des derniers articles mis en ligne et notre sélection des expositions à ne pas rater.