1. Le Tout-Puissant ; Les étoiles éteintes (ou la chute des mauvais anges)
2. L’édifice du Salut
3. La Tour de la Volonté divine abritant les Vertus divines
4. La Colonne du Verbe de Dieu ; la connaissance de Dieu
5. Le zèle de Dieu
6. Le Triple Mur de la Loi
7. La Colonne de la Trinité
8. Le Pilier de l’Humanité du Sauveur, échelle des vertus
9. La Tour de l’Église
10. Le Fils de l’Homme : la montagne de l’Incarnation
11. La chute de l’Antéchrist à la Fin des Temps
12. Le Jugement dernier (ou la Journée de la Grande Révélation) : les Cieux Nouveaux et la Terre Nouvelle
13. L’harmonie du monde nouveau. Éloge de la Sainteté
Découvrons les cinq premières visions :
Dans la première vision, le Christ pantocrator siège au-dessus des cieux nouveaux et de la terre nouvelle de la Jérusalem céleste, dont il est la pierre d’angle.
« …J’ai tourné mes regards vers l’orient ; et là j’ai vu un monolithe extrêmement large et haut, couleur de fer. Au-dessus était une nuée d’une éclatante blancheur, sur laquelle était un trône royal de forme ronde ; sur ce trône siégeait un brillant jeune homme, d’une gloire admirable, et d’une si grande clarté, que je ne pouvais même distinguer ses formes (…) Et (de là) partait un grand cercle d’or, comme l’aurore qui se portait de l’orient au septentrion et de l’occident au midi, se reflétant sans fin à l’orient sur ce brillant jeune homme.
Or, ce cercle était à une si grande hauteur de terre, que je ne pouvais le comprendre ; il produisait de lui-même une splendeur terrible, couleur de pierre, de ciment et de feu. Se portant vers les hauteurs du ciel dans toute son ampleur, il plongeait de même en-dessous dans les profondeurs de l’abîme, de manière que je ne pouvais en voir la fin. »
« Alors, je vis du secret même de celui qui est assis sur le trône une grande étoile, et avec elle une grande multitude de brillantes étincelles. Mais, lorsque ces étincelles furent amenées vers le midi avec cette étoile, elles traitèrent d’étranger celui qui était assis sur le trône, et se détournant, elles s’égaraient vers l’Aquilon plutôt qu’elles ne désiraient de le voir.
Mais à peine avaient-elles détourné la vue, que toutes s’éteignirent et se changèrent en de noirs charbons. Et voici qu’un tourbillon impétueux s’éleva par la puissance de l’étoile, qui, tout à coup, les lança du midi derrière le trône jusqu’à l’Aquilon pour les précipiter dans l’abîme, où il me fut impossible de les revoir. Mais cette grande splendeur, qui leur fut ainsi enlevée, je la vis aussitôt après leur anéantissement, revenir vers Celui qui siégeait sur le trône.
(…) Et je l’entendis encore me dire : Annonce maintenant ce que tu sais ; je veux que tu parles, quoique tu ne sois que poussière. Dis la révélation du pain, qui est le Fils de Dieu, qui est la vie dans son amour de feu, lui qui ressuscite tous les morts en corps et en âme, et qui remet les péchés absous dans une clarté sereine ; car il est le Principe de la rénovation de la sainteté dans l’homme avant qu’il le ressuscite en lui-même (…). »
Au cours de la 2e vision, « je vis au milieu du cercle qui partait du jeune homme assis sur le trône comme une immense montagne (…). Et sur cette montagne était placé un édifice quadrangulaire, qui présentait la forme d’une ville carrée ; et le site en était un peu oblique. L’un des angles regardait l’orient, l’autre l’occident, l’autre le septentrion et l’autre le midi. Or, l’édifice avait dans son enceinte une muraille de deux formes différentes, l’une lumineuse comme la lumière du jour ; et l’autre était comme l’assemblage de pierres de taille (…). Or la longueur de l’édifice était de cent coudées et sa largeur de cinquante coudées et sa hauteur de cinq coudées, de sorte que sur les côtés les deux murs étaient de la même longueur (…). La distance qui se trouvait entre cet édifice et cette lumière, qui s’échappait de ce cercle dans les profondeurs de l’abîme, n’était que d’une palme à l’angle oriental ; mais ailleurs, c’est-à-dire au septentrion, à l’occident et au midi ce cercle était si éloigné de l’édifice, que je ne pouvais en aucune manière en mesurer l’étendue », à l’image des œuvres de lumière du Fils de Dieu.
Au cours de la 3e vision « je vis apparaître une tour couleur de fer » et cinq statues dans des niches. La première image tient, dans sa main droite, des lys, et d’autres fleurs, et dans sa main gauche la palme. La seconde, revêtue d’une tunique de pourpre, se tient comme un jeune homme, qui ne se laisse pas épouvanter par Satan. La troisième se cache le visage avec sa main droite revêtue d’un gant blanc, image de virginité. La quatrième est une allégorie de la miséricorde. Elle disait : « Je ne cesse de porter secours aux étrangers, aux indigents, aux pauvres, aux infirmes et aux affligés. » Or, la cinquième image avec un casque sur sa tête, un bouclier suspendu aux épaules, l’épée au côté, et la lance, à la main droite, symbolise le combat spirituel. « Et je voyais que toutes ces images avaient chacune son langage pour révéler le mystère de Dieu et exhorter les hommes. »
Au cours de la quatrième vision, « je vis, au-delà de cette tour, une colonne couleur brune, (c’était la colonne du Verbe de Dieu ; elle est triangulaire pour figurer les trois personnes divines…). » Cette colonne ramifiée porte Abraham assis, Moïse, et les prophètes, puis les Apôtres, les Martyrs, les Vierges (…), tandis que la troupe des anges rayonne d’une grande lumière et fait vêtir aux « hommes venus du monde endeuillés de nouveaux vêtements (…).
Et, tandis que j’étais dans l’admiration de toutes ces choses, Celui qui siégeait sur le trône me disait encore : « Le Verbe de Dieu, par qui tout a été fait, était avant tous les temps engendré du Père, mais ensuite, vers la fin des temps, comme l’ont prédit les Saints de l’Ancien Testament, il s’est incarné dans le sein d’une Vierge ; et, bien qu’il ait pris l’humanité, il n’a pas cessé d’être Dieu, mais, étant avec le Père et le Saint-Esprit un seul et vrai Dieu, il a ramené le monde par sa douceur, et l’a éclairé de l’éclat de sa lumière. »
Au cours de la cinquième vision, « je vis apparaître une tête, couleur de feu, brillant comme l’éclat de la flamme, terrible à voir, et qui lançait des regards courroucés vers l’aquilon. » Cette tête est une allégorie du zèle de Dieu. Ses ailes frappent à tous les points cardinaux. « Alors, j’entendis celui qui siégeait sur le trône, me dire : « Dieu, tout en attendant, dans sa miséricorde, la véritable et sincère pénitence d’un cœur purifié, ne peut souffrir la méchanceté du cœur endurci. »