CHAPITRE IX – Ardeur de la charité de François, et de son désir du martyre
L’image du feu, métaphore filée de ce chapitre, illustre l’amour mystique de François pour le Seigneur : Semblable à un charbon embrasé, il paraissait pénétré tout entier du feu du divin amour. Il souffre de l’expérience infructueuse de conversion des musulmans du Soudan.
CHAPITRE X – De l’application de François à la prière, et de la sublimité de son oraison
François était tellement appliqué à l’oraison qu’il semblait y avoir consacré entièrement non seulement son cœur et son corps, mais aussi ses œuvres et son temps.
François recherche la solitude pour prier. Il suit les heures canoniales debout malgré des maux de toutes sortes. En voyage et à la maison, au-dedans comme au-dehors, dans le travail comme dans le repos, il était tellement appliqué à l’oraison qu’il semblait y avoir consacré entièrement non seulement son cœur et son corps, mais aussi ses œuvres et son temps.
Trois ans avant sa mort, il voulut célébrer, à Greccio, la fête de la Nativité du Seigneur avec toute la solennité possible afin d’exciter les hommes à une dévotion plus vive envers ce mystère. Mais pour éviter toute critique, il demanda la permission au souverain Pontife, et après l’avoir obtenue, il fit préparer une crèche et du foin, et amener un bœuf et un âne.
CHAPITRE XI – De l’intelligence des saintes Ecritures et de l’esprit de prophétie chez François
Malgré les avertissements de François aux soldats à renoncer à se battre, le siège de Damiette a lieu : Dans le temps où l’armée des chrétiens assiégeait Damiette, l’homme de Dieu se trouvait dans le camp, mais il n’avait que sa foi pour défense (…). Six mille hommes périrent ou furent faits prisonniers. A plusieurs reprises, François manifeste son esprit prophétique.
CHAPITRE XII – De l’efficacité de la prédication et du don des miracles chez François
Ce chapitre présente un Sermon aux oiseaux et témoigne de la guérison de nombreux enfants et malades.
CHAPITRE XIII – Des stigmates sacrés
Lors du carême en l’honneur de l’archange Saint-Michel, François, s’étant retiré dans la solitude au mont Alverne, va vivre jusqu’au bout la Passion du Seigneur :
Lors donc que, selon l’exigence des lieux et des temps, il s’était employé au salut des autres, il abandonnait les agitations de la foule et se retirait dans la solitude et le lieu du repos, afin de secouer, en vaquant plus librement à Dieu, la poussière amassée dans les rapports avec le monde. C’est ainsi que, deux ans avant sa mort, il fut conduit par la divine providence, après de nombreux travaux, en un lieu fort élevé, appelé le mont Alverne (…).
Après avoir prié d’abord avec une vive dévotion, il prit sur l’autel le livre sacré des Evangiles, le fit ouvrir au nom de l’auguste Trinité par son compagnon, homme plein de l’amour de Dieu et vraiment saint, et l’ouvrit par trois fois; et comme à chacune on tombait toujours sur la Passion du Seigneur, le saint, rempli de l’esprit de Dieu, comprit qu’après avoir imité Jésus-Christ dans les travaux de la vie active, il devait, avant de sortir de ce monde, se rendre semblable à lui en embrassant les afflictions et les douleurs de sa Passion (…)
C’est le jour de la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix, qu’il a la vision séraphique du Christ :
Conduit bientôt, par la rapidité de son vol vers l’homme de Dieu, il demeura proche de lui sans toucher la terre. Alors entre les ailes du séraphin apparut un homme crucifié ; ses mains et ses pieds étaient étendus et attachés à une croix. Deux de ses ailes étaient élevées au-dessus de sa tête, deux autres étaient étendues pour voler, et les deux dernières couvraient son corps.
François reçoit alors les stigmates sacrés :
Car aussitôt commencèrent à paraître dans ses mains et dans ses pieds les marques des clous, telles qu’il les avait vues tout à l’heure dans l’homme crucifié offert à ses regards. Ses mains et ses pieds semblaient transpercés de ces clous ; leurs têtes apparaissaient à l’intérieur des mains et sur les pieds, et l’on voyait sortir leurs pointes à la partie opposée. Ces têtes étaient noires et rondes, et les pointes longues et comme recourbées avec effort ; après avoir traversé la chair elles demeuraient tout-à-fait distinctes. Son côté droit portait aussi l’empreinte d’une cicatrice rouge, comme s’il eût été traversé d’un coup de lance, et souvent le sang s’échappait de cette plaie avec une abondance telle que tous les vêtements du saint en étaient pénétrés.
Par humilité, François n’aura de cesse de cacher ses stigmates aux yeux des hommes, mais il enjoint ses frères de consulter le frère Sylvestre ermite et sœur Claire à ce sujet. Un frère lui fait comprendre qu’on ne peut mettre un don de Dieu sous le boisseau et que nos talents doivent être cultivés et manifester la gloire divine. Ceci est confirmé par ses dons de thaumaturge.
CHAPITRE XIV – De la patience de François dans les souffrances, et de sa mort
Ce chapitre montre la symbolique du dépouillement par imitation de Jésus-Christ : Ainsi couché sur un sac, il leva les yeux au ciel selon sa coutume et, tout entier à la contemplation de la divine gloire, il étendit sa main gauche sur son côté pour empêcher qu’on en vît la plaie. Ensuite il dit à ses frères : « J’ai fait ce que je devais ; maintenant faites ce que Jésus-Christ vous inspirera. » Les compagnons du saint, pénétrés d’un vif sentiment de compassion, versaient des larmes abondantes ; mais un d’entre eux, que François appelait son gardien, connaissant son désir par une inspiration divine, se leva aussitôt et, prenant une robe avec une corde et des vêtements, il les offrit au pauvre de Jésus-Christ en lui disant : « Je vous prête ces vêtements comme à un pauvre ; pour vous, recevez-les en vertu de la sainte obéissance. » Le saint se réjouit de cette action du gardien, et son âme en fut remplie d’allégresse, car il connut ainsi qu’il était resté jusqu’à la fin fidèle à la pauvreté, sa souveraine ; et, élevant ses mains au ciel, il glorifia son Sauveur de l’appeler à lui, libre et déchargé de toutes les choses de la terre.
François fait ses adieux à ses frères : Enfin, l’heure de sa mort étant proche, il fit appeler tous les frères de la maison, les consola avec tendresse, les exhorta avec une affection paternelle à l’amour de Dieu, et prolongeant son discours, il les excita à la patience, à la pauvreté, à l’attachement à la foi de la sainte Eglise romaine, et à préférer les règles de l’Evangile à tout enseignement humain. Ayant rendu l’âme, il apparaît à l’un d’eux comme une étoile au ciel.
CHAPITRE XV – De la canonisation de François, et de la translation de son corps
En passant à l’église de Saint-Damien où demeurait avec ses sœurs Claire, l’illustre vierge du Seigneur et maintenant glorieuse habitante de son royaume, on s’arrêta afin de donner à ces saintes religieuses le temps de contempler et de baiser les cicatrices inestimables de ce corps sacré.
De même donc que durant sa vie il avait brillé par les vertus les plus éclatantes, de même depuis sa mort jusqu’à ce jour la divine puissance aime à se montrer en lui et à le rendre illustre dans toutes les parties du monde par les miracles les plus glorieux.
Martine Petrini-Poli