Un Christ à la main verte ? – L’image à la clé #2

Noémie Marijon et Valérie-Anne Maitre vous invitent chaque mois à découvrir une nouvelle oeuvre et à en percer les secrets... Saisissez la clé de l'image ! Pour ce deuxième volet de l'image à la clé, découvrez une bien curieuse représentation du Christ ressuscité face à Marie-Madeleine ... Jésus aurait-il la main verte ?
Publié le 10 avril 2018
Écrit par Noémie Marijon et Valérie-Anne Maitre

Noli me tangere
Atelier de Rubens
XVIIe siècle, Huile sur toile, 200×177,5 cm
Conservé au Rijksmuseum
Représenter le Christ ressuscité avec une bêche dans les mains, quelle drôle d’idée ?

Pourtant c’est un motif fort répandu dans toute l’histoire de l’art classique. Cette image du Christ jardinier s’inspire du verset suivant :

Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Le prenant pour le jardinier, elle lui répond : « Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as déposé, et moi, j’irai le prendre. » (Jean 20, 15)

Ce sont donc les paroles de Marie-Madeleine juste après la résurrection qui sont à l’origine de cette image.

Comment peut-on identifier avec certitude Marie-Madeleine ?

Elle est clairement identifiable grâce au pot de parfum blanc au premier plan, ce pot de parfum blanc nous ramène à l’épisode du repas chez Simon le pharisien. Vint une femme de la ville, une pécheresse. Ayant appris que Jésus était attablé dans la maison du pharisien, elle avait apporté un flacon d’albâtre contenant un parfum. Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, près de ses pieds, et elle se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus. Elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et répandait sur eux le parfum. (Luc 7, 37-38)

Quelles sont toutes ces plantes à l’arrière-plan ?

On peut voir des carottes, des fleurs, mais aussi et surtout une fleur de courge. Nous appuyons notre développement sur le rôle symbolique de la courge sur un autre Noli me tangere, celui Abraham Janssens conservé au Musée de Dunkerque. On peut lire dans le catalogue de l’exposition Marie-Madeleine : la passion révélée : « la nature morte apporte une symbolique complexe liée à la vie de Marie Madeleine. On note entre autres la présence de courges qui dans la culture biblique est associée aux pèlerins et aux prêcheurs ».

 

Noémie Marijon et Valérie-Anne Maitre


Pour aller plus loin

Landrivon Sylvaine, Marie-Madeleine : la fin de la nuit, Paris, Cerf, 2017.

Collectif, Marie-Madeleine : la passion révélée, IAC Ceyson, 2016.

Alphant Marianne, Guy Lafon, Daniel Arasse, L’apparition à Marie-Madeleine, Paris, Desclée de Brouwer, 2001.

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