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Ouverture !

La pause estivale s’achève : la période de reprise de nos activités quotidiennes, c’est un peu comme une Ouverture d’Opéra. Le compositeur ouvre nos oreilles et nos cœurs à ce qui va advenir. En ces temps d’incertitudes, l’espérance d’une année de travail riche malgré tout ne nous quitte pas. Que ces quelques exemples d’Ouvertures illuminent nos journées.
Publié le 30 août 2021
Écrit par Emmanuel Bellanger

Pietro Domenico Oliviero, Le Teatro Regio à Turin, huile sur toile, circa 1752 – Italia, Turin, Palazzo Madama – Museo civico d’arte antica © Wikimedia commons

Aux 17ème et 18ème siècles, l’Ouverture d’Opéra est devenue une forme musicale bien précise. Deux formes coexistent, venues de France et d’Italie, mais qui fleurissent dans toute l’Europe.

La première forme traditionnelle est l’Ouverture « à la française » : il s’agit d’un portail d’entrée, un peu solennel, en trois parties.
          1° Un mouvement lent au rythme pointé, comme une procession d’entrée.
          2° Un allegro souvent sous forme fuguée.
          3° Un rappel de la procession initiale qui s’enchaîne sur le lever du rideau.

Voici l’Ouverture de l’opéra de Lully (1632-1687) ATYS :

La deuxième forme traditionnelle d’Ouverture est la forme « à l’italienne ».  Il ne s’agit plus d’un portail d’entrée mais d’une brève symphonie en trois mouvements enchaînés, inversés par rapport à la première forme : vif lent vif.

Voici un exemple d’Ouverture à l’italienne. Nous le devons au compositeur Niccolo Jomelli (1714-1774) : Ouverture de l’opéra « Armida abbandonata ».

Au 19ème siècle, l’Ouverture évolue et remplit un autre rôle : il ne s’agit plus seulement d’un portail ou d’une courte symphonie, mais d’une présentation rhapsodique des principaux thèmes qui seront chantés au cours de l’opéra. L’auditeur est ainsi plongé par avance dans les principaux sentiments qui le traverseront au cours de la soirée. Il s’agit aussi de glisser dans son oreille quelques dessins musicaux qui trouveront leur sens véritable plus tard. Ainsi sera sollicitée la mémoire qui aidera le spectateur à vivre plus intensément les évènements.

Voici un bel exemple de ce type d’Ouverture : Nabucco de Giuseppe Verdi (1813-1901). Le sujet biblique est bien connu : il s’agit de l’exil des Hébreux à Babylone, sous le règne du roi Nabuchodonosor. Au cours de cette ouverture, Verdi présente quelques thèmes principaux de son opéra, deux principalement : un choral presque liturgique chanté par les cuivres sur un ton grave ; après un développement orchestral violent, on reconnaît, chanté par un hautbois doublé d’une clarinette,  le thème du chœur fameux « Va pensiero » qui a fait la gloire de cet opéra. En le reconnaissant, nous nous laissons plus facilement habiter par cette musique, nous nous trouvons presque associés à ce chant des Hébreux en exil.

Que ces belles musiques réjouissent nos cœurs et les maintiennent dans la confiance.

Belle rentrée.

Emmanuel Bellanger

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