Nous sommes à Audincourt au pays de Montbéliard, cette terre industrielle et profondément protestante.
C’est ici que le Doubs, cette magnifique rivière issue des montagnes du Jura, imprime une ample courbe pour se réorienter en direction de Besançon. C’est encore ici que la formidable aventure PEUGEOT et sa construction automobile a commencé. Nous sommes au « quartier des Autos ».
1946, Louis Prenel devient le premier curé de la nouvelle paroisse du Sacré-Coeur essentiellement ouvrière. Le chantier est immense pour cet homme qui venait de vivre la terrible vie de prisonnier de guerre en Prusse Orientale durant cinq ans.
Le quartier en plein développement compte environ cinq cent familles catholiques. Cette nouvelle communauté n’a pas de cure, pas de salle de réunion et une chapelle trop exiguë.
Le jeune curé veut une paroisse vivante. Il organise des rencontres, fait appel aux jeunes, aux adultes. Il lance la première retraite des jeunes ménages et s’engage pour les mouvements d’action catholique.
Il ose demander.
Et émerge le projet de construire une église.
Un prêtre bâtisseur
A l’automne 1948 en Haute-Savoie, le Père Louis Prenel visite deux églises de l’architecte Maurice Novarina. Il prend contact avec celui-ci qui accepte de se rendre à Audincourt en mars 1949.
C’est le début d’une grande histoire, celle de la construction d’une église moderne menée par un curé bâtisseur, soutenu par cent vingt familles de paroissiens, avec la confiance d’un architecte de premier plan, entouré d’« artistes de notre temps » et d’un Dominicain visionnaire, le Père Marie-Alain Couturier.
Grâce à ce dernier, Jean Bazaine et Fernand Léger acceptent de venir travailler pour Audincourt.
Les paroissiens font les terrassements et creusent les fondations de l’église. Ils réaliseront ensuite tous les bancs (sur les dessins de Novarina), la serrurerie, les objets garnissant l’autel. Ils donnent beaucoup de temps pris sur les moments de repos, organisent des kermesses, des quêtes pour collecter des fonds. Ils sont généreux financièrement, totalement impliqués dans le projet.
Jean Bazaine réfléchit à la grande mosaïque de la façade. Il souhaite offrir une symphonie de couleurs dans ce secteur plutôt austère.
Avec les conseils du Père Couturier qu’il connaît bien, Fernand Léger se met au travail. Ses premières esquisses sont exposées au Musée d’Art Moderne à Paris.
Viendront ensuite le maître verrier et artiste Jean Barillet, puis Etienne-Martin qui sculptera les fonts baptismaux, et enfin Jean Le Moal qui réalise les vitraux de la crypte. Le Père Marie-Alain Couturier veille à l’unité et à l’harmonie de ces réalisations contemporaines.
Une oeuvre fantastique est en train de naître.
Parallèlement, à l’automne 1950 face aux difficultés pour se loger, le Père Louis Prenel propose aux familles de créer l’association des Castors d’Audincourt. Le but des Castors est d’acheter un terrain, puis de construire ensemble une trentaine de maisons, en mutualisant les connaissances et le travail sur le chantier. Plus de deux cent pavillons individuels seront finalement bâtis.
Le rayonnement d’une église au coeur de l’agglomération
Aujourd’hui, l’église du Sacré-Coeur d’Audincourt est immergée dans une agglomération industrielle de cent quarante mille habitants, composée d’une population cosmopolite dans un paysage urbain diversifié.
En septembre 2021, le Diocèse Belfort-Montbéliard fête les 70 ans de l’inauguration de l’église (16/09/1951), classée en 1996 Monument historique et reconnue Monument d’Art Sacré du XXème Siècle.
A l’occasion de l’anniversaire de ce lieu remarquable, l’Église catholique a l’opportunité d’offrir aux habitants de l’Aire Urbaine un message de paix, d’ouverture et de confiance en l’humanité.
François Nageleisen
Pour en savoir plus
Commandez vite l’ouvrage sur le Sacré-Coeur d’Audincourt qui vient d’être publié, à l’initiative de la Commission de sauvegarde du Sacré-Cœur, avec le soutien du diocèse de Belfort-Montbéliard :
Père Axel Isabey, Jean-Michel Magnin, François Nageleisen, « L’église du Sacré-Cœur à Audincourt – un lieu de ressourcement spirituel pour aujourd’hui », édition Diocèse de Belfort-Montbéliard, 120 p., 16€
Pour les commandes, le prix est de 16 € + 4 € de frais d’envoi (France), soit un total de 20 €. (l’affranchissement jusqu’à 250 gr est de 3,94 euros à ce jour).
Chèques à l’ordre de l’ « Association diocésaine Belfort/Montbéliard ».
Commandes à adresser à Edwige DUMEL ou à François et Marie-Christine NAGELEISEN :
1) François et Marie-Christine NAGELEISEN, 10 rue Charles Peugeot 25400 AUDINCOURT 03 81 34 55 21 – f.nageleisen@wanadoo.fr
2) Edwige DUMEL, 27 rue du Serrurier 25230 VANDONCOURT
06 71 27 09 00 – edwige.dumel@wanadoo.fr