Au désert où je te conduirai, je parlerai à ton cœur
« C’est pourquoi, mon épouse infidèle, je vais la séduire, je vais l’entraîner jusqu’au désert, et je lui parlerai cœur à cœur. » (Osée, 2, 16)
Le buisson ardent s’est fait discret et le rocher, frappé du côté droit, laisse jaillir une eau abondante.
Sous l’ouverture de la tombe (un tombeau ouvert ? mais ici par les pilleurs de tombes) qui correspond au trou rectangulaire, sous la scène il y a un charmant décor du désert qui refleurit.
« Le désert et la terre de la soif, qu’ils se réjouissent ! Le pays aride, qu’il exulte et fleurisse comme la rose, qu’il se couvre de fleurs des champs, qu’il exulte et crie de joie ! » (Isaïe, 35, 1-2)
Même si la croix, la résurrection et le salut ne semblent pas explicites ici, l’ensemble dit l’espérance ultime de celui qui a été inhumé là.
Le désert dans la Bible est le lieu d’un combat spirituel qui mène à la vie. C’est dans le silence et la solitude que Dieu parle au cœur, c’est au pays de la soif qu’il nous révèle son nom. Jésus, traversant les déserts de Palestine, révèle sans relâche l’amour de son Père, et la vie que donne l’Esprit.
Les artistes comme les grands auteurs spirituels, ont puisé dans le désert des sources d’inspiration. Marc Chagall, dans un portrait de Moïse recevant la Loi au Sinaï, transforme le corps du prophète en un pur cristal, blanc comme le désert qui se fait montagne et comme la nuée qui l’enveloppe, en une anticipation de la Transfiguration du Seigneur. Les grands poètes nous révèlent qu’« à vivre dans le désert, on apprend à recevoir du même cœur le dénuement et la profusion » (Albert Camus). De nos « traversées du désert » nous pouvons, nous aussi, faire un chemin vers des temps nouveaux, avec le secours de l’amour de Dieu.
Sylvie Bethmont