Saisir les instants de Béatitude avec Boissoudy

Contrairement aux dernières expositions de F. X. de Boissoudy qui traduisaient l’inspiration qu’il tirait des textes bibliques, cette nouvelle exposition n’est pas une illustration du fameux texte des Béatitudes. Ici, le peintre traque dans les gestes humbles de tous les jours, dans la cuisine, dans la chambre, dans la ville, le temps d’une promenade à la campagne ou d’une virée en mer, seul ou en scène de la vie conjugale ce qui construit le bonheur ici et maintenant. Jusqu'au 25 janvier 2020.
Publié le 17 janvier 2020

Avec une simplicité déconcertante, et une force d’expression toute en finesse et en subtilité, François-Xavier de Boisssoudy offre à nos regards l’écho sublime qui résonne entre la réalité du quotidien et la splendeur de la béatitude… Il s’agit même de la Béatitude, avec une majuscule, discrète allusion aux Béatitudes christiques – mais qui ne souhaite pas revêtir une approche solennelle. Car ici nous sommes dans les bribes du quotidien, les moments furtifs, les instants modestes, dont il faut savoir saisir la grâce et la beauté.

Ses lavis aux tonalités chaleureuses ou en clair-obscur ont cette spontanéité qui laisse émerger l’indicible, évocation prodigieuse car rien n’est plus fugace et volatile que le pigment ainsi dilué, refusant de se plier à une représentation cartésienne et maîtrisée. Les images sont comme issues d’une sorte de révélation (au sens photographique, ou théologique), qui pourrait être « accidentelle » tant la technique du lavis est souvent indomptable. Il en ressort des visions fascinantes de pureté et de précision, et cependant ténues et fragiles comme le temps qui s’écoule…

Instants saisis, captés, attrapés au vol. Comme ce couple sur un pont, une conversation emportée par le vent, un geste d’alliance, les regards profondément échangés, et le sentiment de la présence englobante de la nature…

A travers la spontanéité d’une étreinte dans un environnement le plus prosaïque de la maison, la cuisine, tout est métamorphosé, et la lumière transfigure le quotidien. La béatitude devient tangible dans le face à face du couple, où là aussi la lumière irradie comme une source de vie, exerçant un véritable magnétisme, incarnation d’une forme de grâce intérieure.

Dans cette superbe composition, on retrouve l’esprit d’enfance, et ce merveilleux sentiment de plénitude au cœur de la nature, cette joie et cette exultation devant la beauté constamment renouvelée qui nous est offerte, la générosité de la lumière qui nous attire et nous comble.

La rencontre est indissociablement liée au sentiment de béatitude, que ce soit avec l’univers ou la nature, avec l’autre dans le couple, ou plus profondément encore, avec le Christ. Ici cette maison nimbée de lumière pourrait être le lieu de retrouvailles amicales, familiales… Elle pourrait aussi être celle des pèlerins d’Emmaüs… La béatitude n’est-elle pas le « bonheur parfait », la « félicité des élus au Paradis »… ?

Cheminant avec le Christ, les apôtres manifestent de manière visible cette profonde béatitude dans cette magnifique évocation : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route ? » (St Luc, 24 ; 35)

V. de M.

Toutes les informations pratiques pour visiter l’exposition en cliquant ici.

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