L’artiste nous invite à un parcours, depuis l’extérieur du couvent jusqu’aux profondeurs des cryptes, dans lequel la lumière souligne les lignes de force de l’architecture et magnifie celle-ci. L’oeil est tour à tour sollicité par les oeuvres que l’on découvre soit de façon directe, soit par transparence à travers les parois vitrées, soit par reflet sur les pans de verre ondulatoires donnant l’impression que les lignes lumineuses flottent à l’extérieur.

Éric Michel, tel un passeur de lumière, a conçu des installations lumineuses dans des lieux comme l’atrium ou les grands conduits, qui nous invitent à plonger dans une expérience visuelle jouant sur la frontière du matériel et de l’immatériel. Ces installations nous absorbent dans une immersion de lumière colorée. L’espace prend une dimension nouvelle. Les perceptions sont multiples au coeur même du couvent ou depuis l’extérieur à travers les rythmes des pans de verre de Xenakis ou les panneaux de Mondrian.

L’artiste a aussi réalisé plusieurs oeuvres spécialement pour le couvent, après y avoir séjourné à plusieurs reprises et s’être imprégné de l’esprit du lieu ; ainsi sa Trinité bleue dans la salle du chapitre accrochée au mur selon les proportions du Modulor prend place avec une grande justesse. Ses reflets bleus dans les vitres donnent l’impression de flotter dans le paysage. La vision invite à la rêverie. Justesse encore pour l’oeuvre Veritas accrochée au-dessus de la porte de l’église. Elle se charge au couvent d’un sens tout particulier car il s’agit de la devise des dominicains. Enfin, lorsque l’on pénètre dans l’église on découvre la grande Croix de lumière conçue spécialement aux proportions de celle de Le Corbusier qui est à côté du grand autel. La lumière semble jaillir d’une faille dans le mur de béton à l’arrière de la croix. L’oeuvre trouve sa place dans l’église, de façon remarquable, sans grand effet démonstratif, mais avec sobriété et force. Le résultat est saisissant.

En sortant de cette immersion dans la couleur au sein de l’architecture de Le Corbusier, le visiteur quitte le couvent en passant sous une dernière oeuvre qui, en guise de conclusion – et d’ouverture aussi –, nous livre un ultime message : La Lumière parle.

Frère Marc Chauveau 

L’artiste Eric Michel 

Eric Michel est né à Aix-en-Provence en 1962. Il a étudié les arts plastiques et la musique très jeune par la méthode Martenot. Orienté initialement vers la musique classique, puis rock et underground, il est revenu vers la peinture et la sculpture vers la fin des années 80. Au terme d’études scientifiques supérieures, il s’est dirigé dans un premier temps vers le domaine de la finance, tout en menant de front ses activités artistiques. Eric Michel vit à Paris. Son travail sur la lumière, en particulier ses tableaux saturés de pigments purs, ses vidéos et ses installations fluorescentes, s’inscrit essentiellement dans la tradition d’une quête de l’immatériel, dans la lignée d’Yves Klein, James Turrell et Dan Flavin.

Commissaire de l’exposition : Marc Chauveau

Catalogue de l’exposition

Derrière le visible
Rencontre – Le Corbusier / Eric Michel
Regard contemporain / Franck Christen

112 pages – 80 illustrations en couleurs
ISBN 9782363060709 – prix public : 30€
www.bernardchauveau-editeur.com

Les frères dominicains du couvent de La Tourette invitent depuis plusieurs années des artistes contemporains à venir mettre en dialogue leurs oeuvres avec l’oeuvre architecturale de Le Corbusier. Il résulte de ces rencontres un renouvellement du regard tant sur l’architecture du couvent que sur les oeuvres exposées.

Éric Michel, artiste invité cette année, mène une recherche sur la lumière qui entre en résonance avec celle de Le Corbusier pour qui cette lumière, à l’instar du béton, est un matériau.

Cette rencontre entre l’architecture de La Tourette et Éric Michel, passeur de lumière, à travers ses installations lumineuses et oeuvres en néon créées spécialement pour le couvent, nous convie à un parcours qui interroge notre rapport au réel, jouant sur la frontière du matériel et de l’immatériel.

À l’occasion de chacune des expositions, des artistes photographes sont invités en résidence à La Tourette, lieu de vie d’une communauté religieuse et lieu largement ouvert sur le monde. Franck Christen, après plusieurs séjours au couvent, livre ici des photos tout en retenue et sensibilité qui évoquent – au-delà même de la vie des frères – toute la complexité d’un travail sur l’image face à un tel bâtiment.

Informations pratiques : 

EXPOSITION DU 9 FEVRIER AU 31 MARS 2013

DU MARDI AU DIMANCHE DE 14H30 À 18H 30
VISITE GUIDÉE SUR RENDEZ-VOUS

COUVENT DE LA TOURETTE, 69210 ÉVEUX – L’ARBRESLE
TÉL : 04 72 19 10 90

www.couventdelatourette.fr

Accès :
Le couvent de La Tourette est situé sur la commune d’Éveux, à 1,5 km de l’Arbresle et à 25 km au nord-ouest de Lyon en direction de Roanne.

Par la route : autoroute A6, sortie Limonest, N6 et N7 jusqu’à l’Arbresle, puis Éveux.

Par le train : liaisons depuis les gares Lyon Part-Dieu et Lyon Perrache. Descendre en gare de l’Arbresle. Le couvent est situé à 25 minutes à pied.

Tarifs
Tarif normal : 5 €
Tarif réduit : 3 €
Visite guidée : 7 €