Le grand Rêve aborigène, une exposition au coeur de la spiritualité des aborigènes (Allauch)

Le Musée d'Allauch, dans le département des Bouches-du-Rhône, propose actuellement une initiation à la spiritualité aborigène avec une exposition sur les traditions sacrées et artistiques de ce peuple ancestral. L'exposition est visible jusqu'au 6 mars 2011
Publié le 22 décembre 2010

Quelles connaissances avons-nous de la spiritualité aborigène et de ses manifestations, notamment dans le domaine artistique ? Pour le grand public, le peuple aborigène recèle bien des mystères à l’image les terres vierges australiennes…

Les peuples aborigènes ont une culture très riche, ils sont proches de la nature qui est la source profonde de leur spiritualité. La thématique de l’exposition prend appui sur la notion de « sacré » chez les aborigènes pour promouvoir les productions artistiques liées à cette spiritualité.

George Tjungurrayi dit Hairbrush – Crédit : Musée d’Allauch

L’exposition « Le grand Rêve aborigène » présente environ 60 peintures, des spécimens d’animaux totémiques australiens et différents objets traditionnels aborigènes. Cette sélection a été réalisée parmi plusieurs collections privées et publiques en France, et en Australie auprès d’ateliers et d’artistes vivants.

Les peintures aborigènes invitent à immersion dans les croyances du peuple aborigène. Le concept du « Rêve » ou du « Temps du rêve » est au cœur de sa spiritualité. Il définit un espace-temps sacré, à la fois passé, présent et futur, parallèle au temps profane.

Katleen Petyare – Crédit : Musée d’Allauch

A travers quatre grandes parties, le parcours de l’exposition permet à chacun de se plonger dans la spiritualité aborigène et ses différentes expressions artistiques.

1 – Contexte historique et ethnographique. La première partie de l’exposition dresse un panorama de l’histoire des Aborigènes. Elle évoque l’apparition et le développement de la peinture à partir des années 1970 dans les camps de sédentarisation, puis dans les « Art centers » et les ateliers privés. Des peintures de différentes régions d’Australie (Balgo, Terre d’Arnhem, Kimberley, Désert Central) sont exposées ainsi que des objets traditionnels (bâton à fouir, coolamon, didgeridoo, boomerangs…).

2- Le Temps du Rêve et la spiritualité aborigène. La deuxième partie de l’exposition évoque les croyances aborigènes. La notion principale qui est le concept Rêve est expliquée en détail. Une toile monumentale de Ningura Napurrula, qui a décoré un des plafonds du musée du Quai Branly à Paris, est exposée ainsi que plusieurs autres œuvres à la symbolique forte.

3- Les symboles dans la peinture aborigène. La troisième partie décrypte les motifs sacrés que l’on retrouve dans la peinture aborigène. Les différents clans aborigènes se réfèrent à un Grand Ancêtre à nom d’animal, de plante ou de phénomène naturel. Quatre spécimens d’animaux totémiques australiens sont exposés : émeu, kangourou, échidné, opossum. Un documentaire audiovisuel présente une cérémonie du feu liée au « rêve de l’émeu ».

Debra Nangala Mac Donald – Crédit :Musée d’Allauch

Quelques symboles utilisés dans ces peintures peuvent êtres expliqués ci-dessous :

Les cercles concentriques représentent un point d’eau, un feu, un nid (tanière), un lieu de cérémonie, un site sacré, un campement. Les lignes parallèles qui relient des cercles sont les « chemins du rêve ». Les chants évoquent ces itinéraires empruntés par les Grands Ancêtres.

Le signe U représente un personnage initié. Les initiés sont positionnés sur la toile à la place qu’ils occupent pour une cérémonie. Certains attributs permettent de savoir s’il s’agit d’un homme (lance, boomerang, flèche) ou d’une femme (bâton à fouir, coolamon). Surligné, le U évoque un corps peint pour une cérémonie.

L’ovale représente le coolamon (ou pitchi). Il s’agit d’une corbeille en bois servant à collecter la nourriture ou à transporter les nourrissons. Tout comme le cercle simple, le coolamon renvoie à la femme et à la maternité.

La barre oblongue représente le bâton à fouir ou le poteau cérémoniel en bois décoré autour duquel s’organise la cérémonie. Surligné une ou plusieurs fois, le poteau est peint pour une cérémonie.

Les grands points représentent les points d’eau dans le désert ou la nourriture dans la brousse (baies, graines, fruits).

Les quart de cercles, les demi-cercles et les lignes longilignes encadrant la composition représentent des éléments topographiques (collines, rochers, falaise, cordons de dunes) ou météorologiques (nuage, arc en ciel).

Les ondulations parallèles représentent de l’eau, le lit d’une rivière, du feu, de la fumée, du sang.

Les empreintes d’animaux font référence à un Grand Ancêtre totémique. Les empreintes les plus souvent représentées sont celles de : l’émeu, l’opossum, le kangourou, le dingo, le serpent, l’homme.

Nyurrapaya Bennett Nampinjimpa – Crédit : Musée d’Allauch

4- L’art aborigène contemporain. La dernière partie de l’exposition présente vingt artistes aborigènes. Leur art est très différent selon qu’il s’agit de peintres hommes ou femmes. En effet, les hommes sont en relation avec le « monde d’en dessous » et peignent des œuvres très abstraites qu’ils ne commentent pas étant tenus au secret. Les femmes sont en relation avec le « monde du dessus ». Elles peignent donc leur territoire ancestral et les cérémonies qui s’y déroulent, en commentant volontiers leurs œuvres. Il existe cependant toujours un « sens premier » dans la peinture aborigène et plusieurs « sens cachés » accessibles qu’aux initiés.

« Le Musée d’Allauch propose donc à ses visiteurs de découvrir au travers de l’exposition « Le grand rêve aborigène » une spiritualité originale qui est une forme de totémisme, un répertoire pictural et une symbolique riche, mais aussi une expression artistique intimement liée à l’une des plus anciennes cultures de l’humanité, la culture aborigène ».

Commissariat de l’exposition :
Michel et Michèle Panhelleux, association Wanampi
Nicolas Bousquet, conservateur du Musée d’Allauch

Autour de l’exposition

Diffusion des documentaires « Le rêve de l’émeu, une cérémonie du feu » (15 minutes) et « Les divas du bush » (15 minutes)

Diaporama « Les peintres aborigènes » réalisé à partir des photographies prises dans les ateliers en Australie.

Pour les plus jeunes :

Atelier « motifs aborigènes »

Informations pratiques

LIEU DE L’EXPOSITION
Musée d’Allauch
Place du Docteur Chevillon
13190 Allauch

ACCUEIL DU PUBLIC :

Tous les jours, de 9h00 à 12h00 et de 14h00 à 18h00, sauf lundis et jours fériés en semaine.

Etablissement entièrement accessible aux personnes à mobilité réduite.

DROITS D’ENTREE :

Tarif plein : 3 euros
Tarif réduit : 1,5 euros (Etudiants, carte jeune, groupes, personnes de plus de 60 ans).
Entrée gratuite : Jeunes moins de 18 ans, enseignants, chercheurs, personnes handicapées, bénéficiaires du RMI et demandeurs d’emploi.

Le billet d’entrée du Musée d’Allauch inclut l’accès à l’exposition temporaire.

ACCES :

Autoroute A7 sortie La Rose, ou A50 sortie La Valentine, suivre Allauch, Le Village
Métro ligne 1 jusqu’au terminus La Rose, puis bus n°144 arrêt Allauch village

Musée d’Allauch, Symboles et Sacré
Place du Docteur Chevillon BP 27
13718 Allauch cedex
Tél. 04-91-10-49-00 / Fax 04-91-10-48-05
E-mail : musee@allauch.com
Site : musee.allauch.com

Illustration des Unes de l’article : Détails de Nanyuma Napangati – Crédit : Musée d’Allauch et Eileen Napaljarri – Crédit : Musée d’Allauch

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