Le baroque en Flandres – Dessins et études de Rubens, van Dyck et Jordaens au musée des Beaux-arts de Rouen (Seine-Maritime)

Les grands maîtres hollandais du siècle d'or ont marqué la peinture de toute l'Europe pendant plusieurs décennies. Le musée des Beaux-arts de Rouen propose jusqu'au 3 juillet de découvrir les dessins et études de Pierre-Paul Rubens et de ses disciples les plus talentueux
Publié le 17 avril 2011

Dans l’Europe du XVIIème siècle, au cœur de la montée du Protestantisme, certains artistes flamands créent créer un style pictural capable de soutenir l’esprit de le Contre-réforme. Développant une nouvelle iconographie religieuse, ils illustrent la piété et l’humilité des saints comme modèle de vie, présentent la Vierge comme lien entre Dieu et les hommes et glorifient les martyrs.

 


Pierre-Paul Rubens, Etude pour le Portrait de la marquise Brigida Spinola Doria, Pierre noire, pinceau, encre de Chine et rehauts de blanc sur papier vert © Ecole nationale supérieure des beaux-arts, Paris

Bien que la plupart des artistes exposés soient connus principalement pour leurs peintures à l’huile de grande envergure, ce sont les dessins au lavis, à l’aquarelle ou à la gouache qui retiennent l’attention des visiteurs de l’exposition de Rouen. Ces derniers peuvent ainsi mieux comprendre l’importance du dessin dans la production artistique des ateliers de l’époque. Le goût profond de ces artistes pour un travail de la forme tout en fluidité, en couleurs et en contrastes d’ombre et lumière, transparait d’autant plus dans ces dessins dont le mouvement évoque la dynamique du geste de l’artiste à l’œuvre.


Jacob Jordaens, Le satyre et le paysan, Pierre noire, plume, encre brune, lavis brun, rehauts de blanc © Ecole nationale supérieure des beaux-arts, Paris

 

Dans ce contexte, Pierre-Paul Rubens apparait comme la figure emblématique de l’art baroque flamand. Qu’elles traitent de sujets religieux, d’allégories ou de portraits, ses œuvres représentent de véritables références pour ses contemporains. Les dessins de Rubens présentés dans cette exposition constituent aussi bien des études pour des projets de toiles que des témoignages visuels de son époque.
Ainsi, l’étude d’homme nu apparaît comme un travail de recherche préparatoire pour le Baptême du Christ mais révèle également l’influence de la peinture italienne antique sur son œuvre et l’art baroque flamand en général.


Pierre-Paul Rubens, Etude d’homme nu pour un Baptême du Christ, Pierre noire et estompe © Ecole nationale supérieure des beaux-arts, Paris

 

Anton van Dyck, que Rubens considère comme son meilleur disciple, fait lui aussi preuve d’un talent exceptionnel pour créer des œuvres conformes aux préceptes catholiques de la Contre-réforme. Par exemple, son Martyre de sainte Catherine, de part sa composition énergique, l’intensité lumineuse et les mouvements des corps, cherche à marquer l’esprit des fidèles. La théâtralité de l’œuvre, rendue par le contraste du lavis brun et de l’aquarelle face à des zones de papier laissées vierges pour manifester la lumière divine, montre la révélation provoquée par l’apparition de Dieu.


Anton van Dyck, Martyre de Sainte Catherine, Pierre noire, plume, encre brune, lavis brun et aquarelle © Ecole nationale supérieure des beaux-arts, Paris

 

De la même façon, Jacob Jordaens réalise plusieurs retables destinés à des églises voulant partager et répandre l’esprit de la Contre-réforme catholique. Sa conversion au Protestantisme, en 1652, provoque un changement dans son œuvre. Il devient en effet plus enclin à illustrer des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament qui contiennent des paraboles, des prophéties ou des prédications. Certains des dessins de Jordaens visibles dans l’exposition montrent également son intérêt pour l’histoire antique, comme l’étude de bras et de mains autour d’un panier pour le Triomphe de Bacchus ou Ulysse construisant un bateau avant de quitter calypso.


Jacob Jordaens, Ulysse construisant un bateau avant de quitter calypso, Pinceau, lavis brun et gouache © Ecole nationale supérieure des beaux-arts, Paris

 

Les visiteurs peuvent également découvrir certaines œuvres d’élèves de Rubens moins connus tels que Franz Snyders et ses natures mortes, Théodore van Thulden et Abraham van Diepenbeck avec leurs nombreuses représentations de la vie des Saints, et Cornelius Schut et sa Vierge à l’enfant entourés de dix anges.


Frans Snyders, Nature morte avec gibier à poil et à plume, homard, fruits et légumes, Plume, encre brune et lavis brun © Ecole nationale supérieure des beaux-arts, Paris

 

Autour de l’exposition

 

VISITES
Public individuel
− Visites commentées
Dimanches 24 avril, 15, 22 et 29 mai, 5, 12, 26 juin et 3 juillet à 16 h et mercredi 4 mai à 16 h 30
4 € + entrée à tarif réduit ; gratuit pour les moins de 26 ans
− Midi-musées
19, 20, 26 et 27 mai à 12 h 30
4 € + entrée à tarif réduit ; gratuit pour les moins de 26 ans

Groupes adultes
Visite traduite en langue des signes par l’association Liesse
Samedi 25 juin à 15 h
4 € + entrée gratuite pour les personnes handicapées

Groupes scolaires et centres de loisirs
Visites commentées

CONCERT
Variations & contrastes
Musiques en Flandres au temps de Rubens, van Dyck, Jordaens par l’Ensemble Les Meslanges.
OEuvres de A Kempis, Bull, Philips, Froberger, van Soldt, Caccini, Frescobaldi, Monteverdi
Dimanche 26 juin à 18 h
Entrée comprise dans le billet d’entrée du musée

RENCONTRE ENSEIGNANTS
Mercredi 11 mai 14 h 30 à 16 h 30

ATELIERS
Jeune public Atelier (6-12 ans)
Lundi 18 avril de 10 h à 12 h

CONFÉRENCES – Les jeudis à 18 h 30
Les coulisses de l’exposition « Le Baroque en Flandres » par Camille Debrabant, doctorante en histoire de l’art, chargée de mission l’École nationale supérieure des beaux-arts, co-commissaire de l’exposition
Jeudi 5 mai à 18 h 30. Entrée libre
Rubens, Van Dyck, Jordaens et la peinture flamande du XVIIe siècle par Diederik Bakhuÿs, conservateur au musée des Beaux-Arts de Rouen
Jeudi 19 mai à 18 h 30. Entrée libre
Usages du dessin à Anvers au XVIIe siècle par Léonie Marquaille, doctorante en histoire de l’art, chargée de mission à l’École nationale supérieure des beaux-arts
Jeudi 26 mai à 18 h 30. Entrée libre

CINÉMA
Alain Jaubert Portraits d’Hélène Fourment – Pierre-Paul Rubens (1577-1640) La Gloire de
la chair
Alain Jaubert, Marie-José Jaubert Le Dessin, la ligne d’où tout surgit
Mercredi 4 mai à 19 h 00. Entrée libre

CATALOGUE
Catalogue de l’exposition par Emmanuelle Brugerolles et Camille Debrabant, Baroque en Flandres : Rubens, van Dyck, Jordaens. Beaux-arts éditions, 160 pages, 22 €

Informations pratiques

MUSÉE DES BEAUX-ARTS
Esplanade Marcel Duchamp
76000 Rouen
Tél. : +33 (0)2 35 71 28 40
Fax : +33 (0)2 35 15 43 23
Internet : www.rouen-musees.com  

Accès en train
Gare SNCF Rouen Rive droite
1 h 10 depuis Paris Saint-Lazare
Accès en bus
Arrêt square Verdrel (4. 5, 8, 11, 13, 20)
Arrêt Beaux-Arts (4, 5, 11, 13, 20)
Métrobus
Station gare Rue Verte ou Palais de Justice
Parking
Espace du palais

Exposition ouverte du 15 avril au 3 juillet 2011
De 10 heures à 18 heures tous les jours
Fermée les mardis, les 1er, 8 mai et 2 juin 2011

Tarifs
Inclus dans le billet d’entrée des collections permanentes du musée des Beaux-Arts
Plein tarif : 5 €
Tarif réduit : 3 €

Contenus associés
Commentaires
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *