La Renaissance italienne à l’honneur : trois expositions à Paris et Chantilly

Le meilleur de la Renaissance italienne est en France cet hiver 2014. Deux expositions à Paris et une à Chantilly reviennent sur cet âge d’or du génie humain né dans les divers foyers artistiques de l’Italie du Quattrocento. Le musée Condé de Chantilly se consacre jusqu’au 4 janvier 2015 aux talents de ceux qui furent les maîtres de Raphaël, Titien ou Léonard de Vinci et sans qui le vaste mouvement de renouvellement des arts n’aurait pas été possible. Le Musée Jacquemart-André propose jusqu’au 19 janvier 2015 de redécouvrir Le Pérugin, artiste novateur qui initia fin XVe-début XVIe siècle une nouvelle manière de peindre. Enfin, l’exposition « Les Borgia et leur temps » présentée jusqu’au 15 février 2015 au Musée Maillol revient sur cette famille éclairée qui fut mécène des plus grands artistes de la Renaissance dans les différentes cours d’Italie.
Publié le 18 décembre 2014

Cinq anges dansant au pied d’un trône, Giovanni di paolo  (Sienne, 1398-id., 1482) – Chantilly, musée Condé

Si la Renaissance italienne semble attachée aux noms de Léonard de Vinci, Michel-Ange, Raphaël, ou Filippino Lippi, c’est dans l’effervescence des ateliers que ces grands génies ont trouvé leur propre voie. Leurs maîtres s’appellent Verrocchio, Ghirlandaio, Botticelli ou Pérugin : chacun dans sa bottega (atelier) a dispensé son savoir-faire à des élèves plus ou moins talentueux rivalisant d’audace pour dépasser leur maître.

Parmi les trésors légués par le Duc d’Aumale au musée Condé de Chantilly, sont conservés de nombreux chefs-d’œuvre des Primitifs italiens, peintres florentins et siennois du Quattrocento. Complétée de neuf peintures prêtées par des institutions internationales, l’exposition « Fra Angelico, Botticelli…Chefs-d’œuvre retrouvés », première rétrospective que le musée consacre à ce courant, présente 30 œuvres majeures de ses collections, dont des peintures et dessins de Fra Angelico, Lippi, Botticelli et de l’école de Léonard de Vinci.

L’objectif de cette exposition est de réunir des panneaux de retables démembrés et dispersés au sein de diverses institutions. Le Mariage mystique de Saint François, réalisé par le siennois Sassetta au milieu du XVe siècle pour l’autel majeur de l’église San Francesco de Borgo San Sepolocro, constitue l’un des exemples les plus étourdissants – et sur deux faces- de cette multiplication d’images saintes, mais aussi de leur émiettement : un seul fragment est aujourd’hui conservé à Chantilly, les 26 autres se répartissent dans une dizaine d’autres collections.

Le mariage mystique de saint françois, 1437-1444, Stefano di Giovanni dit Sassetta (Sienne v.1400-id.1450) – Chantilly, musée Condé

Identifié autrefois à un saint Jérôme, le panneau de « Saint Benoît en extase au désert » fait partie d’un ensemble plus vaste de six panneaux réalisés par Fra Angelico et son atelier. L’exposition au musée Condé permet de le voir exceptionnellement entouré de 4 autres fragments de cette Scène érémitique (ou Thébaïde) grâce aux prêts d’institutions française, belge, américaine et d’un collectionneur privé.
Des reconstitutions virtuelles complètent les œuvres originelles lorsque les reconstitutions réelles  n’ont pas été possibles.

Saint benoit en extase au désert, Scènes de la Thébaïde, vers 1430, fra angelico et son atelier – Chantilly, musée Condé

Dans un parcours qui commence avec des œuvres de l’aube du XVe – école de Giotto et style gothique international-, et qui s’achève en présentant les innovations marquantes de la peinture florentine à travers des œuvres de Botticelli et son célèbre élève Filippino Lippi,  le visiteur découvre un large panorama de la peinture toscane des XIV et XVe siècle.

Un autre musée français met à l’honneur la richesse de ses collections italiennes : le musée Jacquemart-André  organise la première rétrospective française sur Pérugin (vers 1450-1523) dont le fil conducteur repose sur la thèse selon laquelle Le Pérugin aurait eu pour élève Raphaël (1483-1520). Ce dernier, dont 10 œuvres sont d’ailleurs présentées dans l’exposition, se serait approprié avec une grande sensibilité, le nouveau langage artistique du Pérugin et l’aurait diffusé dans l’Europe toute entière.

Vierge à l’enfant, vers 1500, Pietro Vannucci, dit Le Pérugin, Huile sur bois, 70,2 x 50 cm
Washington, National Gallery of Art, Samuel H. Kress Collection © Courtesy National Gallery of Art, Washington

La cinquantaine d’œuvres réunies dans un parcours chronologique, retrace les grandes étapes de la carrière du Pérugin, de sa formation marquée par la peinture florentine de la seconde moitié du XVe siècle, à ses grands succès à Rome et Pérouse. S’il a su séduire les plus grands commanditaires de son temps, comme le pape Sixte IV ou Laurent de Médicis, c’est parce qu’il est aussi attentif à la justesse du modelé et de la perspective qu’à la vivacité des couleurs et la douceur des visages.
Ses œuvres se distinguent par une attention particulière au rendu du mouvement et de l’expression : la beauté harmonieuse et sereine de ses compositions répond au langage de dévotion, simple et sans ornements, de la société florentine qui cherche dans l’art le recueillement et la paix.

 

 

Enfin, construite autour des trois figures incontournables de la famille Borgia, – Rodrigo devenu le pape Alexandre VI en 1492, César (1476-1507) et sa soeur Lucrèce (1480-1519), l’exposition présentée actuellement au musée Maillol réunit les plus grands artistes des XVe et XVIe siècles. La visite permet  de dépasser la légende noire de la famille Borgia et de découvrir combien chacun des membres a protégé un grand nombre d’artistes et entretenu des liens forts avec tous les grands foyers artistiques d’Italie : Bellini et Titien à Venise, Verrochio et Signorelli à Florence, Mantegna à Mantoue, ou Di Giorgio Martini à Urbino. Des œuvres qui témoignent de la riche activité culturelle et artistique de l’époque qui conduira la Renaissance à son apogée.

 
 
 
 
SAINT GEORGES, vers 1460, Andrea Mantegna, Tempera sur bois – H.66 ; L.32 cm, Venise, Galleria dell’Accademia © Su concessione SSPSAE e per il Polo Museale della Città di Venezia
 

Informations pratiques

Fra Angelico, Botticelli…Chefs-d’œuvre retrouvés, jusqu’au 4 janvier 2015
Musée Condé de Chantilly (dans la salle du Jeu de Paume)
Horaires : 10h30-17h (tous les jours sauf le mardi), fermeture du parc à 18h

Billet Exposition : Adulte : 10€ / Enfant : 5€
Visites guidées tous les week-end avec système audio sans fil : 3€. Horaires : 11h, 15h et 16h.
Préparez votre visite : www.domainedechantilly.com

Le Pérugin, Maître de Raphaël, jusqu’au 19 janvier 2014
Musée Jacquemart-André
158, boulevard Haussmann
75008 PARIS
Tel. : + 33 (0)1 45 62 11 59
Préparez votre visite : expo-leperugin.com

De Léonard de Vinci à Michel-Ange ; Les Borgia et leur temps – jusqu’au 15 février 2015
Musée Maillol, Paris
Horaires d’ouverture de 10h30 à 19h00. Vente des billets jusqu’à 18h15
Nocturne le vendredi jusqu’à 21h30. Vente des billets jusqu’à 20h45

Ouvert tous les jours, y compris le mardi et les jours fériés
Le musée fermera ses portes de façon anticipée à 17h00 le 24 & 31 Décembre 2014.
Le musée sera fermé le 25 décembre 2014 ainsi que le 1er Janvier 2015.

Prix d’entrée : 13 €
Les billets achetés en ligne (billetterie du musée ou FNAC) ne peuvent être retirés au musée. Vous devez impérativement les imprimer.
en savoir plus: www.museemaillol.com/expositions/les-borgia

Commentaires
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *