IN SITU : l’art contemporain se conjugue avec le patrimoine

Dans quatre départements de la Région Occitanie, 11 sites classés ou inscrits à l’inventaire des Monuments Historiques font rayonner l’art contemporain durant tout l’été ! Installations, sculptures, peintures, vidéo… les œuvres d’art proposés par dix artistes français et étrangers, entretiennent un dialogue fructueux avec l’architecture patrimoniale. La formule est un tel succès que l’événement entame cette année sa 6e édition, qui se déroulera jusqu’au 17 septembre.
Publié le 22 juin 2017

L’association Le Passe Muraille, coordinatrice de l’événement, a confié le commissariat général de l’exposition à Marie-Caroline Allaire-Matte. Ce suivi est important, dans la mesure où un vrai choix artistique est fait : les artistes sont en effet choisis pour la qualité de leurs œuvres et la pertinence de leur projet. Chaque intervention artistique fait l’objet d’une réflexion approfondie sur le site concerné, prenant en compte son histoire, son architecture et son environnement. L’implication des artistes est à la hauteur de l’exigence des gestionnaires des lieux. Des médiateurs seront présents sur chacun des sites aux mois de juillet et d’août afin de sensibiliser le public au dialogue entre patrimoine et art contemporain.

L’Aveyron, l’Hérault, l’Aude et l’Ariège sont les quatre départements d’accueil de l’événement, à travers des lieux très variés, exemples emblématiques en sont, avec le château et les remparts de la cité de Carcassonne, ou le palais des archevêques de Narbonne.

Ces 11 lieux accueilleront des œuvres (installations, sculptures, peintures, vidéo) de  Emma Dusong (France), Nick Ervinck (Belgique), Arno Fabre (France), Bertrand Gadenne (France), Dominique Gauthier (France), Rainer Gross (Allemagne), Christian Jaccard (Suisse-France), Suzy Lelièvre (France), Jaume Plensa (Espagne), et Claude Viallat (France).

Quelques œuvres inédites de l’édition 2016 de IN SITU

Certaines œuvres ont été installées provisoirement à l’occasion de l’événement estival, tels les visages calmes et inquiétants de Jaume Plensa, ou les œuvres de Claude Viallat au palais des archevêques de Narbonne. Mais d’autres ont été créées spécialement à cette occasion, pour ne faire qu’un avec le lieu. N’est pas in situ qui veut !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Arno Fabre, Les Babils de Babel ou Du retournement des choses, 2017 – Bois, acier, dorure à la feuille de palladium, haut-parleur, bande sonore © David Huguenin

A l’image d’Arno Fabre, qui propose son installation au musée du patrimoine industriel et minier de Decazeville (Averyon). Intitulée Les Babils de Babel, elle fait le lien entre le récit biblique de la Tour de Babel et le passé minier de la région. Plus qu’un lien, c’est une sorte de reflet, un négatif qu’Arno Fabre a pensé et créé : « Lors de ma visite à Decazeville, j’ai appris que les mineurs, pour beaucoup d’origine étrangère, se sont inventés un langage commun, une “lenga nòstra” issue principalement du patois local (occitan), mais aussi de l’espagnol, de l’italien, du polonais, ainsi que de signes gestuels. J’ai alors pensé au mythe de la Tour de Babel, mais à l’inverse. Au lieu d’une intervention divine pour brouiller l’unique langue parlée par les hommes, créant la confusion et l’incompréhension entre eux afin de les empêcher de finir de bâtir leur tour fièrement dressée vers le ciel, ici, ce sont les hommes, venus de toute part, qui s’inventent une langue commune pour travailler ensemble. »

Suzy Lelièvre, Hôtel Moebius, 2017 – Structures en tôle pliée et thermolaquée – Courtesy de l’artiste © David Huguenin

A l’hôtel Flottes de Sébasan, dans la ville héraultaise de Pézenas, Suzy Lelièvre investit l’espace de ses sculptures géométriques. Hôtel Moebius s’empare d’objets et d’éléments quotidiens en stimulant leur pouvoir  analogique, en transgressant leurs formes et leurs fonctionnalités. L’œuvre invite le visiteur à déplier et à reconstruire les volumes qui mêlent le concept mathématique et la représentation de maisons simplifiées et cela indéfiniment. Ces sculptures ont été produites spécifiquement pour l’hôtel Flottes de Sébasan. Le titre Hôtel Moebius fait allusion à plusieurs univers croisés, celui de l’hôtel, qui recouvre des réalités et des usages différents, et celui des sciences, avec la référence à August Ferdinand Möbius (1790-1868), un mathématicien allemand qui a laissé son nom à plusieurs objets mathématiques, dont le ruban de Möbius.

Christian Jaccard, Ombres de suie, Partition bénédictine, 2017 – Tableau éphémère, gel thermique sur panneaux de bois © David Huguenin

L’artiste Christian Jaccard est habitué à ce type d’exercice puisqu’invité précédemment en Bretagne pour l’Art dans les Chapelles ou à Melle pour la Biennale de 2013. Cette année pour IN SITU, il investit la splendide salle voûtée de l’ancien dortoir des moines, à l’abbaye de Lagrasse dans l’Aude. L’œuvre Ombres de suie, Partition bénédictine se compose de centaines de traces de suie résultant de la combustion d’une multiplicité de lignes de gel thermique déposées sur les parois. Le résultat est un tableau éphémère d’une grande poésie, comme une métaphore du feu qui anime l’esprit des lieux.

Découvrez tous les lieux et propositions artistiques sur le site de l’événement IN SITU.

 

Les informations pratiques sont à votre disposition dans nos pages agenda en cliquant ici.

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