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Ce 3ème vendredi du Carême nous emmène à l’autre bout du Morbihan, à l’entrée de la forêt de Brocéliande, terre mythique des légendes du roi Arthur et des Chevaliers de la Table Ronde. Irène de Château-Thierry nous partage les secrets de l’église Sainte-Eutrope-Sainte-Onenne, à Tréhorenteuc, aussi appelée église du Graal en raison de la quête qui anima les compagnons d’Arthur.
Le Graal, viatique pour la vie éternelle selon la légende, est d’ailleurs représenté à plusieurs reprises dans l’édifice : dans le choeur, au sol sous forme de mosaïque mais aussi sur un vitrail en surplomb ; on le retrouve également sur le tableau de la première station du Chemin de Croix.
L’abbé Henri Gillard fit réaliser le chemin de croix en 1945 par deux prisonniers allemands, libérés à la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui rendirent service au curé de la paroisse en échange de son accueil et de ses bons soins. Karl Rezabeck, peintre de profession, réalisa les toiles du chemin de croix et son compagnon, menuisier, fabriqua les encadrements en bois. Rezabeck s’inspira des paysages alentours pour peindre les décors des scènes (village, forêt), des visages des villageois pour dessiner ceux des personnages : ainsi l’abbé Gillard prête son visage au Christ et l’artiste à Simon de Cyrène. En faisant entrer le village, la région, les habitants dans ce Chemin de Croix, le Christ nous rejoint dans nos vies quotidiennes. Il se fait proche de nous, partage nos souffrances, nos peines… pour les transfigurer. Si nous avions rencontré Jésus souffrant au détour d’un chemin, au coin d’une maison, nous serions-nous arrêté ? Lui aurions-nous porté secours ? Et ce Christ, le reconnaissons-nous dans le visage de nos frères et sœurs souffrants ?