d’Oignies © Numérisé par l’Atelier de l’Imagier avec le soutien de la direction du Peps
Le trésor d’Oignies est un rare ensemble encore conservé d’œuvres médiévales commandées au cours du XIIIe siècle pour le service d’une communauté religieuse, celle des chanoines du prieuré Saint-Nicolas d’Oignies. Son cœur le plus précieux fut constitué par l’orfèvre Hugo d’Oignies aidé d’un atelier. Il fut enrichi par les dons de Jacques de Vitry, prédicateur et théologien ayant eu un rôle important, proche de Marie d’Oignies, ascète et mystique au grand rayonnement. Ayant survécu aux guerres et révolutions, il est un témoin précieux de la munificence d’une communauté ecclésiastique médiévale pour la gloire du divin, de la riche typologie formelle de l’orfèvrerie mosane du XIIIe siècle et des échanges nourris entre Orient et Occident.
Parmi les objets du trésor, exposé habituellement au Musée des Arts anciens du Namurois, une trentaine pouvant voyager est présentée au musée de Cluny : des pièces d’orfèvrerie, principalement des reliquaires, et une sélection de textiles. Le parcours rassemble des œuvres majeures telles que le reliquaire du lait de la Vierge, le reliquaire de la côte de saint Pierre, les plats de reliure de l’évangéliaire d’Oignies ou encore le calice et la patène dits de Gilles de Walcourt. L’exposition permet de retracer l’histoire du prieuré Saint-Nicolas d’Oignies, une communauté de chanoines augustins fondée à la fin du XIIe siècle, autour de trois figures centrales : Marie d’Oignies (1177-1213), Jacques de Vitry (1185-1240) et le talentueux orfèvre Hugues de Walcourt, dit Hugo d’Oignies († vers 1240). Ses créations et celles de son atelier, reconnaissables par la profusion des nielles, filigranes, motifs naturalistes et cynégétiques, constituent un témoignage virtuose du travail du métal précieux.
Quelques années après la fondation du prieuré, la mystique Marie d’Oignies s’y installe. Plusieurs pièces de l’exposition évoquent le destin de celle qui a été déclarée bienheureuse peu après sa mort et qui est encore vénérée aujourd’hui. À la même époque, Jacques de Vitry, brillant prédicateur et un temps évêque d’Acre en Terre sainte, devient le principal mécène du prieuré et lui fournit reliques et matières précieuses. Son soutien permet au prieuré de devenir un important foyer de création d’objets d’orfèvrerie. Hugo d’Oignies, puis son atelier, y déploie un art en constante évolution, comme le souligne l’exposition.
À propos du musée de Cluny
Rouvert depuis le 12 mai 2022, le musée de Cluny est le seul musée national en France consacré au Moyen Âge. En plein cœur du Quartier latin, le musée invite à remonter le temps, du Ier au XXIe siècle, dans un cadre unique. L’hôtel particulier du XVe siècle des abbés de Cluny, adossé à des thermes gallo-romains, s’organise aujourd’hui autour d’une extension contemporaine inaugurée en 2018 et signée par l’architecte Bernard Desmoulin.
Dans ce site patrimonial se déploient des collections prestigieuses qui illustrent l’extraordinaire diversité des productions artistiques médiévales. La nouvelle muséographie suit un fil chronologique qui a pour vocation de rendre lisible l’évolution des formes, les moments de ruptures, les innovations et les différences esthétiques du nord au sud de l’Europe.
En multipliant les approches et les supports, la programmation culturelle apporte des éclairages à l’intention de tous les publics. Les collections comptent 24 000 œuvres dont des ensembles remarquables qui ont fait son renom, notamment les six tapisseries de La Dame à la licorne. Elles continuent de s’enrichir, par des acquisitions, dons et legs et témoignent de la diversité des expressions artistiques à l’époque médiévale.
Informations pratiques
Ouvert tous les jours, sauf le lundi, de 9h30 à 18h15
Nocturne les 1er et 3e jeudis du mois de 18h15 à 21h
Tarifs : 12€, réduit 10€
Gratuit pour les moins de 26 ans, et pour tous les publics le premier dimanche du mois