Les quatre artistes se connaissent bien, ont déjà collaboré dans le monde associatif de l’estampe, voire déjà exposé ensemble pour certaines. Elles ont en commun une pratique affirmée en gravure, et leurs recherches ont aussi d’autres axes de travail : œuvres en volume et installations pour Jana Lottenburger, céramique pour Anne Paulus, dessin pour Catherine Gillet.
L’exposition propose ainsi un parcours exceptionnel au milieu de plus d’une centaine de réalisations artistiques qui se font écho, dans le but d’amener les visiteurs à ressentir le lien profond entre passé et temps présent. Les œuvres dialoguent entre elles et avec l’architecture du lieu dont émane la présence silencieuse des moines qui y ont vécu. La chapelle, les dortoirs, le réfectoire et la salle capitulaire bruissent de ces échos, proches ou lointains.
La bande-son « Échos », créée par le compositeur Jourdan Varennes/Devildope complète le parcours.
L’association culturelle Terre d’estampes qui œuvre à promouvoir l’estampe contemporaine est partenaire de l’événement.
À l’occasion de la 12e Fête de l’estampe, événement à portée nationale et internationale, les artistes seront présentes pour rencontrer le public samedi 25 et dimanche 26 mai.
Les artistes
Dans le travail de Catherine Gillet, tout est mouvement, tout est en suspens : des formes s’affrontent ou s’évanouissent tour à tour, s’affirment en tant que bribes, traces et délitements. L’espace et le temps sont révolus. Organique et minéral se conjuguent, dans la quête de faire corps avec l’infini. Artiste visuelle, diplômée de l’école d’art d’Orléans en 1984. Très tôt, la gravure au burin a structuré son parcours artistique qui se partage essentiellement entre gravure au burin et dessin.
à droite : CATHERINE GILLET, QUINTESSENCE (24), DESSIN, 20 X 19,5 CM © C. GILLET
Née en 1975 en Allemagne, Jana Lottenburger vit et travaille au Pays basque depuis 2004. Au centre de ses recherches : nos façons d’être au monde, aux repères souvent caducs ou contradictoires. Artiste pluridisciplinaire, elle développe une collection de gravures, objets hybrides et installations, intégrant des matériaux trouvés dans son environnement immédiat. Il s’agit de cartographier un univers qui se construit quelque part entre imaginaires, espoirs et histoires vécues, d’explorer les processus de transformation, et d’en révéler la beauté des possibles.
à gauche : Jana Lottenburger, Ébauche pour une cabane (détail), gravure sur plexiglas, 127 x 183 cm © Luc Médrinal
Les œuvres minimalistes d’Isabel Mouttet écrivent le silence. Entre rigueur et géométrie ses gravures se combinent en séries avec des compositions d’éléments simples. Marquée par le Japon, elle en transcrit la mémoire en des gravures où le vide prend toute son importance. Après sa formation d’architecte et une initiation à la calligraphie chinoise, la gravure lui a permis de lier ces deux expériences grâce à l’esprit particulier que suscite le travail au burin. Comme un projet d’architecte, une gravure au burin se compose trait par trait, en accordant une grande importance au vide. Comme « l’unique trait de pinceau » chinois, chaque trait de burin peut jouer des variations de nuances.
à droite : Isabel Mouttet, Ryōan Ji I, gravure au burin, 40×50 cm © I. Mouttet
Diplômée en 2003 de l’école des Beaux-arts de Versailles, Anne Paulus, artiste plasticienne n’a cessé depuis de développer ses recherches, d’ouvrir ses horizons artistiques que ses voyages au Japon ont aiguisés. Elle bâtit ainsi une œuvre profonde, riche, protéiforme à la fois dans le domaine de l’estampe, du livre d’artiste mais aussi dans celui de la céramique. « L’œuvre d’Anne Paulus se distingue de celles qui s’expriment sur un support : feuille, tableau, plaque ou mur. Pour elle, la matière, c’est le message. La recouvrir, c’est la cacher, la perdre de vue. Ce qui l’intéresse, c’est ce qu’il y a dessous. Avant la parole. Il faut percer la croûte, la traverser, passer sous le manteau et atteindre le noyau. Du noyau germera la graine et ainsi de suite. » Michel Melot.
à gauche : Anne Paulus, Nova descriptio XIV, estampe au carborundum sur carte ancienne, 82 x 52 cm © Anne Paulus
Informations pratiques
Jusqu’au 30 avril : tous les jours de 10h à 13h puis de 14h à 18h
Du 1er au 26 mai : tous les jours de 10h à 13h puis de 14h à 19h
Abbaye d’art de Trizay
3 allée de Chizé 17250 Trizay
www.abbayedetrizay17.fr
05 46 82 34 25
Tarifs : 6€/pers – Réduit : 3€ (6-12 ans) – Gratuit pour les moins de 6 ans, les guides-conférenciers et les étudiants en histoire de l’art sur présentation d’un justificatif.
Visite guidée : suplément de 4€/personne
Tarifs de groupe : se renseigner auprès de l’abbaye
à propos de l’abbaye
Le prieuré Saint-Jean l’Évangéliste dit « Abbaye de Trizay » ets un ensemble monastique bénédictin dont l’existence remonte au XIe siècle. Ce vaste ensemble à l’architecture romane construit dans cette campagne fertile en Saintonge, a subi bien des outrages entre les guerres de religion et la Révolution. Les ruines de l’église qui dominent le site en sont l’élément le plus remarquable. Seul subsiste de l’église le chevet de cet édifice énigmatique dont le plan centré, confirmé par les fouilles archéologiques récentes, reste unique dans la région. Classée monument historique, l’Abbaye de Trizay a été restaurée avec soin entre 1989 et 2004. Ainsi les visiteurs peuvent découvrir la richesse du site et de son histoire.
Le site est devenu Centre d’art contemporain avec, dès sa restauration, la création de vitraux dans la chapelle par l’artiste Richard Texier et dans les absidioles par le Père Kim En Jong. Au fil des années, les expositions proposées permettent aux visiteurs de découvrir l’expression contemporaine d’artistes de différents moyens d’expression dont la démarche s’accorde avec le lieu. Des activités pédagogiques, visites guidées et les nombreuses animations proposées enrichissent le rayonnement de l’Abbaye de Trizay.