Événement

Cires de Nancy

06
juillet
au 05 janvier 2025
Musée du Hiéron
13 rue de la Paix
71600 Paray-le-Monial
Tout au long de l'été, le musée du Hiéron à Paray-le-Monial présente une fascinante collection de petits tableaux de cire, réalisés au cours du XVIIIe siècle dans la région de Nancy. Objets de dévotion ou de décoration, ces scènes en relief, rarement exposées, nous offrent un aperçu du quotidien de la haute société de l'époque.

Sainte Marie Madeleine, Nancy, 18e siècle, atelier nancéien, matériaux divers, 30,5 x 38,5 cm
© Jean-Pierre Gobillot, Musée du Hiéron

Les cires de Nancy, curieux petits tableaux en cire moulée, habillée d’étoffes, et à la composition méticuleuse, sont mises à l’honneur le temps d’une exposition thématique pour la première fois depuis 35 ans dans un musée français. Le Musée du Hiéron expose pour six mois près de 200 exemplaires de ces œuvres singulières grâce à l’association Trésors de Ferveur et son Président Thierry Pinette, co-organisateur de l’exposition, et propriétaire de l’une des plus grandes collections européennes de cires de Nancy.

Comme leur nom l’indique, ces cires ont pour la plupart été réalisées par des maîtres nancéiens, les frères Guillot. En activité au 18e siècle, Nicolas, Charles et François Guillot, ainsi que leur nièce Mademoiselle Bernard, produisaient nombre de cires à l’image de saints personnages, de scènes de la Bible, ou même parfois, de notables locaux. Leur travail fut reconnu pour sa grande qualité, et ils ont ainsi inspiré d’autres créations similaires en Lorraine et à Paris, tant l’engouement fut unanime dans la bourgeoisie et la noblesse.

  

MATER AMABILIS, NANCY, 18E SIÈCLE, ATELIER DES FRÈRES GUILLOT, MATÉRIAUX DIVERS, 28,5 X 23,5 CM © JEAN-PIERRE GOBILLOT, MUSÉE DU HIÉRON Ecce Homo, Nancy, 18e siècle, atelier des frères Guillot, matériaux divers, 33,5 x 25,4 cm © Jean-Pierre Gobillot, Musée du Hiéron

Les cires réalisées dans les ateliers Guillot sont pour la plupart des cires patronymiques, c’est-à-dire qu’elles représentent des saints du calendrier chrétien. Elles permettaient aux acheteurs de s’offrir une cire à l’effigie de leur saint patron ou de celui de leur corporation. Il existe également des pièces plus grandes, avec l’intérieur des personnages en ronde-bosse représetnant des épisodes de l’Évangile tels que la Nativité, la Cène ou encore le Calvaire. Nous savons qu’il existant aussi une production de cires dites civiles, c’est-à-dire des portraits de notables dont il ne reste plus que de très rares exemplaires.

Ces petits tableaux tout de soie, velours, perles, coquillages et clinquants, étaient des objets de dévotion au travail délicat, et au réalisme déroutant. Les décors, tantôt champêtres, tantôt sobres, tantôt architecturaux, sont autant de témoins de la finesse d’exécution de ces oeuvres, à mi-chemin entre les beaux-arts et l’art populaire. Il en va de même pour la galerie de vêtements dont se parent les cires, avec d’élégantes robes dignes de la cour de Louis XV pour ces dames, et aubes en soie richement décorées pour ces messieurs.

Ainsi, le succès des cires habillées s’établit dans les classes aisées de la population, si bien que leur renommée dépasse la cour du Duc de Lorraine pour atteindre celle de Louis XV. Face à cet engouement, l’entreprise des frères Guillot est florissante. Une réussite accentuée par la vente de nombreuses pièces détachées en cire et de décors, utilisés par d’autres artisans ciriers plus modestes ou par des communautés monastiques pour produire leurs propres boîtes ou reliquaires. Enfin, même si la production principale restée basée en Lorraine, certaines cires ont des inscriptions laissant penser qu’il existait un atelier parisien dirigé par une femme.

Informations pratiques

Exposition ouverte du 6 juillet 2024 au 5 janvier 2025
juillet et août : toujours les jours de 10h à 12h30 puis de 14h à 18h
à partir de septembre : du mercredi au dimanche de 10h à 12h30 puis de 14h à 18h

Entrée gratuite

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