Calice
Vermeil
Morlaix 1754-1758
Maître-orfèvre : Jacques-René Langlois, reçu en 1738
Poids : 831gr
Hauteur : 28,9cm
Classé au titre des Monuments Historiques en 1955
De grande taille, les calices et ciboires de la fin de la Renaissance, et Louis quatorzien marquent une rupture avec les pièces du XVème siècle et de la première moitié XVIIème siècle caractérisées par leur petite dimension.
La Contre-Réforme issue du Concile de Trente (clos en 1563), a réaffirmé la doctrine de la transsubstantation, l’Eucharistie devant être renfermé dans un endroit sacré, l’art célèbre désormais le divin de manière brillante, par opposition à la Réforme. Les objets servant à l’Eucharistie étant eux même concernés par la volonté de célébrations brillantes, magnifiant le divin par le faste, calices, ciboires, boites aux saintes huiles, burettes, parfois chandeliers, seront désormais de grande taille, aux matières et aux formes plus riches, comme nous pouvons le voir dans les plus beaux trésors d’époque Renaissance, (cf : Calice du Trésor de Saint Jean du Doigt).
Notre calice est en argent doré, aussi appelé vermeil, de grande taille (28,9cm), et sa riche ornementation est d’une remarquable qualité d’exécution. Nous pouvons voir sur le pied trois groupes d’instruments posés en croix de saint André tels des trophées liés par des rubans, références guerrières typiques du style Louis XIV tout comme les références à l’Antiquité, ainsi une échelle et une colonne, un sabre et une tige de fleur, et des massues, sont chacun séparés par des figures d’angelots ailés.
Le nœud est orné de cordons de draperie à l’Antique noués portant des grappes de fleurs et de fruits. Le pied et le nœud ainsi que le nœud et la coupe sont séparés de tors de lauriers à l’Antique. Un décor très savant de feuilles d’acanthes, de feuilles profondément rainurés et de feuillages plus fins forme une fausse coupe contenant la coupe du calice en vermeil uni.
Le pied est aussi orné de feuilles d’acanthe et de feuilles d’eau.
Une création Louis XIV au temps de Louis XV n’a rien d’un « retard », puisque les créations du baldaquin et de la tribune d’orgue avaient lieu dans le style contemporain de leur époque, mais c’est ici plus la marque d’un certain conservatisme (stylistique et non politique), et d’un souci d’unité entre divers éléments témoignant du faste de cette petite paroisse.