Voir toutes les photos

En direct de TEFAF Maastricht 2018

La plus importante foire d'art ancien au monde, The European Fine Art Fair (TEFAF), se tient à Maastricht aux Pays-Bas jusqu'au 18 mars 2018. Comme à l'habitude, les pièces présentées, sont dignes des plus grands musées, qui d'ailleurs y envoient leurs conservateurs dans l'optique d'éventuelles acquisitions.
Publié le 15 mars 2018

Alfonso Lombardi, Salvator Mundi, XVIe siècle – galerie Bacarelli et Botticelli

L’art sacré occupe une bonne part des oeuvres présentées en art ancien, certaines sont remarquables par leur aspect spectaculaire d’autres par leur extrême préciosité. Cette importante proportion de tableaux et sculptures à sujets religieux, ainsi que d’objets de culte et de dévotion nous rappelle que la création artistique, exprimant de manière indéfectible le beau et le bien, dans la lignée de saint Augustin et de saint Thomas mais aussi de Platon et Plotin, a été un instrument de la transcendance qui porte vers Dieu. Les commandes, privées ou publiques, furent extraordinaires tant en quantité qu’en qualité, à chaque époque nous retrouvons les plus grands artistes.

La figure du Christ, exprimant sa double nature humaine et divine, a été particulièrement appréciée des artistes cherchant à représenter le corps et l’âme, ainsi nous avons vu un très beau Christ Ressuscité par l’Algarde (1598-1654) (galerie Walter Padovani), un Salvatore Mundi particulièrement puissant par Alfonso Lombardi (1497-1537) (galerie Bacarelli et Botticelli), ou encore un superbe et émouvant Christ déposé de Croix par Domenico Antonio Vaccaro (1678-1745) (galerie Gallo).

 

(à g.) Alessandro Algardi, dit l’Algarde, Christ Ressuscité, XVIIe siècle – galerie Walter Padovani / (à d.) Baldassarre de Blasio sur un dessin de Giuseppe Picano, saint Joseph et l’Enfant, XVIIIe siècle – galerie Gallo

Nous avons également repéré des représentations de saints particulièrement belles ; dans la tradition des sculptures en bois polychrome espagnoles, une très belle tête de saint Jean-Baptiste par Torcuato Ruiz del Peral (1708-1773) (galerie Colnaghi), un saint Benoit de l’école Mancelle vers 1600 en terre cuite (galerie Benjamin Proust), un saint Stéphane peint par Bernardo Cavallino (1616-1656) vers 1640, un saint Sébastien peint par Matia Preti (1613-1699) vers 1660 (galerie Lullo Pampoulides). Dans la suite du Caravage, un tableau représentant Le Roi David, peint en 1616 par Jusepe di Ribera (1591-1652) (galerie G. Sarti).

Domenico Antonio Vaccaro, Christ déposé de Croix – galerie Gallo

Dans le registre des arts précieux, il était possible d’admirer de très près un Christ en or par Giambologna, deux plaques en argent doré par Hans Georg Bauhoff, réalisées à Ulm vers 1650-1680, représentant la vie du roi Salomon, l’une Le Jugement de Salomon, d’après un tableau de Peter Paul Rubens (1577-1640), l’autre La Visite de la reine de Saba, d’après un tableau de Erasmus Quellinus (1607-1678) élève de Rubens (galerie Helga Matzke).

Jusepe de Ribera, Le Roi David, 1616 – galerie G. Sarti

En orfèvrerie, deux sculptures en argent et bronze doré typiquement napolitaines étaient exposées (galerie Gallo), saint Joseph et l’Enfant ; et saint Vincent Ferrier, dans un goût très baroque vers 1770, par l’orfèvre Baldassarre de Blasio sur un dessin de Giuseppe Picano.

Un rare et précieux petit tableau de dévotion privé en fixé sous verre à l’or et à l’argent dans un encadrement en vermeil et émail, Lombardi vers le milieur du XVIème siècle, représentant la Vierge à l’enfant avec sainte Agathe, saint Paul et saint Sébastien (galerie Longari).

En art profane, une belle table guéridon en acajou et malachite, ornée de très originaux motifs d’ailes de chauve sourie, cadeau du tsar Alexandre 1er de Russie à la reine Louis de Prusse en 1803 était présentée chez Neuse. Une très inattendue fontaine Italienne du XVIIème siècle en forme de trompe d’éléphant chez Bacarelli et Botticelli. Et enfin, unissant la science et les arts, un remarquable pendule astronomique en vermeil et ivoire à la provenance particulièrement prestigieuse puisque qu’ayant appartenu aux collections du roi de Naples, du roi d’Espagne, du prince Doria, de la princesse de Wagram, Bulgari (dont elle porte le non) et plus récemment Al-Tajir, réalisée à Augsbourg vers 1637-1639, dans un gout très baroque laissant une large place à la sculpture et à l’architecture était présentée chez la galerie J. Kugel.

 

Guillaume Denniel

Contenus associés
Commentaires
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *