En décembre 2017, deux nouveaux tableaux ont rejoint l’accrochage permanent de la cathédrale. Il s’agit d’un saint Jérôme et d’une Adoration des Mages. Ils viennent ainsi compléter les 41 tableaux classés Monuments historiques. Tout ceci n’aurait pu se faire sans le soutien de la DRAC Bourgogne – Franche-Comté. Mais c’est surtout grâce à la mobilisation de dizaines de donateurs que la restauration de ces deux tableaux a pu être financée.
Ces deux chefs-d’œuvres dormaient jusqu’alors dans les greniers de l’ancien Grand Séminaire. C’est le travail mené en 2013 par M. Laclotte du Musée du Louvre et Mme Volle de l’Institut National d’Histoire de l’Art sur la peinture italienne en France en collaboration avec le Père Éric Poinsot qui a mis en lumière la collection. Dès lors de grandes campagnes de mécénat ont été menées pour sensibiliser les amoureux de la cathédrale à ce patrimoine en détresse. C’est d’abord de petits objets qui ont été restaurés comme cette Nativité en albâtre signée Tobias Tissenaken et réalisée à Malines à la fin du XVIe siècle ou encore le Bon larron, un ivoire monoxyle d’Europe du Nord de la fin du XVe siècle*.
Grâce au concours de restaurateurs compétents, et notamment Anne Gérard-Bendelé pour la sculpture sur bois et sur pierre, nous avons entrepris la restauration de petite statuaire. Une « poupée malinoise » vers 1510-1530 représentant sainte Catherine, une petite Vierge de Montaigu de la fin du XVe à la coiffure caractéristique et trois statues en bois polychrome : une Madone d’applique du début du XVe siècle, un reliquaire de la ceinture de la Vierge du début du XVIe siècle et un Trône de grâce de la fin du XVIe siècle.
(H. 30 cm ; L. 11 cm) © PIERRE GUENAT
La peinture n’est pas en reste, grâce au concours notamment du Centre Régional de Restauration et de Conservation des Œuvres d’Art de Vesoul qui travaille avec l’Atelier Vicat-Blanc à Lyon. Avec eux nous avons procédé à la restauration de plusieurs huiles sur toile : une Vierge à l’enfant avec une sainte de l’école italienne du XVIIe siècle, une Résurrection de Lazare – esquisse de Jean-Baptiste Deshays (1729-1765) pour un tableau aujourd’hui conservé dans la collection Horvitz à Boston – une Vierge à l’enfant avec sainte Anne, le saint Jérôme et l’Adoration des Mages – deux œuvres de l’école italienne du XVIIe siècle qui font débat aujourd’hui dans le monde de l’art quant à leur attribution.
Deux œuvres majeures ont également été restaurées grâce à leurs bons soins : une huile sur bois de l’école de Rubens portant la marque d’Anvers et représentant la Sainte Famille et une huile transposée de bois sur toile de l’école du Nord du XVIe siècle figurant une Crucifixion.
Le diocèse a fait appel à d’autres restaurateurs pour d’autres tableaux. Toutes ces œuvres font maintenant partie du corpus du futur trésor et ne demandent qu’à être présentées à un large public. Nous reviendrons en détail sur les œuvres principales de cette collection dans les prochains articles de ce blog.
D’autres projets sont en cours, comme la restauration d’un portrait du Pape Benoit XIV de l’école du peintre Subleyras. La Fondation du Patrimoine soutient le diocèse dans cette campagne avec la mise en œuvre d’une souscription publique.
Le diocèse remercie tous ses généreux donateurs qui, chaque année, montrent leur attachement au patrimoine de leur cathédrale, qui fête cette année les 870 ans de sa consécration.
Chloé Monnier
—
* Ce larron devait faire partie d’une représentation plus vaste de la Crucifixion avec au moins le mauvais larron et le Christ et voire peut-être toute la scène du Golgotha.