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«  Si je touche au moins ses vêtements, je serai sauvée » (Marc, 5, 28)

L'exposition proposée au visiteur jusqu'au 29 juin prochain au Musée de Fourvière, à Lyon, nous rappelle combien le culte des reliques a une incidence importante sur le patrimoine textile.
Publié le 29 avril 2014

Un vêtement ayant été porté par un saint est une relique de contact de seconde classe1. Nombre de soieries médiévales doivent leur subsistance au fait qu’elles ont été conservées, voire protégées des vols et destructions, parce qu’elles étaient vénérées comme reliques.
Si aucun reliquaire n’est antérieur au début du XVIIe siècle dans l’exposition, elle fait découvrir la multiplicité formelle de la relique d’étoffe.

De très bons yeux sont nécessaires pour voir la parcelle de la robe de la Vierge placée sous une minuscule Vierge en stuc, dans un décor de papier roulé.

VUE D’ENSEMBLE ET DÉTAIL DU CADRE RELIQUAIRE DE LA ROBE DE LA VIERGE

Le textile peut avoir servi pour fixer les reliques dans le reliquaire, ainsi des rubans de soie rouge accompagnant les crânes des saints Abdon et Sennen au monastère d’Arles-sur-Tech. Les deux princes ont été martyrisés au IIIe siècle à Rome ; le reliquaire est du XVIIIe siècle.

CADRE RELIQUAIRE DES SAINTS ABDON ET SENNEN

Des galons  du XIXe siècle entourent les ossements de sainte Illuminée dans une châsse datée de 1682, reflétant l’ouverture périodique des reliquaires par un prêtre mandaté.

 

 

 

 

 

 

 

 

VUE D’ENSEMBLE ET DÉTAIL DU RELIQUAIRE DE SAINTE ILLUMINÉE

Une des belles et étonnantes pièces exposées est un tempietto en bois peint et doré ; il contient le crâne d’une des vierges martyrisées à Cologne avec sainte Ursule, montré dans une enveloppe de toile et de velours brodé. La boîte crânienne est laissée à la vue tandis que l’avant du visage est caché par une mentonnière précieuse, sans doute du début du XVIIe siècle. Des paillettes d’argent, des lames d’argent guipées sur un rembourrage de lin dessinent les initiales I.H.S. (Ihesus Hominorum Salvator, Jésus Sauveur des Hommes), au-dessus des trois clous de la crucifixion, entourés de fleurs ; les motifs sont surlignés de doubles filés or.

 

 

 

 

 

 

 

 

VUE D’ENSEMBLE ET DÉTAIL DU RELIQUAIRE D’UNE COMPAGNE DE SAINTE URSULE

Une place est naturellement laissée aux papes canonisés, dont des vêtements « ordinaires » sont devenus reliques ; ainsi d’une calotte et d’un mouchoir du Bienheureux Pie IX, d’une mule et de boutons de soutane de saint Pie X.

 
 
 
 
 
 
 
 
CALOTTE DU Bx PIE IX ET BOUTONS DE SOUTANE DE SAINT PIE X

Quelques jours après la canonisation de Jean XXIII et de Jean-Paul II le 27 avril dernier, le croyant sera touché de voir un morceau de soutane de l’un et une mitre portée par l’autre, reliques par anticipation présentées au Musée de Fourvière. La mitre, confectionnée par XREGIO à Venise en 1999, fut portée par Jean-Paul II lors d’un voyage en Géorgie.

 

Après l’exposition de Fourvière, vous pourrez voir celle de la Fondation Abegg, à Riggisberg (proche de Berne), ouverte du 27 avril au 9 novembre 2014, sur les textiles reliques du Moyen Age : Veil and adornment, Medieval Textiles and the Cult of Relics. A suivre…

 

Josiane Pagnon

 

Informations pratiques

Exposition Reliques et reliquaires du 21 mars au 29 juin 2014 – Fondation Fourvière, 8 Place de Fourvière – 69005 LYON

Tous les jours de 10h à 12h30 et de 14h à 17h30 – www.fourviere.org – tél: 04 78 25 13 01

MITRE DE JEAN-PAUL II

1. BERTHOD, Bernard (dir.). Reliques et reliquaires, l’émotion du sacré. Lyon : CLD éditions, 2014, p. 11-12.

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