Ce petit chef d’oeuvre est daté du XIIIème siècle et ne semble pas être rattaché à un atelier particulier.
En faisant de nombreuses comparaisons, ce Christ en croix a attiré mon attention puisque, selon moi, il s’agirait très vraisemblablement d’un objet issu d’un atelier parisien.
L’objet
Cette oeuvre était destinée soit à un crucifix soit à une croix processionnelle.
Cet objet sacré répond aux exigences plastiques, à savoir,l’utilisation de la couleur or.
Un objet parisien ?
Le premier élément frappant est le visage. En effet, dans tous les visages que j’ai pu rencontrer durant mes recherches, la nomenclature est relativement similaires au sein de toutes les stauettes : la forme de cet élément est triangulaire et les éléments constitutifs de ce visage sont conçus grâce à la technique du repoussé.
Le détail parisien réside essentiellement dans la chevelure du personnage : la masse capilaire est séparé par une raie ce qui fait retomber les cheveux de part et d’autre du visage. L’ensemble des cheveux est tracé grâce à la combinaison de deux techniques qui sont le repoussé et la gravure.
En outre, les mèches retombent en formant des boucles, comme dans l’ensemble de ce type de statuaire.
La position des jambes, relevées d’une façon accrue, tend également à en faire une oeuvre parisienne. Dans les autres représentations, notamment celles du Nord de la France, présente des jambes moins levées.
Le drapé, juste en dessous du mombril, est accentué, les plis sont nets et précis comme cela fut le cas dans les oeuvres parisiennes.

Enfin, la matérialité de l’abdomen est lissé, c’est-à-dire, que l’aspect de cette partie du corps faite d’un seul tenant, est modelé grâce à un repoussé adouci entraînant ainsi un aspect délicat. Ce qui est une nouvelle fois, une « marque de fabrique » des ateliers parisiens au XIIIème siècle.

Devant cette oeuvre, une vive émotion nous envahit du fait d’une part, de la maîtrise technique et d’autre part, en raison de l’expression de ce Christ !
Dernier élément qui peut suscite encore beaucoup de questionnement : les mains. Dans les divers Christ en croix que j’ai pu rencontrer, les doigts sont longs et droits ; ce qui n’est pas le cas ici. De plus, les détails anatomiques sont présents tels les lignes à l’intérieur de la main et des diogst, ce qui n’est également pas présents au sein de cette crucifixion. Seul élément qui peut affirmer une éventuelle origine parisienne la forme du pouce. en effet, dans tous les cas, ce dernier est représneté dans l’alignement de la paume et ce, sans interruption. Par ailleur, il présente toujours un affinement dans toute sa longueur et se termine, non pas d’une façon arrondie, mais décrivant de petites surfaces planes.
En conclusion, cet objet…
En conclusion, cet objet est, selon moi, issu d’un atelier parisien même si le doute subsiste. Ce petit détail peut soit être le fruit d’un remaniement soit il peut être une caractéristique d’un nouvel atelier.
Pour de plus amples informations, voici le site du musée.
Cécile Dufour
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Le 30 octobre 2013