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En 2018, Le palais épiscopal d’Angers rouvre ses portes

L'ancienne résidence des évêques d'Angers, bâtiment composite édifié au XIIème siècle et remanié au XIXème, rouvre au public après 64 ans de fermeture pour travaux.
Publié le 30 août 2018

Palais épiscopal d’Angers © xorge

Depuis le déménagement de l’évêché vers un autre bâtiment dans les années 1950, le palais épiscopal d’Angers a connu plusieurs vies : d’abord réaménagé en maison diocésaine des œuvres, abritant une collection de tapisseries, il fut ensuite réservé aux services administratifs du diocèse pour finalement être intégralement fermé en raison de problèmes de sécurité. La vétusté des installations électriques et la fragilité des cloisons des étages supérieurs de l’édifice imposèrent en effet à l’Etat, propriétaire du bâtiment classé au titre des Monuments Historiques, de le fermer au public durant de nombreuses années.

Et pourtant, l’édifice revêt un intérêt patrimonial certain. Depuis l’extérieur, on peut en effet admirer son aile du XIIème siècle et ses modillons, son aile néo-romane du XIXème  siècle avec ses briques en trompe-l’œil, et son escalier d’honneur dont les pierres ont été posées durant la Renaissance.

    

(à g.) Salle Synodale / (à d.) Salle basse © s. g-b

Mais depuis juillet 2018, l’Etat, la Ville et le diocèse ont décidé de rouvrir les espaces intérieurs au public, après avoir travaillé à de nouveaux dispositifs de conservation pour protéger le bâtiment. Dans la salle synodale, un plancher a ainsi été posé par-dessus les fragiles tomettes du XIXème siècle. Certains espaces restent cependant pour l’instant fermés aux visiteurs : le dernier étage, où se trouve notamment une grande bibliothèque, ouvrira probablement plus tard, après une importante réfection des sols et des canalisations. Le public peut néanmoins admirer pendant tout l’été la Salle des Pas-Perdus et la Salle basse, avec leurs voûtes d’arêtes romanes, la salle à manger et son étonnant monte-charge, ainsi que le bureau de l’évêque et sa splendide cheminée.

 

L’accent a par ailleurs été mis sur la médiation pour faire découvrir aux Angevins et aux touristes de passage ce monument méconnu. Ainsi, le diocèse a choisi d’exposer dans le palais quelques-uns des plus beaux ornements liturgiques de sa collection colossale (environ 10 000 pièces). Les visiteurs du palais peuvent ainsi admirer des voiles de calice du XVIIIème siècle, ou encore une rare chasuble Art Déco faite de satin, de velours noir et de fils d’argent.

Cette ouverture au public devrait encore être élargie dans les années à venir. Le diocèse a en effet pour projet d’ouvrir, au sein du Palais épiscopal, un musée diocésain d’art sacré en bonne et due forme, et d’offrir aux collections de textiles liturgiques des conditions de conservation permettant d’exposer les pièces sur le long terme.

Salle des Pas Perdus © S. G-B

Vitrines d’exposition des ornements liturgiques © S. G-B 

Ce début de valorisation d’un patrimoine exceptionnel vient par ailleurs faire écho à l’ouverture du chantier du portail de la cathédrale Saint-Maurice attenante : en attendant la fin du chantier, prévue pour les années 2020 au minimum, ceux qui le souhaitent ont la possibilité de monter dans l’échafaudage dissimulant le tympan médiéval, et d’approcher les sculptures et leurs peintures au plus près.

 

Sarah Gouin-Béduneau, étudiante en histoire de l’art

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