UNE EXPLORATION MINÉRALE EN PEINE NATURE
Le CAIRN, de part son appellation, évoque immédiatement les mystérieux monuments mégalithiques immémoriels que l’on peut voir en Bretagne. Résidence d’artistes et espace artistique expérimental, il entretien lui aussi un lien profond avec son environnement naturel dont il capte les énergies. Situé dans une région de Haute-Provence au relief minéral et accidenté, le CAIRN se définit comme un Centre d’Art Informel de Recherche sur la Nature.
A la fois lieu d’exposition pour les artistes qui viennent y mener leurs recherches, et creuset de création, ce laboratoire artistique atypique propose également un circuit de land art où l’on rencontre les oeuvres en pleine nature, à ciel ouvert. Ainsi des artistes comme Andy Goldsworthy, herman de vries, ou encore Richard Nonas, invitent à découvrir des villages d’altitude aujourd’hui désertés et même à y habiter temporairement en dormant dans des « oeuvres-lieux » (Andy Goldsworthy, Refuge d’Art). D’autres en montrent avec humour ou poésie la diversité et le soubassement scientifique (Joan Fontcuberta, Paul-Armand Gette) ou soulignent l’histoire actuelle et passée de certains sites (Jean-Luc Vilmouth, Trevor Gould, Stéphane Bérard). La plupart des œuvres sont accessibles à pied et gratuitement, tout au long de l’année.
L’exposition actuelle présente le travail de Lara Almarcegui, centré sur la matière et les sites en transformation : carrières, chantiers, friches…
Au CAIRN centre d’art, le projet de Lara Almarcegui réinvestit le chantier récent de la Bléone, rivière qui traverse la ville de Digne-les-Bains. Ces travaux visent à rectifier les interventions de barrage réalisées dans les années 70 pour ainsi rétablir la continuité biologique de la rivière et le transit sédimentaire. Au cours du chantier, les seuils en béton, composés de ciment, gravier et sable, ont été extraits de la rivière et concassés. L’artiste récupère ce matériel brut qui vient couvrir presque entièrement la surface de la salle d’exposition. C’est un geste péremptoire qui met le visiteur face à la présence d’une matière issue de la montagne, manipulée par l’homme dans la réalisation d’un barrage, puis démolie et remployée successivement pour d’autres chantiers de construction. Par la présence marquante de la matière brute, Lara Almarcegui engage une réflexion sur l’évolution de l’urbanisme en faisant des débris non pas un élément poétique mais plutôt politique.
LE LIEU : LE CAIRN CENTRE D’ART
Né en 2000 à l’initiative du Musée Gassendi, le CAIRN centre d’art constitue un laboratoire artistique qui soutient et diffuse la création contemporaine en milieu rural. Il propose des expositions produites par des artistes en résidence, avec un programme culturel et des actions de médiation auprès des différents publics.
En parallèle, le CAIRN centre d’art a développé une collection d’œuvres pérennes en extérieur sur le territoire de l’UNESCO Géoparc de Haute-Provence. Disséminées près des villages ou le long des sentiers de montagne, ces œuvres invitent à découvrir autrement les paysages traversés.
Le CAIRN centre d’art fait partie du réseau BOTOX(S) (Réseau d’art contemporain Alpes et Riviera), du réseau d.c.a (Association française de développement des centres d’art), du réseau ELAN (European Land-art Network). Horaires – du 6 avril au 30 novembre : ouvert tous les jours, de 9h à 12h et de 14h à 17h30; Juillet – août : ouvert tous les jours de 9h à 19h. Site Internet
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