« Désacraliser l’image élitiste que l’on peut avoir de l’art contemporain », n’a cessé d’être le leitmotiv du directeur-fondateur du centre Marc Bembekoff, où il a été en poste durant cinq ans avant d’être nommé directeur de La Galerie à Noisy-le-Sec. Inaugurée en 2014 dans une ancienne salle de vente de viande du XVIème siècle, la Halle des Bouchers a multiplié les initiatives pour rendre accessible ses expositions auprès du public local, avec notamment la mise en place d’ateliers pédagogiques pour enfants, comptabilisant ainsi la venue de 2 à 3 classes par jour. Les caractéristiques architecturales particulières du site – une salle voûtée sur piliers d’une surface de 350 m2 – sont autant de défis à prendre en compte dans l’élaboration des expositions.
Le projet artistique du Centre d’art contemporain La Halle des bouchers se fonde sur la notion de « sérendipité » : « Parfois appelée « découverte accidentelle », la sérendipité consiste à réaliser une découverte inattendue ou accidentelle, résultant d’une attitude d’esprit qui combine ouverture à l’expérience, curiosité et sagacité. Partant d’un point de départ précis – qu’il soit littéraire, musical ou patrimonial – les expositions se répondent les unes aux autres et ouvrent de nouvelles perspectives. »
La programmation de la La Halle des bouchers a donc pour vocation de refléter la diversité de l’art d’aujourd’hui, à travers de problématiques esthétiques ou sociétales, exprimées par des artistes émergents ou confirmés, de notoriété régionale, nationale ou internationale.
Ainsi, le centre d’art a présenté le travail d’artistes tels que Nina Childress, Gaëlle Choisne, Salvatore Arancio, Maxime Rossi, Jacques Julien, Juliette Goiffon & Charles Beauté, Maxime Lamarche ou Nicolas Boulard.
Organisée sur deux sites, la Halle des bouchers et le cloître Saint-André-Le-Bas l’exposition « Animaux fabuleux, Créatures imaginaires » présente le travail de Laurent Le Deunff, artiste né en 1977, vivant et travaillant à Bordeaux. Celui-ci développe un lexique artistique ayant pour prédilection des motifs inspirés par la nature, embrassant aussi bien des figures animalières que des objets naturels revisités par la main de l’Homme. Ses sculptures se caractérisent par l’emploi de matériaux bruts que l’artiste n’hésite pas à façonner directement : bois massif, terre cuite, carton-pâte… En écho aux figures animales singulières d’époque romane que l’on retrouve à Vienne, l’exposition au cloître Saint-André-le-Bas propose des représentations d’animaux curieux et des objets insolites – parfois à la lisière de l’informe – issus des collections des Musées de Vienne et de l’imaginaire de Laurent Le Deunff, mettant en évidence que le temps et l’art sont propices à des allers et retours passionnants entre l’histoire des formes, des sens et des interprétations.
Au Centre d’art contemporain La Halle des bouchers, Laurent Le Deunff a déployé un ensemble d’œuvres récentes et produites spécifiquement : des sculptures où la faune et la flore jouent un rôle prépondérant, à l’image de grands planimètres en tilleul qui viennent scander l’espace.
Informations pratiques
Centre d’art contemporain La Halle des Bouchers
7 rue Teste du Bailler
38200 Vienne
Ouvert du mercredi au dimanche de 13h à 18h
Pour en savoir plus sur le 2e volet de l’exposition au Cloître Saint-André.
