Pour aborder ce thème, Koinè Recherche, a choisi parmi les exemples les plus remarquables de vitraux d’églises issus d’importants ateliers européens: Atelier Parot pour la France, Derix Glasstudios, Glasmalerei Peters et Glaswerkstätten F.Schneemelcher pour l’Allemagne, Joost Caen pour la Belgique, Luzernische Glasmalerei C. Stoos pour la Suisse, J. M. Bonet Vitralls, pour l’Espagne et, enfin, Atelier VetroCreare, Officina Santhomé, Progetto Arte Poli, Tocchi di Colore et VitrumArte pour l’Italie.
Ces fabricants de vitraux se distinguent non seulement par la collaboration et le dialogue instaurés avec de nombreux artistes, mais aussi par leur constante recherche de techniques et de matériaux susceptibles d’augmenter les possibilités expressives du vitrail.
Le nombre considérable et le haut niveau artistique des œuvres exposées montrent que le vitrail influe considérablement dans l’expérience vécue au sein à l’espace liturgique. Pour être inséré dans des structures architectoniques anciennes et nouvelles, et répondre à l’intensité expressive de leurs décors, la réalisation des vitraux demande de grandes habilités techniques.
L’art de Joost Caen, maitre artisan verrier et artiste est caractérisé par une linéarité et un chromatisme abstrait symbolisant les dynamiques de la vie et de la mort, de l’espoir et de la foi. Ses œuvres se placent principalement dans des contextes monumentaux, comme les 60 fenêtres pour le Monastère de Fonte Avellina dans la région des Marches.
Un autre exemple de fusion entre art abstrait et art du vitrail est le travail de l’Atelier Parot, en particulier celui réalisé avec l’artiste Matthew Tyson pour la nef de la cathédrale de Saint Pierre dans la commune de Saint Claude (Jura) en France. Tyson a rythmé les 14 fenêtres géminées par la forme géométrique et la couleur.
Le vitrail réalisé par Derix Glasstudios pour l’église de S. Andrea à Cologne et créé en collaboration avec l’artiste Markus Lüpertz, est caractérisé par une expressivité extraordinaire, où figuratif et formes abstraites se confondent grâce à la technique médiévale de la ligature de plomb.
L’atelier allemand de F. Schneemelcher dialogue depuis longtemps avec d’importants artistes internationaux pour la réalisation des vitraux d’églises et de chapelles. Il se caractérise par une constante volonté d’unifier l’espace entre le dessin et l’architecture. Dans l’église de S. Vigberto à Quedlinburg, Schneemelcher a créé avec l’artiste Günter Grohs les vitraux de trois fenêtres géminées : le verre soufflé et coloré en jaune et noir offre une trame délicate ligaturée au plomb, « vide » et « plein » alternent avec sagesse.
Est également présenté le grand arc en verre qui traverse la couverture de la nouvelle cathédrale française de Créteil, conçu par l’artiste Udo Zembok et réalisé par l’atelier Peters Glass Studios de Paderborn.
La large gamme de couleurs joue avec la lumière dans les vitraux réalisés par J. M. Bonet Vitralls pour la Sagrada Familia. L’artiste Joan Vila-Grau a composé une symphonie chromatique dont la tonalité évolue selon l’heure du jour, accentuant le mysticisme du lieu.
L’œuvre de Christoph Stoos constitue un caléidoscope où l’homme se trouve dans un univers qui bouge et change sans cesse, unissant le ciel et la terre : une image du microcosme qui prend son inspiration de l’univers – le macrocosme. Comme au Moyen Age, grâce aux vitraux, les couleurs et la lumière éclaircissent les lieux en se reflétant sur le sol et sur les murs, créant une atmosphère mystique, comme cela est témoigné par l’intervention de Stoos dans la Basilique de Loreto.
Parmi les italiens présents à l’exposition il faut certainement citer le Progetto Arte Poli, qui, depuis plus de soixante ans, a choisi comme fil conducteur, comme matière première de ses œuvres, la lumière. Grace à la lumière qui filtre de ses vitraux, il transforme et éclaircit avec sagesse l’espace liturgique dans les églises, nouvelles et anciennes, et dialogue avec les autres formes d’art présentes dans ces lieux.
Koinè Recherche – 2015