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Église Saint-Sauveur-in-Chora : Les trésors inestimables de l’art byzantin

Le blog "Patrimoine des Chrétiens d'Orient" vous emmène à la découverte des merveilles de l'église Saint-Sauveur-in-Chora, à Istanbul, trésors de l'art byzantin aujourd'hui inaccessibles et que nous ne pouvons désormais admirer qu'en photographies. Ces fresques et mosaïques sont de précieux chefs d'oeuvres animés par la foi byzantine et d'une remarquable justesse d'exécution.
Publié le 10 décembre 2020
Écrit par Oeuvre d’Orient

Saint-Sauveur-in-chora, Istanbul, vue de l’extérieur de l’église ©Wikimedia commons

Au cœur d’Istanbul, en Turquie, dans le quartier d’Edirnekapı se situe l’un des plus beaux vestiges de l’art byzantin : l’église Saint-Sauveur-in-Chora.

L’édifice du IVème siècle abrite des fresques et mosaïques parmi les mieux conservées de cette époque. Plus de 300 scènes bibliques ornent ses murs, dont 66 portraits sur la généalogie du Christ et une vingtaine sur la vie de la Vierge Marie. Après avoir été transformée en mosquée suite à la prise de Constantinople, Saint-Sauveur-in-Chora est devenue musée en 1958 ce qui a permis de l’inscrire au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Depuis le 21 août 2020, un décret du président turc Erdogan, impose la réouverture de l’édifice au culte musulman.

SAINT-SAUVEUR-IN-CHORA, ISTANBUL, vue du dôme du narthex intérieur © D.R. L’Œuvre d’Orient

Saint-Sauveur-in-Chora tire son nom de sa situation géographique. « In chora » signifie « dans la campagne » puisque l’église a d’abord été construite à l’extérieur des remparts de la ville. En 534, l’empereur Justinien demande de construire l’église Saint-Sauveur-in-Chora sur un site où il existait déjà les vestiges d’une chapelle chrétienne. Le bâtiment est composé en trois parties à partir d’un plan de l’église en forme de croix grecque. Ce plan impose d’édifier la hampe et les croisillons, égaux, sous la coupole principale.

En passant la porte d’entrée, le visiteur avance dans le narthex extérieur où sont exposées les mosaïques évoquant la vie du Christ. Le narthex est la partie de l’édifice où se plaçaient les pénitents et les catéchumènes pour suivre les offices. Ensuite, le visiteur arrive dans le narthex intérieur dont les mosaïques illustrent la vie de la Vierge Marie. Enfin, la troisième partie est le parecclésion. Ce mot grec signifie « chapelle » et désigne la chapelle attenante à l’église. Au total l’édifice possède six coupoles.

Les Noces de CANA, MOSAÏQUE, Saint-Sauveur-in-Chora, Istanbul © D.R. L’Œuvre d’Orient

Toutes les mosaïques de Saint-Sauveur-in-chora sont une preuve inestimable de la beauté de l’art byzantin.

La majorité des mosaïques ont été commanditées entre 1315 et 1321, par l’administrateur des finances de Constantinople, Théodore Métochite. En 1511 Saint-Sauveur-in-Chora est convertie en mosquée. Les mosaïques sont alors recouvertes de bois et de chaux afin de permettre le culte musulman qui ne tolère pas les représentations humaines. Cela a favorisé la conservation des mosaïques dans le temps. Toutes les mosaïques de Saint-Sauveur-in-chora sont une preuve inestimable de la beauté de l’art byzantin. Le Christ, représenté dans sa toute-puissance, les visages des saints, graves et doux, sont réalisés sur fond d’or et témoignent de la dévotion du peuple byzantin à l’Eglise.

Deux œuvres se distinguent cependant des autres pour leur exceptionnelle beauté et conservation :

Le Christ Chalcé face à la Vierge en déesis, SAINT-SAUVEUR-IN-CHORA, ISTANBUL, VUE DE L’EXTÉRIEUR DE L’ÉGLISE ©WIKIART

– Sur la coupole sud du narthex se trouve un pendentif représentant le Christ Chalcé faisant face à la Vierge qui est représentée en déesis, ce qui signifie en prière. Près d’elle, agenouillé, se trouve le prince Isaac de Commène. Le terme Chalcé fait référence à une grande icône du Christ qui se trouvait sur une porte de bronze (chalcé en grec) du Grand Palais pendant la période byzantine.

FRESQUE DE LA RÉSURRECTION, SAINT-SAUVEUR-IN-CHORA, ISTANBUL © D.R. L’ŒUVRE D’ORIENT

Sur la demi-coupole au-dessus de l’abside se trouve la fresque de la Résurrection, l’un des plus grands chefs-d’œuvre de l‘art byzantin présent dans cette église. Le Christ sort Adam et Ève de leur tombeau. La fresque évoque la puissance du Christ Sauveur. À gauche, Jean-Baptiste et plusieurs « roi-prophètes » dont David et Salomon désignent le Christ de la main. À droite, on distingue les justes dont Saint Étienne, premier martyr ou Abel, représenté en vert avec un bâton pastoral. Sous les pieds du Christ, l’enfer dont les portes sont brisées et Satan, représenté avec les mains enchainées.

Phanette Comte
pour L’Œuvre d’Orient

L’Œuvre d’Orient prépare une exposition photographique des mosaïques et des fresques des églises Saint-Sauveur-in-Chora et Sainte-Sophie dont le lieu et les dates seront annoncés prochainement.

Pour en savoir plus : www.oeuvre-orient.fr

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