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Antoine Poidebard, un extraordinaire prêtre jésuite aventurier

A l’occasion des Journées européennes de l’archéologie du 19 juin au 21 juin 2020, le blog du Patrimoine de Chrétiens d'Orient, porté par L’Œuvre d’Orient, vous propose de découvrir l’œuvre d’Antoine Poidebard, prêtre jésuite à la personnalité étonnante, et pionnier de la photographie et de l’archéologie aériennes...
Publié le 19 juin 2020
Écrit par Oeuvre d’Orient
Portrait d’Antoine Poidebard © Photothèque de la Bibliothèque orientale de l’Université Saint-Joseph, Beyrouth

Né en 1878 à Lyon, Antoine Poidebard effectue un premier voyage en Arménie en tant que missionnaire jésuite en 1904 où il affirme son engagement pour les causes humanitaires. Pionnier dans la maîtrise des langues étrangères rares, il apprend lors de ce voyage l’arménien, le turc mais aussi le tatar, langues qui lui serviront au cours de ses différentes expériences.

Infirmier sur le front lorrain au début de la Première guerre mondiale, il est envoyé sur le front caucasien en tant que chargé de missions cartographiques dans le cadre de la Mission militaire française au Caucase. De retour en Arménie en 1918, le Père Poidebard se retrouve au cœur d’une situation tendue et va déployer une action humanitaire et politique conséquente dans cette région du Caucase.


Routes de Perse
© Photothèque de la Bibliothèque orientale de l’Université Saint-Joseph, Beyrouth

La Mission d’Arménie se replie au Liban en 1922, et Antoine Poidebard va s’installer à Beyrouth dès 1924. En parallèle de la poursuite de ses actions humanitaires auprès des réfugiés arméniens, il va débuter des recherches aériennes dans les nouveaux mandats formés par la Société des Nations à l’issue de la Première guerre mondiale. C’est alors que débute le travail d’archéologue du Père Poidebard.

Poidebard, le capitaine Thomas et leur sergent mécanicien devant un Potez 25 TOE, © Photothèque de la Bibliothèque orientale de l’Université Saint-Joseph, Beyrouth

Précurseur de la photographie et de l’archéologie aériennes, Antoine Poidebard, alors en poste à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, va mettre au point une nouvelle méthode d’archéologie visant à révéler par la photographie aérienne les vestiges archéologiques. Cette méthode se fonde sur des facteurs naturels tels que l’éclairage ou la végétation mais aussi sur des facteurs techniques tels que la hauteur de vol et le choix des émulsions et filtres permettant de mettre en valeur des détails invisibles d’ordinaire.

C’est grâce à cette méthode que le Père Poidebard va mettre à jour le système de défense de la frontière orientale de l’Empire romain, appelé limes, véritable réseau de voies de communication reliant des points d’eau contrôlés par des places fortes. Antoine Poidebard a également travaillé dans les années 1930 sur les ports de Tyr et Sidon.

Vue aérienne de la presqu’île de Tyr, Liban © Photothèque de la Bibliothèque orientale de l’Université Saint-Joseph, Beyrouth

Le parcours du Père Poidebard se distingue par une soif d’aventure insatiable ayant permis la réalisation de découvertes archéologiques précieuses. Antoine Poidebard s’est éteint en 1955 à Beyrouth, laissant derrière lui une œuvre photographique extraordinaire ainsi que des écrits scientifiques considérables pour le monde de l’archéologie.

Cette œuvre, conservée à la Photothèque de la Bibliothèque orientale de l’Université Saint-Joseph à Beyrouth nous plonge au cœur de l’Histoire récente mais aussi antique, et représente un héritage culturel, archéologique et historique mondial. Aujourd’hui, le fonds photographique Poidebard nécessite un important travail d’archivage et de numérisation pour assurer sa pérennité sur le long terme.

Vue aérienne du site archéologique de Palmyre, Syrie © Photothèque de la Bibliothèque orientale de l’Université Saint-Joseph, Beyrouth

Pour cette raison, L’Œuvre d’Orient propose ce projet dans le cadre d’une opération nationale de soutien au patrimoine menée par Dartagnans, première plateforme de crowdfunding dédiée à l’accompagnement de projets culturels et patrimoniaux.

Apolline Piquenot

Pour aller plus loin :

Cliquez ici pour en savoir plus sur ce projet
Retrouvez ici l’exposition en ligne de la Bibliothèque orientale de l’Université Saint-Joseph

 

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