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Porte du Ciel

1er janvier, Solennité de Marie Mère de Dieu
Publié le 31 décembre 2009

 

Peinture en détrempe sur bois, Christophe de Bologne, 1380

in Histoire de l’art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu’à son renouvellement au XVIe par J.-B.-L.-G. Seroux d’Agincourt. Paris : Treuttel et Würtz, 1823. – 6 vol., (tome 6, pl. CLX)

 

"… La créature sublime dont les petites mains ont détendu la foudre, ses mains pleines de grâces… Je regardais ses mains. Tantôt je les voyais, tantôt je ne les voyais plus, et comme ma douleur devenait excessive, que je me sentais glisser de nouveau, j’ai pris l’une d’elles dans la mienne. C’était une main d’enfant, d’enfant pauvre, déjà usée par le travail, les lessives. Comment exprimer cela ? Je ne voulais pas que ce fût un rêve, et pourtant je me souviens d’avoir fermé les yeux. Je craignais, en levant les paupières, d’apercevoir le visage devant lequel tout genou fléchit. Je l’ai vu. C’était aussi un visage d’enfant, ou de très jeune fille, sans aucun éclat. C’était le visage même de la tristesse, mais d’une tristesse que je ne connaissais pas, à laquelle je ne pouvais avoir nulle part, si proche de mon cœur, de mon misérable cœur d’homme, et néanmoins inaccessible. Il n’est pas de tristesse humaine sans amertume, et celle-là n’était que suavité, sans révolte, et celle-là n’était qu’acceptation. Elle faisait penser à je ne sais quelle grande nuit douce, infinie. Notre tristesse, enfin, naît de l’expérience de nos misères, expérience toujours impure, et celle-là était innocente. Elle était l’innocence."

Bernanos, Journal d’un curé de campagne, éd. La Pléiade, Gallimard, 1988, p. 1197-1198.

Texte également consultable en ligne sur Wikilivres.

L’estampe figure dans le remarquable ensemble d’imprimés sur l’histoire de l’art, numérisés par la Bibliothèque de Heidelberg.

On trouve en commentaire de cette planche, p. 151 du tome III: "Cette peinture, qui est exécutée en détrempe sur bois, et représente la Vierge debout, tenant l’enfant Jésus dans ses bras, se voit près de Bologne, sur le maître-autel de l’église de la Madonna de Mezzaratta: elle fut ordonnée, vers la fin du XIVe siècle, par deux confréries, l’une d’hommes et l’autre de femmes, qui sont représentées agenouillées de part et d’autre, et couverts par le manteau de la Vierge.
Au revers de ce tableau on lit cette épigraphe, Christophorus pinxit, 1380; laquelle nous apprend et la date de l’ouvrage et le nom de son auteur, Christophe de Bologne, dont nous avons déjà présenté une autre composition sur la planche CLVIII, n°3. La tête de la Vierge et celle de l’enfant Jésus, gravées en grand à côté de cette peinture, ont été calquées sur l’original. Cette peinture n’avait pas encore été publiée par la gravure (Pitture di Bologna, 1782, page 362)."

Voir aussi l’article en ligne sur Christophe de Bologne dans le Burlington Magazine.

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