« Chemin des arts en val de Marne », est une association créée en 2009 qui a pour objectif la promotion de l’art et du patrimoine religieux dans un dialogue avec toutes les formes d’expressions artistiques, dans le Val de Marne. En 2015, le diocèse de Créteil a confié à cette association, l’animation et la gestion de l’espace culturel de la Cathédrale Notre Dame de Créteil. Avec sa galerie d’exposition, une salle de conférence et un auditorium dotés d’un équipement moderne, ce nouvel espace culturel Cathédrale, permet à l’Église diocésaine d’entrer en dialogue avec la vie artistique et culturelle du département, par des expositions, des conférences et des spectacles, en contribuant ainsi à la qualité du vivre ensemble. C’est dans cette galerie que se tient, jusqu’au 24 juin prochain l’exposition des photographies de Jacques Faujour qui a assuré depuis 7 ans la présidence de cette association et, à ce titre, en a assuré le commissariat d’un grand nombre d’expositions.
La photographie accompagne Jacques Faujour depuis de très nombreuses années. Né en Bretagne en 1949 à Morlaix dans le Finistère, il étudie la photographie à l’École Nationale Supérieure du son et de l’image Louis Lumière. Il commence sa carrière au Musée national d’art moderne en 1973, au sein d’une équipe qui préparait la création du Centre Pompidou et qui s’appelait alors “le plateau Beaubourg”. Depuis il ne l’a jamais quitté. Toutes les institutions ont besoin d’images, si possible de grande qualité ! qui documentent et conservent la mémoire des œuvres d’art qu’elles conservent, ou accueillent temporairement, et des événements qui les mettent en scène. Ce sont ces mêmes documents qui serviront, entre autres, à illustrer ouvrages, articles et que bien souvent on a tant de difficultés à trouver car personne ne les a réalisés. Ce qui peu apparaitre comme une « simple » reproduction nécessite en fait une grande maitrise technique, une solide culture et « un regard respectueux, attentif, incisif et bienveillant » (1). Être en permanence au service des œuvres pourrait paraître alors comme une tâche bien ingrate d’autant plus que pendant de nombreuses années le métier de photographe n’a pas été reconnu dans les grilles de la fonction publique. En outre, les photographes ont acquis très tardivement le droit de faire figurer leur nom sur leurs images réalisées dans le cadre de leur travail. Mais tout ceci était sans compter, chez Jacques Faujour, sur une certaine forme d’humilité, un profond amour de l’art et de la photographie, une attention intelligente et sensible aux œuvres qui lui ont valu des liens de respect mutuel et d’amitié avec les plus grands conservateurs et artistes. On peut ajouter aussi que son engagement dans la foi et les valeurs chrétiennes l’ont amené, il y a maintenant 22 ans, à entrer en diaconat.
Dans son travail personnel, Jacques Faujour rejoint et continue à faire vivre la grande famille de ceux qu’on appelle les photographes « humanistes ». Avec le même savoir-faire de grand professionnel qui l’a accompagné tout au long de sa carrière au Centre Pompidou, il sait aussi se mettre avec tendresse et discrétion au service de ses sujets. « Paradoxe de la photographie qui pourrait sembler être la représentation de l’éphémère, d’un moment unique, les photos de Jacques Faujour s’inscrivent finalement dans un temps long », un temps long qui nous mène bien souvent à la contemplation.
— Françoise Paviot
(1) Tous les citations en italique sont de Bernadette Boustany, conservateur en chef du Patrimoine qui a préparé cette exposition.
http://chemindesarts.org
https://jacquesfaujour.com/
Parcollet Remi. La photographie de vue d’exposition. Université Paris IV – Sorbonne, 2009. (Thèse de doctorat). Annexe, Entretien avec Jacques Faujour.
Antille, Diane, “Entretien avec Jacques Faujour” in Diane ANTILLE, Repenser la photographie d’institution : Jacques Faujour et « Manifeste ». Mémoire de M1, École du Louvre, sous la direction de Didier SCHULMANN, 2008/2009.