Le texte de ce cantique – en Allemagne on appelle cela un choral – a été écrit par le moine Nicolas Decius (1485-1541). Il s’agit d’une paraphrase du chant « Agneau de Dieu » qui précède la communion. Le Christ est chanté comme l’Agneau de Dieu qu’annonçait l’Ecriture : « Vous aurez une bête sans défauts. Vous la prendrez parmi les agneaux. » (Exode 12,5). Agneau sacrifié pour le salut de tous : « Il n’ouvre pas la bouche comme un agneau traîné à l’abattoir. » (Isaïe, 53,7).
Le texte de Nicolas Decius amplifie les paroles liturgiques, cette amplification qui nourrira les quatre commentaires musicaux de Bach que nous allons découvrir au cours des semaines à venir. Voici le texte de Nicolas Decius :
Ô Lamm Gottes unschuldig Ô Agneau de Dieu innocent
am Stamm des Kreuzes geschlachtet au bois de la croix immolé
allzeit funden geduldig Toujours trouvé patient
wiewohl du warest verachtet si outragé que tu fusses
All Sünd hast du getragen tous péchés tu les as portés
sonst müssten wir verzagen sinon nous devrions désespérer
Erbarm dich unser, o Jesu. Prends pitié de nous, o Jésus.
Gib ins deinen Frieden, o Jesu. Donne-nous ta paix, o Jésus.
Comme dans le chant de l’Agneau de Dieu liturgique, ce choral est chanté trois fois, la dernière avec l’invocation « donne-nous la paix ».
Ecoutons la version simplement harmonisée telle qu’elle est chanté dans le culte. C’est de là que Bach est parti pour nous offrir ses admirables et profondes méditations musicales.
Emmanuel Bellanger