« Ô, innocent Agneau de Dieu » – version de jeunesse

Le premier commentaire musical du choral « Ô Lamm Gottes unschuldig » nous est proposé par un Jean-Sébastien Bach tout jeune, à peine sorti de ses années de formation. Le développement polyphonique est plus décoratif que profondément spirituel ; mais la simple beauté de ses lignes nous ouvre à l’écoute intérieure.
Publié le 15 mars 2019
Écrit par Emmanuel Bellanger

 

Le musicographe Johann-Gottfried Neumeister (1757-1840) n’a pas connu Jean-Sébastien Bach puisqu’il est né 7 ans après la mort du compositeur. Nous lui devons un cahier manuscrit de chorals de différents compositeurs dont certains ne nous sont parvenus que grâce à ce recueil. Le choral « Ô Lall Gottes unschuldig » en fait partie.

Ce choral est traité à l’orgue comme une polyphonie à l’italienne à quatre voix. Chaque phrase – on appelle cela une période – est chanté à la voix supérieure : ainsi s’impose-t-elle facilement à l’oreille. Chacune de ces périodes est reliée à la suivante par un commentaire à trois voix sur des motifs libres. Cette page d’orgue pourrait facilement être chantée par un ensemble vocal. Cette manière d’écrire un commentaire musical ressemble à un exercice comme on le fait encore aujourd’hui dans les conservatoires. Mais nous pouvons apprécier dans cette musique d’un Bach en devenir la souplesse, le naturel et le lyrisme de l’écriture musicale.

Avant d’entrer dans l’appropriation plus spirituelle que Bach nous a donnée au long de ses années de création, il est bon de laisser pénétrer en nous ce chant dans sa simplicité et sa densité encore cachée.

 

Emmanuel Bellanger

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