Chapelle reliquaire de saint Yves
Fin XVème siècle
Yves Even Pleyber, ou Pleiber, ou Ploeber, ou Ploiber
Orfèvre à Morlaix avant 1490- après 1497
Argent repoussé, décoré, ciselé, repercé, fondu, estampé
H. : 29cm ; L. : 23cm ; Pr. : 13,5cm ; Poids : 1105 g.
Poinçons : 1) Maitre-orfèvre : Yves Pleyber : initiales YP, un point, dans un rectangle ; 2) maison commune de Morlaix vers 1500 : une hermine passante, un M oncial entre les pattes
Paroisse du Finistère.
De plan basilical à une nef unique, deux travées et un chevet à trois pans, cette véritable petite chapelle gothique est portée par quatre lions.
L’appareillage de maçonnerie et la couverture sont simulés par des incisions régulières (venant parfois percer la feuille de métal).
Une frise de fleurons réhausse les hauts de murs et le faitage de la nef.
Un clocheton central octogonal à flèche ajourée émerge du faitage.
Tous les pans de murs sont percés de baies gothiques flamboyant fondues et rapportées à l’ensemble. L’intervalle de chaque baie est marqué par un contrefort.
La petite porte sous larmier orné de choux frisés est percée dans le mur opposé au chevet.
Le reliquaire s’ouvre en ôtant le toit.
Ce qui est frappant ici c’est la, certes modeste, ressemblance avec un autre reliquaire, géant lui, la Sainte-Chapelle de Paris, construite par saint Louis entre 1242 et 1248 pour recevoir les reliques du Christ, chef d’œuvre de pierre et de verre, dont les murs sont tous percés de remarquables vitraux. Le clocheton de la Sainte Chapelle émerge également au milieu du faitage.
Cela met en évidence les liens étroits entre l’architecture et l’orfèvrerie, les orfèvres utilisant souvent les modèles des architectes pour réaliser de véritables petites maquettes de métal précieux, le Tempietto de Bramante à Rome fut ainsi également une source d’inspiration pour les orfèvres lors de la Renaissance.
Guillaume Denniel