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La Biennale des Antiquaires à Paris : une occasion rare de voir tant de trésors réunis

C’est l’un des plus grands événements consacré au marché de l’art dans le monde, la Biennale des Antiquaires, à Paris, devenue annuelle depuis peu, s’est tenue au Grand Palais du 10 au 18 septembre 2016. Dans le domaine de l’orfèvrerie, un stand a tout particulièrement retenu l’attention, celui du marchand belge Bernard de Leye, entièrement consacré à l’orfèvrerie et pour une bonne part à l’orfèvrerie religieuse.
Publié le 13 octobre 2016

 

croix d’autel France 1550-1600 argent doré cristal de rochegalerie Bernard de Leye

Des pièces de grande rareté étaient exposées, notamment française XVIème et XVIIème, telle une grande croix d’autel en cristal de roche vers 1550 probablement française, exceptionnelle à plusieurs titres.

Tout d’abord son matériau, du cristal de roche particulièrement pur et translucide, en parfait état malgré sa grande taille (60cm). Ensuite l’iconographie des Arma Christi présente sur le pieds, particulièrement détaillée, le marteau, la tenaille, les roseaux en sautoirs, le calice de l’agonie, les trois clous, la bourse contenant les trente deniers de Judas, l’aiguière de boisson amère, la colonne rappelant le supplice du Christ, le coq de saint Pierre pour évoquer le reniement des apôtres, la main du grand prêtre qui gifla le Christ et la couronne d’épines, la tunique, les dés pour la tirage au sort, l’échelle pour dépendre le corps crucifié, la lance du centurion et la roseau portant l’éponge qui servit à désaltérer le Christ.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LA MAIN DU GRAND PRETRE qui gifla le Christ et la couronne dépines
LA COLONNE rappelant le supplice du Christ et LE COQ pour evoquer le reniement de saint pierre

 

 

 

 

 

 

 

 

LA TUNIQUE et LES DéS pour le tirage au sort
LA LANCE du centurion et le ROSEAU portant léponge qui servit à désaltérer le Christ

Cette croix est également exceptionnelle par les grotesques dont elle est ornée, à rapprocher d’un dessin de maître Guido dans l’entourage d’Etienne Delaune (1518-1583), et enfin, exceptionnelle pour avoir survécue aux fontes de Louis XIV et révolutionnaires. Des croix comparables existent dans trois paroisses françaises.

CROIX PROCESSIONELLE – CATALOGNE – CIRCA 1380 argent argent doré galerie Bernard de Leye  

Etait également exposée, une croix de procession de Catalogne fin XIVème en argent et vermeil sur une âme de bois aux extrémités fleurdelisées, ornée d’un motif feuillagé foisonnant, elle présente sur l’avers en son centre le Christ en majesté, et sur quatre quadrilobes la Vierge, un pélican de piété, saint Matthieu l’évangéliste, la Résurrection des morts, et sur la revers, en son centre l’Agneau Pascal, et sur chacune de ses branches un quadrilobe orné des quatre évangélistes. L’attribution à la Catalogne est confirmée par la rare inscription « Luch » pour Luca, sur le médaillon de saint Luc accompagné du taureau, que nous retrouvons sur la croix sainte Eulalie du début du XIVème siècle de la cathédrale de Barcelone.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

BUSTE – ITALIE (NAPLES)  CIRCA 1710-1720 argent repoussé galerie Bernard de Leye

Dans le très expressif style baroque italien à la fois fervent et aérien, deux bustes reliquaires napolitains début XVIIIème en argent sur âme de bois expriment toute la dévotion envers les saints protecteurs de la ville de Naples. Ces bustes sont bien entendu à mettre en rapport avec le trésor de San Gennaro exposé il y a deux ans au musée Maillol à Paris.

PLAQUE  LA TENTATION DU CHRIST Pays-Bas Circa 1610 attribuée à Paulus van Vianen argent martelé Galerie Bernard de Leye

Il était également proposé aux amateurs une plaque en argent représentant La Tentation du Christ, Pays-Bas, début XVIIème, offrant une extraordinaire impression de profondeur dans une épaisseur de métal de seulement quelques millimètres, par une perspective atmosphérique dans le paysage au premier plan et une perspective dû à l’architecture classique en arrière plan. Cette technique, initiée par Donatello au XVème siècle est appelée stiacciato. Cette plaque de petite dimension (15cm par 13cm) est attribuée à Paulus van Vianen, grand représentant du style auriculaire en orfèvrerie.

Les foires sont toujours intéressantes pour observer de très près des œuvres exceptionnelles, rarement réunies dans d’autres circonstances.

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