Le travail du métal précieux avait atteint, sous l’Antiquité un niveau de virtuosité technique, par le martelé, le filigrane, le sertissage des pierres en bâte, dont les rares exemples conservés nous permettent de nous rendre compte.
L’attirante vibration du métal martelé crée l’émerveillement face au calice de Gourdon, le plus ancien conservé. Le travail martelé de ce calice en métal précieux, ainsi que la forme de canthare, sont caractéristiques de l’orfèvrerie antique. Les anses aviforme stylisées, elles, sont issues du bestiaire barbare. L’aigle stylisé, ou tout du moins l’oiseau, qu’il est possible de voir en abondance dans l’orfèvrerie mérovingienne, est en effet typique des représentations barbares, notamment wisigothiques dont les petites fibules aviformes en grenat cloisonné sont de beaux exemples.
La patène de Gourdon, constitue également un syncrétisme par la rigueur antique de son organisation, le cloisonné de grenats et la stylisation des cœurs caractéristiques de l’art barbare, mais aussi le symbole chrétien de la Croix.
La couronne et la croix votive, dite de Guarrazar, sont remarquables pour le sertissage des pierres en serti clos en bâte ou en pendeloque, technique connue également à Byzance. Ces éléments votifs, cadeaux royaux de tradition ibérique et destinés à être suspendus au-dessus de l’autel, sont le signe de l’importance que prend le culte chrétien pendant les temps Mérovingiens.
Cette période est aussi celle de la création des premières abbayes comme en témoigne la crosse personnelle de saint Germain, en or, argent et grenat cloisonné sur âme de bois datée au carbone 14 vers 655, ce qui en fait la plus ancienne crosse d’orfèvrerie connue.
Sur l’orfèvrerie comme sur les enluminures des ouvrages, les savants motifs insulaires d’entrelacs forment des fonds couvrants ou viennent se superposer aux architectures. Ces ouvrages viennent rappeler le rôle de conservation et de diffusion de savoirs des monastères.
L’exposition de reliquaires particulièrement fastueux rappelle l’importance du culte des reliques au Moyen Âge.
La présentation d’une icône du travail des métaux, le trône dit de Dagobert, illustre à la fois la persistance de la tradition antique sous les Mérovingiens par son piétement en X et sa structure architecturée, mais également l’importance de la lignée dynastique. L’exposition montre d’ailleurs le trésor de la tombe du premier Mérovingien, Childéric père de Clovis, composé d’une bague sigillaire (facsimilé, l’original ayant été volé en 1831), abeilles en or et grenats cloisonnés, armes, monnaies d’or.
La fin de l’exposition ouvre vers l’époque Carolingienne qui, au niveau de l’orfèvrerie, connaitra une certaine continuité technique avec cependant l’apparition de l’émail, tradition jusqu’alors byzantine.
Informations pratiques
Les Temps mérovingiens, jusqu’au 13 février 2017
Musée de Cluny, Musée national du Moyen Âge
6, place Paul Painlevé
75005 Paris
Tél : 01 53 73 78 16
www.musee-moyenage.fr
Horaires :
Ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 9h15 à
17h45.
Fermeture de la caisse à 17h15.
Réserver sa visite : www.musee-moyenage.fr/activites
9 €, tarif réduit 7 €, incluant les collections permanentes
Gratuit pour les moins de 26 ans et pour tous les publics le premier dimanche du mois.