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« Trésors cachés » dévoilés

Comment faire connaitre un patrimoine caché depuis plus de 25 ans ? Comment montrer un trésor pourtant fermé au public ? Comment valoriser une collection d’art sacré au-delà de notre diocèse ? Comment susciter l’intérêt des chercheurs pour nos œuvres d’art ? Autant de questions qui trouvent leurs réponses dans la publication de deux volumes intitulés Cathédrale de Besançon, trésors cachés.
Publié le 04 juillet 2017
Écrit par Chloé Baverel

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Deux publications diocésaines pour valoriser le trésor de la cathédrale de Besançon – Mise en page : Simon graphic

Conçu dans les années 70, le trésor de la cathédrale n’a pu rester ouvert bien longtemps pour des raisons de sureté des œuvres. À l’initiative du Père Éric Poinsot, recteur de la cathédrale de 2012 à 2015, il rouvre timidement ses portes depuis 2013. Une poignée de visiteurs peuvent maintenant le découvrir lors des Journées du patrimoine (en septembre) et de la Nuit des Cathédrales (en mai). L’intérêt pour ce trésor allant croissant, il était souhaitable de le faire partager à un plus large public.

Visite du Trésor, Nuit des Cathédrales 2014 – Crédit photo : François Julien

Le premier volume de Cathédrale de Besançon, trésors cachés, paru en 2014, est un florilège de cette collection d’art sacré compilé en 64 pages. Préfacé par Mgr Jean-Luc Bouilleret, archevêque de Besançon, il a été co-écrit avec l’aide de Paule Zellitch sous la direction du Père Poinsot. A travers 54 objets ou ensembles d’objets, c’est plus de 1000 ans d’histoire qui sont racontés. Les choix ont été guidés par les avis de spécialistes du musée du Louvre, de l’INHA et bien d’autres. On peut ainsi y retrouver des pièces maitresses de ce patrimoine, plébiscitées par des conservateurs de renommée internationale, tels que le « bon larron » en ivoire, le coffret eucharistique du XIe siècle, la « poupée malinoise » du XVIe siècle ou encore le « Saint Jérôme » de l’école génoise du XVIIe siècle.

 

Dans la continuité de cette publication, un inventaire des collections diocésaines a été engagé pour avoir une meilleure connaissance de ce trésor. En parallèle, cet inventaire s’est doublé de nombreuses campagnes photographiques réalisées par Pierre Guenat, photographe bisontin spécialisé dans les objets d’arts et les collections de musées. L’idée était d’avoir des clichés de très bonne qualité pour la publication qui puissent également servir au recensement. Ces photos, et la mise en page soignée réalisée par Emmanuel Harmancey de l’entreprise Simon graphic à Ornans, font la réussite et la qualité de cet ouvrage.

Cathédrale de Besançon, trésors cachés.  Volume 1

Ce premier volume a très vite rencontré son public auprès des visiteurs de la cathédrale, des amateurs d’art bisontins et même des conservateurs dans de nombreux musées en France.  Faire une suite s’inscrivait naturellement dans cette mission de faire connaitre cette collection au public. Mais avait-on encore des œuvres vraiment remarquables à dévoiler ? Le deuxième volume ne serait-il pas qu’une pâle copie du premier ?

 

Dépôts de communes du diocèse pour mettre les œuvres en sécurité dans le trésor de la cathédrale.

Statuette-reliquaire de saint Ermenfroy, 1496, dépôt de la commune de Clerval (25)
Croix de procession, XVe siècle, Dépôt de la commune de Rougemont (25)

Grâce à des legs toujours actifs, suscités en partie par cette publication, le trésor de la cathédrale continue à s’enrichir. Ce deuxième catalogue recense donc des dons récents et des œuvres présentes dans le trésor originel. Contrairement à ce qui se pressentait, ce second volume est plus important que le premier car il présente près de 80 œuvres en 96 pages. Il est également enrichi par plus d’une vingtaine de contributeurs : historiens, historiens d’art, conservateurs du patrimoine, bibliothécaires, gemmologues et restaurateurs du patrimoine. Chacun a choisi, en fonction de son domaine de prédilection, une ou plusieurs œuvres qui le touchaient pour faire des recherches et écrire un article sur le sujet.

Le catalogue ne se contente plus de dévoiler des œuvres d’art mais prend une dimension plus didactique. De même, certaines pages sont enrichies d’une citation, biblique ou non, qui donne une mesure plus spirituelle à l’ensemble et qui permet de remettre dans son texte cette collection d’art sacré. Enfin le crédit de ce catalogue tient également dans le fait qu’il ait été préfacé non seulement par l’archevêque de Besançon, mais aussi par M. Raphaël Bartolt, alors préfet de région, et M. Philippe Malgouyres, conservateur en chef du patrimoine au département des objets d’arts du Musée du Louvre.

Cathédrale de Besançon, trésors cachés.  Volume 2

Ces deux volumes permettent aujourd’hui au trésor de la cathédrale de rayonner dans la France entière. Ils sont commercialisé par les Amis de la cathédrale Saint-Jean et de son trésor en vente par correspondance ou dans les bonnes librairies bisontines au prix de 10 € le volume. En attendant la réouverture du trésor, ces ouvrages sont les meilleurs moyens de découvrir le patrimoine diocésain de Besançon qui connaît un accroissement du prêts de ses œuvres pour des expositions ou des catalogues.


Chloé Monnier, médiatrice culturelle de la Cathédrale Saint-Jean de Besançon

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