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Soieries des églises du Gard : fruit du travail de l’Inventaire général du patrimoine culturel

Depuis 2010, les soieries des églises du Gard font l'objet d'une attention toute particulière de la part de l'Inventaire général du patrimoine culturel dont l'objectif est de recenser, étudier et faire connaître le patrimoine français. L'ouvrage "Soieries des églises du Gard" paru en 2018 est le fruit de ce travail minutieux et patient.
Publié le 27 septembre 2018

La Capelle-et-Masmolène, église de Masmolène. Détail de chasuble : satin brodé, point lancé, pinceauté, seconde moitié du 19e siècle. M. Kérignard © Inventaire général d’Occitanie.

Les ornements liturgiques anciens sont en danger dans les sacristies, quand on les abandonne au climat humide ou à de mauvaises conditions de conservation ou quand l’ignorance les fait disparaître à l’occasion de travaux, sous le prétexte qu’ils ne servent plus. Les inventorier, les étudier et les faire connaître – rôle de l’Inventaire général du patrimoine – est une aventure de foi pour combattre ces abandons et destructions.

Le travail de terrain dans toutes les églises du Gard s’est placé dans cette perspective, et l’ouvrage abondamment illustré qui en découle démontre aux propriétaires les richesses qu’ils détiennent. Marqué par des querelles religieuses violentes (succès du protestantisme au 16e siècle, Camisards en 1702-1704, Révolution), mais également par des épisodes d’inondations plus récents qui ont anéanti le contenu de sacristies, l’actuel diocèse de Nîmes offre une cartographie très contrastée, certaines des 353 communes ayant même perdu leur église.

      

(à g.) Arrigas, église Saint-Genest. chasuble violon, Seconde moitié du 18e siècle, Italie. / (à d.) Villeneuve-lès-Avignon, musée Pierre de Luxembourg. CHASUBLE VIOLON,18e siècle, Asie ?
M. Kérignard © Inventaire général d’Occitanie.

Le livre fait ressortir plusieurs thématiques, d’abord celle des soieries d’Ancien Régime, rescapées des 17e et 18e siècles, qui dépassent le cadre français, avec des pièces italiennes et d’origine asiatique. Il rappelle que la coupe des ornements n’est pas la même à toutes les époques, que le clergé a pu souhaiter la confection d’ornements réversibles ou double face, que le recyclage des étoffes était chose courante, que les sacristies détiennent des œuvres très différentes, des pales aux dais de procession. Le monde textile est lui-même d’une infinie variété, exprimée dans le tissage (damas, satins, lampas, velours, draps d’or ou d’argent, tissage à disposition prenant des formes bien précises, etc.) comme dans le dessin sous-jacent au tissage. Ensuite, des techniques diverses viennent embellir le tissu : moirage, gaufrage, broderies directes ou d’application, de soie, de métal, de perles… même la peinture n’est pas exclue de ce domaine.

Grâce aux archives et aux marques relevées sur les doublures, des fabricants et donateurs se révèlent. On trouve dans le Gard les mêmes étoffes que dans d’autres départements. Cependant, les draps d’honneur  et les broderies en lamelles matricées sont une particularité régionale. L’ouvrage se termine sur un rappel de quelques pièces nîmoises déjà publiées dans Nîmes en joie, églises en soie  en 2012.

Josiane Pagnon

 

Ouvrage Soieries des églises du Gard.

 

Conseil régional d’Occitanie, Inventaire général du patrimoine culturel. 

Textes, Josiane Pagnon ; photographies, Marc Kérignard ; cartes, Véronique Marill.

Toulouse, 2018, collection Images du patrimoine, 303.

120 pages, 350 ill. couleur. 

ISBN 979-10-93747-13-2.

20 euros.

 

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