A vaste crypte, vaste projet de réalisation
Vaste labyrinthe souterrain, envahie de décors peints, parsemé de vestiges disparates, la crypte est un lieu séduisant et paradoxal. Derrière ce dédale, on perçoit peu à peu la logique du plan ordonnancé de la basilique qui surplombe la crypte.
On peut distinguer, dans la crypte moderne servant d’assise à la basilique du XIXe, des fragments d’espaces issus des églises antérieures – crypte romane, chapelle gothique, renforts modernes…L’atmosphère particulière, la pénombre, la matière des décors effacés sont surtout propices à un perception « sensible » des lieux. Le trésor d’art sacré est déployé dans les salles sous transept. Cloches de verres très simples sur socle, les vitrines sont composées d’un cadre fin. En retrait des murs, elles laissent vivre les fresques perçues en arrière-plan.
La crypte, des trésors à révéler
Le projet fut d’abord un projet de valorisation et de restauration d’un monument historique qui porte principalement sur le traitement de l’ensemble spectaculaire des peintures couvrant les murs et les voûtes sur une surface d’environ 4000 m2. Les interventions ont porté sur des mesures conservatoires destinées à stopper leur processus de dégradation et un dépoussiérage et nettoyage des surfaces. Une partie de l’intervention s’est aussi concentrée sur le retrait des badigeons qui avaient réalisés au cours du XXe siècle, permettant la remise au jour de nombreux décors notamment dans la grande nef, la galerie nord et la salle de la croisée. Outre le sol et l’éclairage, le réaménagement de la crypte porte aussi sur la mise en place d’une nouvelle présentation des collections restaurées et d’un nouveau parcours de visite.
La crypte romane
Située en position centrale sous les deux travées du sanctuaire, la crypte romane se compose de trois vaisseaux couverts à l’origine de voûtes d’arêtes. Les colonnes engagées dans les murs latéraux, notamment côté sud et ouest, conservent leurs chapiteaux à volutes pour certains, végétalisés ou figurés pour d’autres. Cette partie a fait l’objet en 1839 d’une restauration un peu radicale : les colonnes centrales sont en grande partie restituées, ainsi que le décor de chevrons alternativement bleu et rouge reproduit de façon systématique à partir des vestiges observés. Les peintures murales appartiennent quant à elles au programme pictural mis en œuvre par l’abbé Haffreingue. La salle nord adjacente est également d’origine médiévale. Dite crypte gothique, elle présente sur son mur sud un ensemble de peintures du XIIIe siècle, figurant un décor d’arcatures, reconduit au XIXe siècle sur les autres murs.
Les peintures murales
Accentuant le caractère étonnant des lieux, l’ensemble des parois est recouvert de peintures réalisées de 1840 à 1863 par des auteurs inconnus. Les voûtes reçoivent un décor en couleur de parements ou d’arabesques ; les murs sont ornés de 160 grandes scènes religieuses, traitées en grisaille, consacrées à l’histoire de la Chrétienté et de Notre Dame de Boulogne-sur-Mer.
Les collections
La crypte est le lieu de présentation d’une collection lapidaire, constituée des vestiges de l’église médiévale complétés de sculptures romaines témoignant de l’occupation antique du site. Il existe également une collection d’art sacré, installée dans la crypte depuis 1980, réunissant des objets cultuels et liturgiques en orfèvrerie, de statues en bois s’échelonnant du XIVe au XIXe siècle, des ivoires, du mobilier, et des tableaux, dont une série figurant les 12 évêques de Boulogne. La pièce la plus précieuse en est le célèbre reliquaire du Saint-Sang, exceptionnelle pièce d’orfèvrerie émaillée, probablement offert par Philippe le Bel en 1308 pour abriter la relique envoyée de Jérusalem par Godefroy de Bouillon en 1100.
Un site archéologique
Les fouilles préventives menées en 2012 en préalable au chantier ont concerné la partie nord-occidentale de la crypte, où les vestiges antiques et médiévaux sont apparus immédiatement sous les sols du XIXe siècle. Le produit de ces investigations a notamment permis de compléter les connaissances sur l’antiquité romaine du site, inscrit dans le premier castrum établi au 1er siècle de notre ère et consécutif à la conquête de la Bretagne par l’empereur Claude en 43.
Véritablement insolite et immense, la crypte est un fabuleux dédale de salles et de galeries que vous aurez plaisir à parcourir !
Informations pratiques :
Crypte (entrée de la Cathédrale) :
Rue de Lille, 62200 Boulogne-sur-Mer
Tél 03 91 90 02 95
Site officiel : Crypte de Boulogne-sur-Mer
Pour écrire :
Service Ville d’art et d’histoire
115, boulevard Eurvin
62200 Boulogne-sur-Mer
Jours et horaires d’ouverture :
Ouvert du mardi au dimanche (fermeture le lundi)
Haute saison du 1/04 au 30/09 (10h-13h/ 14h-18h)
Basse saison du 1/10 au 31/03 (10h-12h/ 14h-17h)