Voir toutes les photos

L’éclat retrouvé des vitraux de la Sainte-Chapelle

En mai dernier, l’importante campagne de restauration des verrières de la Sainte-Chapelle conduite par le Centre des monuments nationaux (CMN) s’achevait. Chef d’œuvre du gothique rayonnant, la Sainte-Chapelle est édifiée entre 1242 et 1248 par saint Louis au cœur du Palais de la Cité pour servir d’écrin aux reliques de la Passion du Christ, et notamment la Couronne d’Epines. Ses vitraux célèbres forment un ensemble unique composé de 1113 scènes figurées.
Publié le 21 septembre 2015

Vue générale de la Sainte-Chapelle © Didier Plowy – Centre des monuments nationaux

A l’époque médiévale, la ferveur chrétienne attribue une très grande valeur aux reliques dont la possession confère un prestige considérable. En 1239, au terme de deux années de négociation, Louis IX rachète la Couronne d’Epines à Beaudoin II de Courtenay, empereur latin de Byzance. D’autres reliques liées à la Passion du Christ sont acquises en 1241 faisant de la collection de saint Louis l’une des lus fabuleuses du monde chrétien. Louis IX décidé alors d’édifier un monument digne de ce trésor et la chapelle sera achevée en 1248.

Vue générale de la Sainte-Chapelle © Didier Plowy – Centre des monuments nationaux

Louis IX fait édifier un monument qui associe de manière emblématique la puissance de sa dynastie et sa mission terrestre de roi chrétien. La Sainte-Chapelle se doit d’être un reliquaire exceptionnel, l’expression parfaite de l’élévation de l’âme.

Repose de la rose © Didier Plowy – Centre des monuments nationaux

La Sainte-Chapelle est construite à l’imitation des chapelles palatines à deux étages, comme celles de Saint-Germain-en-Laye ou d’Aix-la-Chapelle. Le premier étage, où sont conservées les reliques, est réservé au roi, à la famille royale et à quelques grands privilégiés, le rez-de-chaussée destiné au culte paroissial.

Détail de la rose Les Vieillards devant Dieu (détail) © Didier Plowy – Centre des monuments nationaux

Endommagée par des incendies en 1630 et 1776, éprouvée à la Révolution, transformé  en lieu d’archivage judiciaire en 1803, la Sainte-Chapelle bénéficie de 1840 à 1863 d’une restauration exemplaire qui restitue son aspect du XIIIe siècle.

Le modèle architectural de la Sainte-Chapelle est d’une grande simplicité : un vaisseau unique de quatre travées, complété par un chevet à 7 pans. Mais son architecte y superpose de façon audacieuse deux sanctuaires aux voûtes élancées.

Détail de la rose Le septième ange répand sa coupe dans l’air (détail)© Didier Plowy – Centre des monuments nationaux

Sur la chapelle basse formant un soubassement, s’élève une chapelle haute où sont disposées d’immenses baies ornées de vitraux. Grâce à l’utilisation de la pierre et du fer, les voûtes reposent sur de fines colonnettes et les reports de charge s’effectuent  sur les contreforts extérieurs. La  vaste et haute nef produit un effet de grande légèreté, caractéristique du gothique rayonnant, où les murs disparaissent au profit des verrières, véritable « châsse de lumière ».

L’iconographie des vitraux est basée sur l’Ancien Testament et illustre l’histoire du peuple hébreu. Le programme assimile le roi aux héros de l’Ancien Testament et le présente dans sa double autorité, spirituelle et politique.

« Ce rideau de verre, cette confession ardente faite de couleurs pulvérisées et de points lumineux, qui ont valeur moins de récit que d’un hymne simultané et d’une exploistion permanente. Ce qui n’était que pigment sur la terre est glorifé dans le ciel par le moyen de la transparence. Ces panneaux de verre coloré autour de nous, c’est la matière qui sent, c’est la matière abstraite sensible au rayon intellectuel…voici le paradis retrouvé. »  Paul Claudel, L’œil écoute.

DÉTAIL DE LA ROSE LA BÊTE PORTANT LA GRANDE PROSTITUÉE BABYLONE (DÉTAIL) © DIDIER PLOWY – CENTRE DES MONUMENTS NATIONAUX

Les 15 verrières datent toutes du XIIIe siècle sauf la rose, refaite en 1485 dans le style flamboyant, caractéristique du XVe siècle, tout en respectant le sujet original consacré à l’Apocalypse.

De nombreuses restaurations ont déjà eu lieu au cours des siècles : au XIXe, ue véritable travail d’archéologie sur la coloration du verre permet de retrouver ou d’approcher les savoir-faire oubliés au cours du XVIIIe siècle. La restauration de 1845 remet en état la structuration et reconstitue un tiers de la surface de la vitrerie, s’approchant au plus près du programme initial. En 1970 une grande campagne de restauration est lancée sur la rose occidentale et les verrières de la façade sud. Des travaux sont engagés sur une première verrière de l’abside en 1999-2002, puis une seconde en 2007 et s’inscrivent dans la continuité de la première campagne. En 2008, l’importante campagne du Centre des Monuments Nationaux, menée sous la direction de l’architecte en chef des monuments historiques, Christophe Bottineau, achève une longue chaîne d’interventions destinées à préserver cet ensemble de verrières médiévales unique au monde.

Verrière de doublage de la rose avec  © Didier Plowy – Centre des monuments nationaux

Pour aller plus loin: la Revue Monumental du second semestre 2015 consacre un dossier à cet impressionnant chantier de restauration

Informartions pratiques : 

Sainte-Chapelle
8 boulevard du Palais
75001 Paris

Attention : mercredi 30 septembre ouverture du monument de 10h à 18h

Ouvert tous les jours

Du 1er mars au 31 octobre, de 9h30 à 18h
Du 1er novembre au 28 février, de 9h à 17h
Dernier accès 30 mn avant la fermeture

En raison de l’affluence, l’heure du dernier accès peut être avancée.
Ouverture nocturne le mercredi
15 mai au 16 septembre
Dernière admission à 21h

Réservation pour les groupes obligatoire
par fax 01 53 40 60 96
par mél resailedelacite@monuments-nationaux.fr
En cas de billet jumelé Conciergerie + Sainte Chapelle, voir les conditions de visite spécifiques à ce monument.

sainte-chapelle.monuments-nationaux.fr

T 33 / (0)1 53 40 60 80
F 33 / (0)1 53 40 60 90

Contenus associés
Commentaires
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *