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L’icône de la Dormition du patriarcat maronite, une renaissance

Le blog "Patrimoine des Chrétiens d'Orient" est de retour ! Pour cette reprise, nous repartons à la découverte des icônes orientales, avec le récit de la restauration exemplaire de l’icône maronite de la Dormition de Marie, menée à bien par les experts en conservation du Petit Palais à Paris. Indéniablement, pour cette remarquable icône du XVIe siècle, c'est une véritable résurrection !
Publié le 03 avril 2020
Écrit par Oeuvre d’Orient

Icône maronite de la Dormition de Marie, 1523, Liban

Mercredi 4 mars 2020 a été dévoilée, en présence de Rami Adwan, Ambassadeur du Liban en France, de Monseigneur Pascal Gollnisch, directeur de l’Œuvre d’Orient et de Charles Personnaz, directeur de l’Institut National du Patrimoine, l’icône de la Dormition de Marie redécouverte dans la salle des archives du patriarcat maronite à Bkerké (Liban). Après une restauration minutieuse de deux ans, cette icône a été exposée à la salle des icônes du Petit Palais en mars 2020, avant de retourner au Liban. Retour sur cette restauration.

C’est à l’issue de l’exposition « Chrétiens d’Orient, 2000 ans d’histoire » à l’Institut du Monde arabe en 2017-2018 que cette icône représentant la Dormition de Marie a fait l’objet d’une étude approfondie, permettant d’affirmer la nécessité d’une restauration en profondeur de l’œuvre. En effet, l’icône de la Dormition de Marie a souffert de mauvaises conditions de conservation (humidité et dégâts des eaux) alors qu’elle se trouvait dans la salle des archives du patriarcat maronite de Bkerké. Le Petit Palais a proposé de prendre en charge cette restauration, sous la direction de Raphaëlle Ziadé, conservatrice responsable de la direction scientifique et du pilotage du projet. Débutée en septembre 2018, le projet de restauration a bénéficié de la participation financière de l’Ambassade du Liban, de l’Œuvre d’Orient et de mécènes privés.

Mesurant 1,80 mètre de haut, cette peinture sur bois s’inscrit dans la continuité du style byzantin. L’icône comporte quatre planches de bois maintenues par trois traverses, dont deux étaient bloquées. D’après l’expertise de l’état général de l’œuvre, la couche picturale a été repeinte à répétition sur plusieurs parties de l’icône. Une première étape de la restauration a donc été de débloquer les deux traverses à l’arrière de l’œuvre, qui altéraient la peinture. La restauration de la couche picturale a fait l’objet de plusieurs étapes. Enfin, une analyse de l’essence du bois a permis d’affirmer qu’il s’agit de bois de cèdre, emblème du Liban.

Cette restauration a permis la révélation d’un élément historique essentiel qu’est la datation de l’œuvre. Grâce aux rayons ultraviolets, on peut désormais affirmer que cette icône date de 1523, ce qui fait de l’œuvre la seule icône libanaise connue à ce jour de cette période synonyme de renouveau artistique pour les communautés chrétiennes d’Orient. Ainsi, cette œuvre constitue une nouvelle source de connaissance pour le patrimoine des chrétiens d’Orient.

La restauration a également bénéficié de partenariats scientifiques avec l’INP (Institut National du Patrimoine), l’INHA (Institut national de l’Histoire de l’Art) et le C2RMF (Centre de recherche et de restauration des Musées de France).

Pour en savoir plus

– sur le récit de la Dormition de Marie : lire cette publication sur Narthex 

sur la restauration de l’icône de la Dormition au Petit Palais

sur la collection d’icônes orientales du Petit Palais

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