De tout temps, l’homme s’est entouré d’objets dévolus à tous types d’utilisations : résoudre une difficulté, affirmer un statut, honorer les dieux… Autant que les traces écrites (qui ne sont apparues que depuis le IVe millénaire avant notre ère, bien tardivement au regard des deux millions d’histoire humaine relatées dans l’exposition), les objets sont des mines d’informations sur les façons de vivre des sociétés de toutes les époques et de toutes les zones géographiques. L’exposition permet ainsi une immersion chronologique, des premiers outils fabriqués par nos ancêtres humains aux productions sérielles à grands renforts de plastique que nous avons l’habitude de côtoyer dans notre vie de tous les jours.
Contempler la genèse de l’humanité
Selon le champ établi par l’exposition, notre histoire commence il y a 2,5 millions d’années, lorsque nos ancêtres africains créent pour la première fois des outils, pour répondre à des fonctionnalités simples : trancher, écraser, chasser. On retrouve ceux-ci sur toute la surface terrestre (exemple d’un galet taillé « chopping tool » en Tanzanie »).
Plus tard, à la fin de l’ère glaciaire, un changement radical se produit. Graduellement, les chasseurs nomades trouvent des moyens pour cultiver les plantes et domestiquer les animaux, et deviennent ainsi des fermiers établis. La sédentarisation implique l’apparition d’objets, comme des outils qui facilitent l’agriculture et assurent une subsistance plus aisée. Cette évolution conduit à des innovations, à l’image de l’utilisation de la vaisselle en terre cuite pour la cuisine ou la domestication du bétail. Le désir humain de créer de belles pièces apparaît très tôt, puisque les hommes commencent à dessiner, à peindre et à sculpter dès le dernier âge glaciaire.
L’un des bouleversements les plus considérables pour l’homme, après l’agriculture sédentaire, fut la création des grandes cités et des États. Ils se formèrent dans les vallées fertiles des rivières d’Asie du Sud et de l’Est, d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, il y a plus de 5 000 ans. Pour la première fois, les individus se rassemblèrent pour former des groupements de population plus importants que de simples villages.
Avec cet accroissement de population, l’écriture apparut au IVe millénaire avant notre ère comme une nécessité pour la gestion des échanges commerciaux qui se complexifiaient. L’apparition et le développement des élites dans ces sociétés urbaines ont favorisé le développement des activités de loisir et des richesses matérielles.
Lumière sur les ressources infinies de l’Homme
La suite du parcours de l’exposition propose des entrées thématiques qui viennent s’additionner à la grille de lecture chronologique. Ainsi la section Pouvoir et Philosophie (700 av. J.-C. – 100 apr. J.-C.) nous plonge dans la naissance des grands empires, de la Chine à l’Assyrie en passant par Alexandre le Grand et l’expansion de l’empire romain. Un nouveau type d’objet prend en parallèle un essor considérable qui ne se dément pas – et plus que jamais – aujourd’hui : la monnaie.
Par la suite les œuvres et objets exposés permettent au visiteur d’explorer les grands défis de l’humanité : le développement de la pensée, les systèmes de croyances, les échanges commerciaux, les rivalités territoriales… et toujours en lumière, la plus grande ressource de l’être humain qu’est sa capacité à s’adapter et à innover.
Cette capacité d’évolution phénoménale des hommes a pris le chemin d’une croissance exponentielle ces dernières décennies. Après un panorama de l’histoire de l’humanité, l’exposition « Une histoire du monde en 100 objets » nous met face à notre présent, interrogeant ainsi notre futur. Nous continuons à nous entourer d’objets qui traduisent nos espoirs, nos préoccupations ainsi que notre ingéniosité ; ils nous survivront et témoigneront de notre monde pour les générations futures. Quels témoignages laisseront-nous à l’humanité de demain ?
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