Une histoire du monde en 100 objets à Valenciennes

Jusqu’au 22 juillet 2018, le musée des Beaux-Arts de Valenciennes relève le défi de raconter deux millions d’années d’histoire humaine, dans une épopée spatiotemporelle à travers une centaine d’œuvres et d’objets. Pour réaliser ce pari vertigineux, il s’appuie sur une solide collaboration avec l’une des plus grandes institutions culturelles du monde : le British Museum. Voilà une belle opportunité de contempler tout le chemin parcouru… et d’être prêts à écrire les prochaines pages de l’histoire de l’humanité.
Publié le 25 avril 2018

Pièces du jeu d’échecs de Lewis, Ivoire de morse, 1150-1175, découvertes sur l’île de Lewis, probablement réalisées en Norvège © Trustees of the British Museum
Le jeu d’échecs est l’un des plus anciens jeu connu de l’histoire de l’humanité. en plus d’être un témoignage d’une pratique de loisir prisé, il symbolise les jeux de pouvoirs, les classes sociales, la guerre. 

De tout temps, l’homme s’est entouré d’objets dévolus à tous types d’utilisations : résoudre une difficulté, affirmer un statut, honorer les dieux… Autant que les traces écrites (qui ne sont apparues que depuis le IVe millénaire avant notre ère, bien tardivement au regard des deux millions d’histoire humaine relatées dans l’exposition), les objets sont des mines d’informations sur les façons de vivre des sociétés de toutes les époques et de toutes les zones géographiques. L’exposition permet ainsi une immersion chronologique, des premiers outils fabriqués par nos ancêtres humains aux productions sérielles à grands renforts de plastique que nous avons l’habitude de côtoyer dans notre vie de tous les jours.

  

(à g.) Galet aménagé, dit « chopping tool », Pierre, 1,8 à 2 millions d’années, Gorge d’Olduvai, Tanzanie, 1934 // (à d.) Tablette dite du déluge, Argile, 700–600 av. J.-C., Kuyunjik (Ninive), Irak © Trustees of the British Museum
Ces deux objets symbolisent l’apparition des premiers outils et celle de l’écriture ; il s’agit pour l’une comme pour l’autre, de deux étapes fondamentales de progrès dans l’histoire de l’humanité.

Contempler la genèse de l’humanité

Selon le champ établi par l’exposition, notre histoire commence il y a 2,5 millions d’années, lorsque nos ancêtres africains créent pour la première fois des outils, pour répondre à des fonctionnalités simples : trancher, écraser, chasser. On retrouve ceux-ci sur toute la surface terrestre (exemple d’un galet taillé « chopping tool » en Tanzanie »).

Plus tard, à la fin de l’ère glaciaire, un changement radical se produit. Graduellement, les chasseurs nomades trouvent des moyens pour cultiver les plantes et domestiquer les animaux, et deviennent ainsi des fermiers établis. La sédentarisation implique l’apparition d’objets, comme des outils qui facilitent l’agriculture et assurent une subsistance plus aisée. Cette évolution conduit à des innovations, à l’image de l’utilisation de la vaisselle en terre cuite pour la cuisine ou la domestication du bétail. Le désir humain de créer de belles pièces apparaît très tôt, puisque les hommes commencent à dessiner, à peindre et à sculpter dès le dernier âge glaciaire.

L’un des bouleversements les plus considérables pour l’homme, après l’agriculture sédentaire, fut la création des grandes cités et des États. Ils se formèrent dans les vallées fertiles des rivières d’Asie du Sud et de l’Est, d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, il y a plus de 5 000 ans. Pour la première fois, les individus se rassemblèrent pour former des groupements de population plus importants que de simples villages.

Avec cet accroissement de population, l’écriture apparut au IVe millénaire avant notre ère comme une nécessité pour la gestion des échanges commerciaux qui se complexifiaient. L’apparition et le développement des élites dans ces sociétés urbaines ont favorisé le développement des activités de loisir et des richesses matérielles.

    

 (à g.) Plaque du bénin : l’Oba [le Roi] avec les européens, Fonte de laiton, 1500–1600, Benin City, Nigeria // (à d.) Main arabe en bronze, 100–300 apr. J.-C., Yémen © Trustees of the British Museum
les sociétés humaines ont dû faire face aux plus grands défis : cohabiter avec son voisin, trouver sa place dans le monde, interroger la part de divinité de celui-ci, faire face à la mort…  les objets présentés sont des témoignages du pouvoir d’un côté, de l’expression d’une religion d’autre part. 

Lumière sur les ressources infinies de l’Homme

La suite du parcours de l’exposition propose des entrées thématiques qui viennent s’additionner à la grille de lecture chronologique. Ainsi la section Pouvoir et Philosophie (700 av. J.-C. – 100 apr. J.-C.) nous plonge dans la naissance des grands empires, de la Chine à l’Assyrie en passant par Alexandre le Grand et l’expansion de l’empire romain. Un nouveau type d’objet prend en parallèle un essor considérable qui ne se dément pas – et plus que jamais – aujourd’hui : la monnaie.

Par la suite les œuvres et objets exposés permettent au visiteur d’explorer les grands défis de l’humanité : le développement de la pensée, les systèmes de croyances, les échanges commerciaux, les rivalités territoriales… et toujours en lumière, la plus grande ressource de l’être humain qu’est sa capacité à s’adapter et à innover.

Cette capacité d’évolution phénoménale des hommes a pris le chemin d’une croissance exponentielle ces dernières décennies. Après un panorama de l’histoire de l’humanité, l’exposition « Une histoire du monde en 100 objets » nous met face à notre présent, interrogeant ainsi notre futur. Nous continuons à nous entourer d’objets qui traduisent nos espoirs, nos préoccupations ainsi que notre ingéniosité ; ils nous survivront et témoigneront de notre monde pour les générations futures. Quels témoignages laisseront-nous à l’humanité de demain ?

 

Toutes la programmation et les informations pratiques pour visiter l’exposition en cliquant ici.

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