De Florence à Séville : peintures italiennes et espagnoles du musée de Tessé

Les collections des Musées des Beaux-Arts de province sont aussi belles et riches que méconnues du grand public. La réalisation du catalogue des peintures italiennes et espagnoles du Musée des Beaux-Arts du Mans par un jeune historien de l’art donne lieu du 26 novembre 2016 au 21 mai 2017 à une exposition qui permet d’appréhender les divers aspects d’une telle collection dans un musée, constitution , provenance, attribution, restauration et dérestauration, classification des écoles, évolution des manières, copie, évolution du goût, ce qui permet, en ayant une vision d’ensemble à l’échelle d’un musée, de mieux comprendre ce que l’on nomme « la peinture ».
Publié le 21 décembre 2016

Mattia Preti (1613-1699), Le Retour duFils Prodigue, Musée du Mans

La collection de peinture du musée des Beaux-Arts du Mans, crée en 1794, s’est constituée au fil des saisies révolutionnaires, acquisitions, legs, dépôts de l’Etat.

En matière d’attribution, le remarquable Couronnement d’épines de Bartolomeo Manfredi (c.1582-1622) fut donné, retiré, puis réattribué est un bel exemple de réattribution.

La restauration, ou plutôt dérestauration de plusieurs œuvres, a permis de redécouvrir certaines œuvres dans des états plus conforme à l’origine.

La présentation chronologique et géographique nous permet de percevoir les classifications traditionnelles en peinture, par siècle et écoles.
L’évolution, au-delà des écoles et des siècles, est perceptible dans la manière, par le passage du fond d’or (la Sainte Agathe de Pietro Lorenzetti (c.1280-c.1348)) au fond de paysage atmosphérique (La Vierge adorant l’Enfant de Jacopo del Sellaio (c.1441-1493)).

 

Jacopo del Sellaio (c.1441-1493), La Vierge adorant l’Enfant, Musée du Mans 
Pietro Lorenzetti (c.1280-c.1348), Sainte Agathe, Musée du Mans

Cette exposition permet aussi de voir la vie des œuvres, le démontage des polyptiques et leur reconstitution, les encadrements laissant le repérage des trous de chevilles sur les cotés des panneaux.

Un espace de l’exposition met en lumière la copie dans la diffusion de l’œuvre des grands maitres principalement de la Renaissance, notamment au XIXème siècle et en abordant même le faux, par de faux dessins du Guerchin (1591-1666), opportunément confronté à un original.

Bartolomeo Manfredi (c.1582-1622), Le Couronnement d’épines, Musée du Mans 

L’évolution du goût, notamment l’intérêt pendant l’époque Romantique pour l’Espagne, est évoqué avec le premier achat d’un tableau espagnol par le musée du Mans en 1837, mais l’œuvre la plus spectaculaire, valant à elle seule le déplacement est sans conteste Le Retour du Fils prodigue par Mattia Preti (1613-1699).

Guillaume Denniel en visite au musée de Tessé, Blogueur de Narthex « Orfèvrerie: des objets pour les hommes »

Informations pratiques
De Florence à Séville, peintures italiennes et espagnoles du musée de Tessé (Le Mans)
Jusqu’au 21 mai 2017
2, avenue de Paderborn – 72100 Le Mans
02 43 47 38 51
Du mardi au vendredi : 9h-12h et 14h-18h
Week-end et vacances scolaires : 10h-12h30 et 14h-18h
Tarif : 5€ réduit : 2,5€

Catalogue : Corentin Dury, Catalogue des peintures italiennes et hispaniques du musée de Tessé, éditions Snoeck, 2016.

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