Derrière un épais tapis d’ossements blancs, la silhouette brillante aux reflets chromés brun d’un homme ou esprit se dessine sur le mur du fond de la vitrine. Venant d’une contrée lointaine, à la fois familier et singulier, il nous adresse un geste amical de la main. Coiffé de rouge, un masque noir couvert d’écailles cache son visage. Des colliers de délicates fleurs blanches, d’os et de perles plates pendent à son cou. Une tête de crocodile vert et une tête de chien rouge tombent sur son buste. Volontairement décalé, ce signe païen face à l’église Saint-Séverin interroge.
Pour cette installation, Etienne Pottier imagine un homme dans son rapport à la nature. Il pense au dieu du soleil, à Charon sur sa barque mais aussi aux silhouettes marquées dans le béton d’Hiroshima. Puis au bout de ses doigts, il laisse advenir des colliers en terre. Si la poésie dans la sacralité et la pensée magique l’ont toujours attiré, c’est le côté armure qui émerge dans sa recherche et qu’il traduit en costume pour l’Apocalypse. Même s’il tente ici de faire une oeuvre « moins agressive » qu’à l’accoutumée, créer demeure encore pour Etienne Pottier un exutoire cathartique à la violence d’aujourd’hui.
Informations pratiques
Exposition Arcanae Manifestia, Etienne Pottier à la galerie Saint-Séverin, 4 rue des Prêtres-Saint-Séverin, 75005 Paris.
Commissariat : Yves Sabourin.
Jusqu’au 18 février 2018.
L’exposition est visible jour et nuit tous les jours de la semaine.
Plus d’informations : http://www.artculturefoi-paris.fr/