Des migrants on connaît surtout les gros titres de journaux, les chiffres, les funèbres nouvelles de naufrages en Méditerranée et les camps de réfugiés aux portes de l’Europe. Mais derrière ces statistiques, existent des vies humaines et des histoires : on suit pas à pas celle d’Ahmad, Jihane et leurs deux enfants, qui ont fui la Syrie en guerre, pour un périple à pied de 4000km à travers 8 frontières et 9 pays, de la Syrie à la Suède ; on vibre avec Kingsley, un jeune camerounais de 23 ans parti clandestinement pour l’Europe, dans l’espoir d’y trouver du travail.
Cela fait plus de 10 ans que le photographe Olivier Jobard partage la route des migrants, du sud au nord et d’est en ouest de la planète. Il accompagne pendant des jours et des mois, un homme, une famille, un groupe en partance, faisant le pari de la proximité avec son sujet. Il les suit, s’embarque avec eux sur les radeaux de la mort, traverse montagnes, déserts et frontières … Claire Billet quant à elle propose de suivre les migrants dans ses reportages vidéos, parfois en caméra cachée, parfois non. Son film « comme une pluie de parfum » relate l’odyssée de 5 jeunes afghans qu’elle a suivis entre Kaboul et Paris. Leurs reportages montrent le voyage, la fatigue, les peurs, les attentes interminables et les illusions de ceux qui, une fois arrivés, se confrontent à une réalité bien différente de ce qu’ils avaient imaginé.
L’un comme l’autre ont une approche résolument humaniste : il ne s’agit pas seulement d’informer sur le phénomène migratoire, il s’agit plutôt de donner un visage à tous ces anonymes, hommes, femmes et enfants partis sur les chemins de l’Europe, en quête d’une vie meilleure, parfois d’une vie tout court. « Les gens nous demandent si nous recherchons la liberté, mais non, nous recherchons la vie » confie Jihane dans Tu seras suédoise ma fille. Ces êtres ne sont pas des héros. Ils apparaissent dans toute leur complexité, avec leurs fragilités. Mais au moins, pour ceux qu’ont photographié ou filmé Olivier Jobard et Claire Billet, on ne parle plus de migrants. Ils ont un nom, ils s’appellent Ahmad, Jihane, Ibrahim, Kingsley…
« Tous les reportages de Claire Billet et d’Olivier Jobard, au creux de ces flots de réfugiés vers l’Europe, sont là pour nous maintenir en vigilance. Pour que tous ces « Marcheurs de l’ombre » demeurent dans la lumière de notre humanité alertée, solidaire, désormais soumise à la cruelle épreuve des tragiques et historiques évènements du 13 novembre 2015. »
– Alain Mignam, commissaire d’exposition
Informations pratiques
Exposition « L’odyssée de l’errance, Olivier Jobard et Claire Billet » au Passage Sainte-Croix, 9 rue de la Bâclerie – 44000 NANTES
Pour la saison culturelle 2017-2018, le Passage Sainte-Croix a choisi une thématique au coeur de l’actualité : Habiter. L’habitat est une question sensible aujourd’hui quand on sait que des millions d’êtres humains, souvent les plus vulnérables, en sont privés.
Jusqu’au 17 mars 2018
Horaires : Du mardi au samedi – De 12h à 18h30
Entrée libre
Infos et contacts : www.passagesaintecroix.fr / 02 51 83 23 75